G. VAL- lefquelles il envoyoit laver en LE'E. » Flandres à une certaine fontaine renommée pour la clarté de fes eaux, & le blanchiffement excel» lent qui s'y faifoit : il étoit enne» mi de toutes les ordures & de fait » & de parole, mais encore plus de Dieu, & faifant femblant d'aimer la pureté, il haiffoit puriffimum puriffimorum ; c'eft ainfi que le grand Hippocrate definit la divinité au livre de Morbo Sacro. Il fut impoffible à tous les Docteurs de rappeller cet homme en fon bon fens, il vomiffoit d'étranges blafphêmes, quoiqu'il les proferât » d'une bouche toute fucrée & d'une mine doucette, mais non moins dangereuse en fon extremité, que celle des beaux Efprits prétendus parmi leurs yvrogneries. Le feu, qui purge tout, purifia par fes flammes les puretés prétendues de cette impure créature; car par > commandement du Roi on en fit un beau facrifice à Dieu, en la pla ce de Gréve, le propre jour du Jeudi Saint, & fut brûlé à demi ≫ vivant. 30 L'E. Tel eft le recit du P. Garaffe, qui G. VALpeut être vrai en plufieurs chofes mais qui n'eft point exact en d'autres; & auquel du moins on ne peut fe fier, comme venant d'un Auteur très-sujet à se tromper, & qui fuppleoit fouvent par fon imagination au défaut de fa Mémoire. Il eft plus fûr de s'en rapporter à cette note, qui eft au-devant de l'exemplaire de La Béatitude des Chrétiens de Vallée, que poffedoit M. de la Monnoye, &c qui eft d'une écriture fort ancienne. » Il fut condamné a être pendu & fon corps reduit en cendres le 2. Janvier 1573. au Châtelet de Paris, & fut du Jugement donné Appel; par Arrêt du Parlement fut la fentence exécutée le 9. jour » de Février enfuivant place de Gréve; & abjura fon erreur publique»ment connoiffant fa faute. Ces paroles font voir que ceux qui ont mis fa mort en 1571. & ceux qui l'ont reculée à l'année 1574. comme la Croix-du-Maine, fe font également trompés. Le feul Ouvrage, qui reste de lui, eft le fuivant, dont je copierai exac G. VAL-tement le titre avec les fautes d'impreffion. LE'E. La Béatitude des Chrétiens, ou le Fleo de la Foy, par Geoffroy Vallée natif d'Orleans, fils de feu Geoffroy Vallée &de Girarde le Berruyer. Aufquels noms des Pere Mere affemblez il s'y trouve. Lerre Geru vrey Fleo D. la Foy bygarrée. Et au nom du fils: Va Fleo regle foy. Aultrement: Guerre la Fole Foy. Heureux qui fçait au fçavoir repot. in-8°. de huit feuillets, fans nom de lieu & fans date. Geoffroy Vallée fait parler dans ce livre un Catholique, un Huguenot, un Anabaptifte, un Libertin & un Athée, & leur fait dire plufieurs impietez, mêlées avec beaucoup de paroles entierement deftituées de fens. Ainfi l'Ouvrage n'a d'autre merite que fa rareté, qui eft telle, que M. de la Monnoye, qui en avoit un exemplaire, dont il fit prefent en 1713. à M. l'Abbé d'Eftrées, mort depuis en 1718. Archevêque de Cambray, croyoit prefque, que ce fût le feul qui exiftât. La Croix-du-Maine, & Bayle, qui l'a copié, difent que le livre eft plein de blafphêmes & d'impietez G. VALcontre Jefus-Chrift; mais cela eft fi LE'E. peu vrai, que dans tout le livre il n'eft pas feulement fait mention de Jefus-Chrift, ni directement, ni indirectement. La doctrine, qui y regne, n'eft pas l'Athéïsme proprement dit, mais un Déïsme commode, qui confifte à reconnoître un Dieu, fans le craindre, & fans appréhender aucunes peines après la mort. Ce qui a donné occafion à Maldonat, contemporain de Vallée, de dire dans fon Commentaire fur le 26. Chapitre de S. Matthieu, qu'un Libertin de fon temps avoit fait un petit traité de l'art de ne rien croire, libellum de Arte nihil credendi. Pluficurs, qui ont pris ces paroles à la lettre, ont cru que l'Ouvrage étoit Latin, & qu'il avoit véritablement pour titre Ars, ou de Arte nihil credendi, ne pouvant deviner que Maldonat avoit voulu par ces mots équivalens exprimer le titre François, Fleau de la Foy. Bayle femble douter qu'on y trouve ce que prétend Maldonat, que G. VAL- lefquelles il envoyoit laver en LE'E. ဘ JD » Flandres à une certaine fontaine renommée pour la clarté de fes eaux, & le blanchiffement excel» lent qui s'y faifoit : il étoit ennemi de toutes les ordures & de fait » & de parole, mais encore plus de Dieu, & faifant femblant d'aimer la pureté, il haiffoit puriffimum puriffimorum; c'eft ainfi que le grand Hippocrate definit la divinité au livre de Morbo Sacro. Il fut impoffible à tous les Docteurs de » rappeller cet homme en fon bon fens, il vomiffoit d'étranges blafphêmes, quoiqu'il les proferât » d'une bouche toute fucrée & d'u> ne mine doucette, mais non moins dangereufe en fon extremité, que » celle des beaux Efprits prétendus parmi leurs yvrogneries. Le feu; qui purge tout, purifia par fes flammes les puretés prétendues de cette impure créature; car par > commandement du Roi on en fit » un beau facrifice à Dieu, en la pla » ce de Gréve, le propre jour du Jeudi Saint, & fut brûlé à demi ≫ vivant. 30 |