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mais de toute la Pruffe, s'empreffa à recevoir le baptême, & le roi aïant pouffé fa conquéte AN. 1255. jufques à la mer Baltique, donna les ordres néceffaires pour y bâtir une ville qui fut nommée Conigsberg, c'est-à-dire, Mont-roïal; & fes ordres furent executez par les chevaliers Teutoniques. L'évêque d'Olmuts par la permiflion du roi fonda aufli une ville qu'il nomma Brunsberg de fon nom, & où Albert évêque de Varmie fit quelque temps fa réfidence: mais la nouDiffert. velle ville aiant été brûlée par les Prulliens, il Pruff. p. fe retira à Elbing où il mourut dans une grande 218. vieilleffe. Brumon évêque d'Olmuts étoit Saxon De epifc. & comte de Stheumberg: il enrichit extrême- Olm.p.132. ment fon églife, lui acquit plufieurs terres: & Frecher. fortifia quelques places: il fit plufieurs fondations dans les églifes, & érigea plufieurs fiefs: enforte qu'il marchoit accompagné d'un grand nombre de chevaliers, au lieu que fes prédeceffeurs n'avoient à leur fuite que quelque peu d'ecclefiaftiques. Voilà de quoi on loüoit alors les évêques

III.

mandians.

p. 273.

Le pape Alexandre fut très-favorable aux religieux mandians, comme il témoigna dès l'en- Bulle en fatrée de fon pontificat par une bulle adreflée à tous veur des reles évêques & en general à tous les ecclefiafti- ligieux ques, qui commence ainfi : Il n'eft pas extraordinaire d'examiner plus attentivement ce qui a appen. to. 2. ap. Vading. été fait par prévention ou avec précipitation. p. 18. Pais aïant rapporté le contenu de la bulle d'In- Duboulai, nocent IV. du vingt-uniéme de Novembre 1254. commençant Etfi animarum, qui reftraignoit Sup. li les privileges des religieux mandians, il ajoûte: LxxxII. n. que nous nous propofons de déliberer plus 39. foigneufement fur cette matiere, délirant principalement la paix & le repos des églifes: nous avons jugé à propos de revoquer abfolument ces lettres & toutes les autres qui pourroient avoir Tome XVII.

Parce

A a

1554

Hiftoire Ecclefiaftique.

eté données fur le même fujet contre les mêmes AN. 1255. religieux, ce qui auroit été fait en confequence vous défendant de les mettre à execution. La bulle eft dattée du dernier jour de Decembre 1254. cinq jours feulement depuis le couronne, ment d'Alexandre.

Duboulai. p. 282.

2. 781.

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48.

Trois mois après il publia une grande bulle pour terminer les differends entre les decteurs Vading.an. de Paris & les freres Prêcheurs, & fervir de 1253. . 2. réglement à l'univerfité. Elle commence ainfi Matth. Par. L'école de Paris.eft comme l'arbre de vie dans le paradis terreftre, ou comme la lampe alluméc Sup. liv. dans la maifon du feigneur. Et après s'être étenLXXXIII. du fur les louanges de cette école, il raconte l'origine du differend entre les docteurs feculiers & les freres Prêcheurs, & comme deux de ceux-ci frere Bonhomme & frere Elie refuferent de fe foumettre à quelques ordonnances de l'univer fité, qui pour ce fujet les exclut de la focieté. Il rapporte enfuite le ftatut qui défend aux réguliers d'avoir deux docteurs régens dans un même convent: l'appellation du prieur des freres Precheurs & du gardien des freres Mineurs au faine hege, fur laquelle le pape Innocent ne put prononcer définitivement ni terminer l'affaire étans prévenu de la mort.

Alexandre aïant oui les procureurs des deux parties & le general des freres Prêcheurs, déclare que pour le bien de la paix ila jugé à propos de moderer les ftatuts de l'univerfité, conformément à une conftitution de Gregoire IX. Il prefcrit donc en détail la maniere dont le chan celier de Paris doit donner les licences, & lui permet de les accorder à autant de docteurs qu'il jugera convenable, fans en fixer le nombre, meme à l'égard des réguliers. Il confirme le fa tut touchant la ceffation des leçons, fulte faite à l'université. Enfin il rétablir les do

en cas d'in

Aeurs de l'ordre des freres Prêcheurs, que l'univefité avoit retranchez de fon corps: lui ordon- AN. 1255. ne de les recevoir, & revoque toutes les fentences portées contre eux. La bulle eft du quatorzié

bou. to. 3.

p. 286.

me d'Avril 1255. & on la nomme Quafi lignum Vading. ap vita, des mots par où elle commence. En même pend. to. 2. temps le pape Alexandre donna commiffion à l'é- Þ· 23. DuEvêque d'Orleans & à celui d'Auxerre, de faire executer cette bulle, & en particulier de rétablir dans leurs chaires les deux docteurs Jacobins. Bonhomme & Elie. Il en donna auffi un ordre exprès aux docteurs de Paris.

IV.

Louis.

ap. Rain.

