L'E. Tel eft le recit du P. Garaffe, qui G. VALpeut être vrai en plufieurs chofes mais qui n'eft point exact en d'autres; & auquel du moins on ne peut fe fier, comme venant d'un Auteur très-fujet à fe tromper, & qui fuppleoit fouvent par fon imagination. au défaut de fa Mémoire. Il eft plus fûr de s'en rapporter à cette note, qui eft au-devant de l'exemplaire de La Béatitude des Chrétiens de Vallée, que poffedoit M. de la Monnoye, qui eft d'une écriture fort ancienne. » Il fut condamné a être pendu & fon corps reduit en cendres le 2. Janvier 1573. au Châtelet de Paris, & fut du Jugement donné Appel; par Arrêt du Parlement » fut la fentence exécutée le 9. jour » de Février enfuivant place de Gré»ve; & abjura fon erreur publique»ment connoiffant fa faute. D & Ces paroles font voir que ceux qui ont mis fa mort en 1571. & ceux qui l'ont reculée à l'année 1574. comme la Croix-du-Maine, fe font éga lement trompés. Le feul Ouvrage, qui reste de lui, eft le fuivant, dont je copierai exac 1 LE'E. [G. VAL- quiconque veut être Athée, doit être premierement Huguenot. Mais il n'en auroit pas douté, s'il avoit vû le livre, & qu'il y eût lû ces mots fol. 5. tourné. Le Liber in ne croit ni décroit, ne fe fiant ni défiant de tout; ce qui le rend toûjours douteux, pouvant venir, s'il est bien inftruit, ou qu'il medite fouvent, à plus heureux port que tous les autres qui croyent (pourvû qu'il ait paffé par la Huguenoterie) d'autant qu'il monte en intellect plus que le Papifte, aussi s'enferre-t-il lourdement, s'il ne fe retire, pouvant tomber à l'Athéisme (il est vrai que l'homme ne peut jamais être Athéifte eft ainfi crée de Dieu) mais il peut tomber au plus mauvais état que tous ·les fufdits. Louis d'Orleans, fameux Ligueur a dit à ce propos dans fon Banquet du Comte d'Arete p. 48. Et ne vous fouvenez-vous pas du beau Vallée, qui fut brûlé à Paris, & le confirma par un livre que plufieurs ont, C'étoit Calvin, qui l'avoit fait Athée. Geoffroy Vallée eut pour frere aîné Jacques Vallée, Chevalier, fieur des Barreaux, Intendant des Finances, qui de fa femme Anne de Mar reau eut entre autres enfans Jacques G. VALVallée fieur des Barreaux, Maître LE'E. des Requêtes. Celui-ci épousa Barbe Dolu, & en eut Jacques Vallée 3o. du nom, Confeiller au Parlement, fi connu dans le monde fous le nom de des Barreaux. Si Bayle, qui en a fait un article, eut fçû cette Généalogie, il n'auroit pas manqué de remarquer que des Barreaux n'étoit pas le premier libertin de fa famille, & que fon grand oncle avoit été moins heureux que lui à débiter des fentimens impies. V. Les Notes de M. de la Monnoye fur les Jugemens des Sçavans de Baillet. Le Menagiana tom. 4. p. 311. Les Memoires de Litterature de Sallengre tom. 1. p. 222. Bayle, Dictionnaire. La Bibliotheque Françoife de la Croixdu-Maine. Le peu qu'en dit cet Auteur n'eft qu'une fuite de fautes. G. L. DE DORF. GUI-LOUIS DE SECKENDORF. UI-Louis de Seckendorf naquit Glezo. rach, ville de la Franconie, près de Il fit fes premieres études à Cobourg, à Mulhausen, & à Erført avec tant de fuccès, qu'on affûre qu'à l'âge de dix ans il fçavoit déja paffablement la langue Latine, & qu'il s'appliquoit déja aux Mathématiques, & aux langues Gréque, Hebraïque & Françoife. Le bruit de fes progrès étant venu aux oreilles d'Erneft le Pieux, Duc de Saxe-Gotha, ce Prince le fit venir à Cobourg pour y être élevé avec fes enfans. Il demeura enfuite deux années à Gotha, d'où il paffa en 1642. à Strafbourg. Après un féjour de quelques années dans cette ville, il retourna en 1646. à Gotha, où le Duc le fit fon Bibliothecaire honoraire. Il profita G. L. DE de cette occafion pour acquerir de SECKENnouvelles connoiffances par la lectu- DORF. à laquelle il donna tout fon re temps. Le Duc l'ayant laiffé deux ans à lui-même, l'appella à fa Cour, en le mettant au nombre des Gentilshommes de fa Chambre. Ce Prince, qui l'aimoit, l'éleva depuis en 1651. à la charge de Confeiller Aulique & Ecclefiaftique, en 1656. à celle de Confeiller de la Chambre Ducale, enfin en 1663. à celles de Confeiller d'Etat, de Premier Miniftre, & de Directeur Souverain du Confeil, du Confiftoire, & de la Chambre Ducale. L'année fuivante il paffa au fervice 'de Maurice Duc de Saxe-Zeift, en qualité de Confeiller d'Etat, & de Chancelier, & y demeura pendant dix-fept ans, c'eft-à-dire, jufqu'à la mort de ce Prince, qui arriva en 1681. Il ne fut pas moins confideré de ce nouveau Maître, qu'il l'avoir été du Duc de Saxe-Gotha ; & ce fut ce qui l'engagea à être fi fortement attaché à lur. Cet attacheTome XXIX. E |