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Anonym.

C. P. y transfera Nicolas de Plaisance évêque de Spolette, qui avoit été fon vice-chancelier. AN. 123,2. Le patriarche Germain rendit compte de la propofition des freres Mineurs à l'empereur ap. Allat. Jean Vatace fon maître, qui avoit alors interêt de confen. de fe concilier le pape, pour détourner l'orage. 695.. qui le menaçoit de la part de Jean de Brienne empereur latin de C. P. Ce prince y arriva Ducang. vers la fin de l'an 1231. & fut couronné à fáinte hift. C. F. Sophie par le patriarche Simon. George Acro- 95. polite qui le vit alors, dit avoir été extraordi- c. 24. hairement furpris de la grande & belle taille de te vieillard âgé de quatre vingts ans au moins. Il demeura environ un an fans rien entreprendre, mais Vatace jugeant bien que ce repos ne feroit pas long, voulut apparemment prévenir les fecours des croisez que le pape lui pouvoit thvoïer Il permit donc au patriarche d'écrire au pape pour la réunion, & il lui écrivit lui

même.

ann. 1237

La lettre du patriarche Germain au pape Gre- to. xr. coné. goire commence par une priere à JESUS-P. 318. CHRIST, qu'il invoque en qualité de pierre Matt.Parif. angulaire qui a rétini les diverfes nations en une p. 386. même églife. Puis s'adreffant au pape il recon- Vading. noît qu'il a reçu en partage la primauté du fie- 1132, 1.34. ge apoftolique, & le prie de defcendre un peu de fon élevation pour l'écouter favorablement. Il repete encore enfuite, qu'il ne prétend point préjudicier à la primauté du pape, & entrant en matiere, il ajoûte: Cherchons avec toute l'application poffible qui font les auteurs de la divifion. Si c'eft nous, montrez-nous le mal & appliquez-y le remede: fi ce font les Latins, nous ne croïons pas que vous vouliez par tne ignorance & par une obftination criminelle demeurer exclus de l'héritage du feigneur. Or tout le monde conviendra que la matiere de la

divifion eft la contrarieté des dogmes, la de AN. 1232. truction des canons & le changement des ceremonies, que nous avons reçûës de nos peres par tradition & tout le monde eft témoin que nous demandons à mains jointes de nous rétinir, après que la verité aura été examinée à fonds: afin que de part & d'autre on ne se traite plus de fchifmatique. Et pour toucher juf ques au vif, plufieurs puiffans & plufieurs nobles vous obéiroient, s'ils ne craignoient l'oppreffion, les exactions infolentes & les redevances indues, que vous extorquez de ceux qui vous font foumis. De-là viennent les guerres cruelles, les villes font dépeuplées, les églifes fermées, le fervice divin ceffé, il ne nous manAnonym. que que le martyre; mais nous croïons n'en ap. Allat. être pas éloignez. L'ifle de Chypre fçait ce que confen. p. je veux dire. Il parle des moines fchifmatiques, qui après trois ans de prifon furent brûlez, & il ajoute : Eft-ce-là ce qu'enfeigne faint Pierre, 1. Pet. v. quand il recommande aux pafteurs de conduire le troupeau fans contrainte ni domination? Er enfuite: Je fçai que de part & d'autre nous croions avoir raifon, & ne nous tromper en rien rapportons-nous-en à l'écriture & aux écrits des peres.

695.

2.3.

Matth. Par. 1.388.

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Germain écrivit auffi aux cardinaux pour les exhorter à procurer la paix comme étant le confeil du pape. Permettez-nous, dit-il, de dire la verité; notre divifion eft venuë de l'oppreffion tyrannique que vous exercez & des exactions de l'églife Romaine, qui de mere eft devenue une marâtre, & foule les autres d'autant plus qu'ils s'abaiffent devant elle. Il proGal. 12. pofe enfuite l'exemple de la reprehenfion de faint Paul, que faint Pierre prit en bonne part enforte qu'elle ne produifit point de divifion mais un examen plus foigneux de la queftion

touchant les ceremonies legales. Puis il ajoûte: Nous fommes fcandalifez de vous voir unique- AN. 123 24

ment attachez aux biens de la terre: amasser de tous côtez de l'or & de l'argent, & vous rendre les roïaumes tributaires. Et enfuite: Pluheurs nations nombreuses nous font unies, & parfaitement d'accord avec nous: Les Ethiopiens, les Syriens, les Iberiens, les Lazes, les Alains, les Goths, les Chazares,le peuple innombrable de Ruffie, les Bulgares.

conc. p. 3%

Sup. liv.

