cela dans le Dauphiné en 1621. & F.SPAN Ce temps écoulé, il retourna à Au mois d'Avril 1625. il fit un voyage en Angleterre, & y apprit la langue Angloife. La pefte l'ayant chaffé d'Oxford âu bout de quatre mois, il revint à Paris, & il eut le chagrin d'y voir mourir Samuel Durant, qui lui laiffa fa Bibliotheque. Tout le temps qu'il paffa à Paris; depuis fon retour, fut employé à apprendre les langues Chaldaïque & Syriaque. Ses amis l'ayant engagé à aller difputer à Geneve une chaire de Philofophie qui étoit vacante, il s'y rendit au mois de May 1627. & l'obtint. A F. SPAN HEIM. 11 fe maria au mois de Novembre de l'année fuivante 1627. & époufa Charlotte du Port, fille de Pierre du Port, Confeiller du Roi & Commiffaire des vivres dans les Armées de Sa Majefté, dont il laissa fept enfans, entre lefquels les deux aînés ont été illuftres dans la Répu*blique des Lettres; Ezechiel, & Frederic. J'ai parlé du premier dans le fecond volume de ces Mémoires p. 222. Je parlerai plus bas du fecond. Quelque temps après il fe fit recevoir Miniftre, & prêcha depuis tous les dimanches en François dans le temple de 3. Gervais jufqu'à l'an 1631. que Benoît Turretin étant mort, il fut choifi pour remplir la chaire de Théologie qu'il laiffoit vacante. Il s'acquitta des fonctions de cet emploi avec une réputation, qui le fit rechercher par plufieurs Academies. Celles de Lausanne, de Groningue & d'Heidelberg fe donnerent bien du mouvement pour l'avoir, mais il refifta à toutes leurs instances. Celle de Leyde fut plus heureufe, & il en accepta la vocation. On fit à Geneve tous les efforts imagina ble pour le retenir, & lorfqu'on vit F. SrAN que la chofe étoit impoffible, on ne HEIM. le congedia qu'avec des marques fingulieres d'eftime & d'affection. Avant que de fe rendre à Leyde, il alla fe faire recevoir Docteur en Théologie à Bafle, pour fe conformer aux ufages du Pays où il alloit, & où ce degré eft neceffaire; au lieu qu'à Geneve, & dans les Academies que les P. Reformez avoient en Franles Profeffeurs en Théologie ne le prenoient point, parce qu'il leur ce, étoit inutile. Il partit de Geneve en 1642. après y avoir profeffé la Théologie onze ans de fuite, & y avoir été Recteur depuis 1633. jufqu'en 1637. temps auquel on celebra l'année feculaire de la P. Reforme; ce qui lui donna occafion de faire un difcours fur cette matiere. Il arriva à Leyde le 3. Octobre 1642. Il y foutint & y augmenta même la réputation, qu'il avoit euë jufques-là; mais fes grands travaux abregerent fa vie. Les leçons & les difputes Academiques, les prédications, les livres qu'il compofoit; HEIM. F. SPAN- beaucoup de foins domestiques beaucoup de vifites, ne l'empêcherent pas d'entretenir un grand com merce de Lettres. Il mourut le 30% Avril 1649. âgé de 49. ans. C'étoit un homme laborieux, pro pre aux affaires; ardent, facile à s'irriter, & dont la maxime étoit qu'ik falloit fe battre contre fes freres même dans les moindres chofes qui intereffoient la Religion. Catalogue de fes Ouvrages. 1. Le Soldat Suedois, où l'hiftoire 'de ce qui s'eft paffé en Allemagne depuis l'entrée du Roi de Suede en 1630. jufqu'à fa mort. Geneve 1633. in-8°. Spanheim compofa cet Ouvrage, auquel il n'a pas mis fon nom, à la priere de l'envoyé de Gustave, Roi de Suede, à Geneve. 2. Le Mercure Suisse, contenant les mouvemens de ces derniers temps, jusqu'en 1634. in-8°. 1634. Il n'a pas mis non plus fon nom à cet Ouvrage. 3. Commentaire hiftorique de la vie &de la mort de Chriftophe Vicomte da Dhona: Par F.S. (Frederic Spanheim) · Geneve 1639. in-4°. F. SPAN 4. Mémoires fur la vie & la mort HEIM. de Louife Juliane Electrice Palatine avec plufieurs evenemens notables de Phiftoire des guerres dernieres d'Allemagne. Leyde 1645.-in-4°. Ce livre eft encore Anonyme. 5. Geneva reftituta, five admiranda Reformationis Genevenfis hiftoria oratione faculari explicata à F. S. (Fred. Spanheim) Geneva 1635. in-4°. It. Dans le 2o. vol. des Oeuvres de fon fils Frederic. C'est le difcours qu'il prononça, lorfqu'on celebra à Geneve l'année feculaire de la P. Reforme. 6. Dubia Evangelica difcuffa & vindicata. Geneva 1634. in-4°. Pars fecunda & tertia. Ibid. 1639. in-4°. It. Toutes les trois parties Geneva 1639. 1658. 1700. in-4°. deux tom. Cet Ouvrage, où Spanheim réfoût plufieurs queftions touchant les contradictions apparentes des Evangeliftes, & explique plufieurs difficultez du Texte de l'Evangile, eft fort bon. Abraham Calovius a cependant accufé l'Auteur, d'avoir mieux réuffi à trouver des difficultez, qu'à les refoudre, A iiij |