Prefque en même temps le pape accorda à saint Louis quelques graces qu'il lui avoit demandées, Vertus de S. comme il paroît par deux bulles dattées du vingtcinquième d'Avril 1255. dans lesquelles il fait #. 42. 45. fon éloge, & dit qu'encore que le royaume de France foit au-deffus des autres par fa noblesse, Louis le releve plus haut par l'éclat de ses vertus ; que bien qu'il s'applique foigneufement au gouvernement de fon royaume, il regarde comme fa principale affaire celle de fon falut; & méprife les plaifirs & tout ce qui ne fert qu'au corps, pour ne penfer qu'à l'utilité & à l'ornement de ame. Le pape lui accorde donc que ni lui ni la reine Marguerite fon époufe ni les rois fes fucceffeurs, ne puiffent être frappez d'excommunication ou d'interdit fans un ordre particulier du faint fiége. De plus il donne dix jours d'indulgence à tous ceux qui prieront Dieu le roi pendant fa vie & après la mort dix ans duTant. La frequence de ces cenfures & la facilité de les prononcer obligeoit à prendre des précautions pour s'en garantir.

fon

pour

C.

Louis depuis fon retour en France augmenta Gaufr. de fes exercices de pieté & les bonnes œuvres. Il Belloloco, fut plus humble en ce qui regardoit fa perfon- c. 31. ue, il rendit plus exactement la justice à fes fu- “ 23.

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jets, & fut plus charitable envers tous les affi AN. 1255. gez. Etant encore outre-mer il oüit dire qu'un grand fultan faifoit rechercher avec foin tous les Jivres qui pourroient être neceffaires aux philofophes Mufulmans, les faifoit écrire à fes dépens & ferrer dans fa bibliotheque: afin que tous les hommes de lettres puffent en prendre communication quand ils en auroient befoin. Le faint roi fut touché de voir que les infideles étoient plus zelez pour leur erreur que les chrétiens pour la véritable religion: & il réfolut à fon retour en France de faire tranfcrite à fes dépens tous los livres ecclefiaftiques autentiques & utiles, qu'il pourroit trouver dans les bibliotheques de diverfes abbayes, afin que lui tout le premier, puis les gens de lettres & les religieux qui avoient accès auprès de lui y puffent étudier, tant pour leur utilité propre que pour l'édification du pro

chain.

Il executa fidelement cette réfolution, & ft bâtir exprès un lieu commode & sûr au tréfor de fa chapelle à Paris, où il amaffa foigneufement plufieurs exemplaires de faint Auguftin, de faint Ambroise, de faint Jerôme, de faint Gregoire, & des autres docteurs catholiques: dans lefquels il étudioit volontiers quand il en avoit le loifir, & les donnoit volontiers aux autres pour s'en fervir. Or il aimoit mieux faire écrire les livres de nouveau, que les acheter tour écrits: difant, que c'étoit le moyen d'en aug menter l'utilité avec le nombre. Des livres qu'il avoit ainfi amaffez en fa bibliotheque à Paris il en laiffa par fon teftament une partie aux freres Mineurs, une autre aux freres Prêcheurs, & le reste aux moines de Royaumont, abbaye de l'ordre de Cifteaux qu'il avoit fondée dans le Gall. Chr. diocefe de Bauvais pour cent quatorze 1. 4. p-776. Quand il étudioit en prefence de quelqu'un de

moines.

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ceux qui étoient familiers avec lui & qui n'étoient pas lettrez: il leur expliquoit ce qu'il lifoit AN. 1255. le traduifant de latin en François avec beaucoup de jufteffe. Il lifoit plus volontiers les livres des peres dont l'autorité est bien établic, que ceux des nouveaux docteurs.

V.

Vincent de

Beauvais,

Echard.

Ce fut fa bibliotheque qui donna la commodité à Vincent de Beauvais de compofer fon livre qu'il appella le grand Miroir. Vincent étoit' né à Beauvais & entra dans l'ordre des freres Prêcheurs dès le temps de fon inftitution. Il s'appliqua principalement à la lecture & à la com- Th. vinde Summa S. pofition; & fa réputation vint jufques au roi'p. 73. faint Louis, qui le prit en affection & le fit ve- p. 16, nir à Royaumont, où il fe retiroit fouvent. Vin- P. 19.20. cent faifoit auprès de lui la fonction de lecteur & avoit infpection fur les études des princes fes enfans peut-être auffi faifoit-il des leçons ou des conferences aux moines de Royau

mont.

Ayant donc des livres en abondance par la li- p. 497. beralité du roi, il entreprit de faire un ample recueil contenant des extraits de tous les auteurs facrez & profanes qu'il avoit lus: pour p. 41. faciliter les études en raffemblant dans un feul corps tout ce qui lui paroiffoit de plus utile, & it l'appella le grand Miroir, pour le diftinguer p. 46. d'un petit livre qu'il avoit publié auparavantfous le titre de Miroir du monde. Il divifa fon p. 74. 75° grand ouvrage en trois parties, dont il nomma

la

premiere Miroir naturel, parce qu'elle contient toute l'hiftoire naturelle: la feconde Miroir doctrinal, parce qu'elle traite de toutes les fciences, la troifiéme Miroir hiftorial, qui contient toute la fuite de l'hiftoire depuis la creation du monde jufques à l'an 1250. ou plûtôt 1253. puisqu'il p. 500. rapporte le martyre & la canonifation de faint Pierre de Verone.

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