Le pape Gregoire répondit au patriarche Ger- ep.5. to. xr main par une longue lettre, dattée de Rieti le vingt-fixiéme de Juillet 1232. où il promet de lui cavoyer des religieux pour lui expliquer plus a nplement fon intention & celle des cardinaux. Quant à l'exemple de faint Pierre repris par faint Paul, il répond avec quelques anciens, que l'un & l'autre en uferent ainfi de concert, & par un artifice charitable pour gagner les Juifs & les gentils. Mais nous avons vu comme faint Auguftin refute folidement cette explication ap- xxI. n. 28. portée par faint Jerôme. Le pape dit enfuite, Aug. ep.28. qu'auffi-tôt que l'églife Grecque s'eft feparée de la Romaine, elle a perdu la liberté & eft devenuë efclave de la puiffance feculiere: puis s'est écartée peu à peu de la pureté de la foi & de la difcipline. Le fondement de ce reproche eft, que les évêques & tout le clergé étoient bien plus foumis aux princes, & aux magiftrats chez les Grecs que chez les Latins, & contenoient mieux dans fes anciennes bornes l'immunite ecclefiaftique.

En execution de fa promeffe le pape envoyal'annee fuivante à Natolie quatre religieux mendians, deux freres Prêcheurs Hugues & Pier

re, deux freres Mineurs Haimon & Raoul, & ep. 6.10.xx. les chargea d'une lettre au patriarche Germain, conc.p.324où il compare le fchifme des Grecs à celui de ap. Vading 1233.8.8.

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Samarie; & dit que Dieu n'a pas laiffé de fufAN. 1233. citer chez eux de grands docteurs tels que faint Chryfoftome, faint Gregoire de Nazianze, faint Bafile le grand, & faint Cyrille; comme chez les Samaritains Elie, Elifée & les autres prophetes. C'eft faire remonter bien haut le fchifme des Grecs. Il propofe enfuite l'allegorie des deux glaives, qu'il dit appartenir l'un & l'autre au pape, même le materiel en vertu Matth. xxv. de ces paroles de JESUS-CHRISTà faint Pierre: Remets ton épée au fourreau. Il infifte fur les figures de l'unité de l'églife, & finit par la queftion des azymes, difant que le pain levé des Grecs reprefente le corps de JESUS-CHRIST corruptible avant fa refurrection, & le pain fans levain des Latins fon corps glorieux. La lettre eft du dix-huitième de Mai 1233.

XXI.

La même année le pape envoya des freres Lettre du Mineurs en miffion chez les infideles, avec pape aux une lettre adreffée au fültan de Damas & dattée princes Mufulmans. du quinziéme Février, qui contient une longueap. Rain, inftruction fur la religion chrétienne appuyée 1233.2.16. de plufieurs paffages de l'ancien & du nouveau Vading.eod. teftament, & finit par une exhortation au ful

2. 17.

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tan d'embrafier le chriftianifme, avec proteftation que le pape ne cherche que fon falut, fans aucune vûe temporelle, & fans vouloir rien diminuer de la puiffance de ce prince. Il envoya la même lettre au calife de Bagdad, & au miramolin d'Afrique, c'eft-à-dire au roi de Maroc: mais on n'en voit aucun effet, & il n'éYading toit pas naturel d'en attendre. Il écrivit au miramolin une autre lettre en faveur d'Agnel évêque de Fez de l'ordre des freres Mineurs, à la fin de laquelle il ajoûte cette menace: Si vous ai mez mieux être ennemi qu'ami de JESUSCHRIST, nous ne le fouffrirons aucunement comme nous ne le devons pas, que ceux qui

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font fideles vous obéïffent. Je ne fçai comment

accorder cette propofition avec les préceptes des AN. 1233. apôtres, d'obéir aux princes même infideles, & avec la pratique des premiers fiecles.

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n. 24.

Le pape Gregoire travailla avec plus de fruit à la converfion des Sarrafins de Sicile, qui étoient en Italie au fervice de l'empereur Frideric; & il lui en écrivit en ces termes : Nous v11.p.310. vous prions de donner un ordre précis par vos ap. Rain. lettres aux Sarrafins établis à Nocera, qui entendent affez bien l'Italien, à ce que l'on dit, de recevoir en paix les freres Prêcheurs que nous leur envoïons, les écouter patiemment & s'appliquer férieufement à ce qu'ils leur propoferont pour leur falut ; & fi quelques-uns fe convertiffent, nous vous prions de les foutenir de votre protection. La lettre eft du vingt-fep tiéme d'Août 1233. L'empereur favorifa en effet cette miffion, & manda enfuite au pape que plufieurs s'étoient convertis. Le féjour des Mufulmans en cette ville lui a fait donner le nom de Nocera des paiens, pour la diftinguer de Nocera en Ombrie.

XXII.

de Vicence.

La réputation & l'autorité des freres Prê cheurs croiffoit de jour en jour, principalement Frere Jean en Italie. A Boulogne fe trouvoit alors frere Sigon. lib. Jean de Vicence, qui aïant commencé à prê- xv 1 1. de. cher gagna tellement les cœurs de tout le peu- regno Ital. ple par la doctrine & fa vertu, qu'il étoit le p. 43. maître de la ville. Les bourgeois, les païfans les artifans, les nobles, le fuivoient avec les croix & les bannieres,& fe remettoient à lui fcul de toute leur conduite : il n'y avoit procès qu'il ne terminât, & divifion qu'il n'appaisât. L'évêque même & le corps de ville étant depuis longtemps en differend touchant la jurisdiction criminelle, le prirent pour arbitre, & s'en tinrent à sa décison. Il fit fortir de prifon du con

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