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1259. & leur maison étoit dans la rue MontmarAN. 1260. tre alors hors de la ville, près celle que l'on nomme encore à caufe d'eux la rue des vieux Au

Sup. #. 25.
Dubois bift. guftins.

8. 2. p. 442.

P. 550.

Albert docteur fameux de l'ordre des freres Dubreuil. Prêcheurs enfeignoit encore la theologie à Cologne, quand le pape Alexandre le choifit pour LXIV. remplir le fiege de Ratisbonne vacant par la cefAlbert le fion de l'évêque. Les motifs du pape furent la grand évêvertu & la doctrine d'Albert, qui le firent juger que de Ratisbonne, propre à rétablir cette églife tombée en grand défordre pour le fpirituel & pour le temporel. C'est pourquoi il ordonna à Albert d'en prendre la conduite, comme il paroît par fa bulle dattée d'AEx Schedis. gnani le cinquième de Janvier 1260. Mais HumR. P. Jac- bert de Romans general de l'ordre des freres Prêcheurs aïant appris cette nouvelle par des let apud. Bzov. tres de la cour de Rome en fut fenfiblement affligé, & en écrivit ainfi à Albert.

Echard.

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1260. n. 8.

On dit que vous étes deftiné à un évêché : quand on pourroit le croire du côté de la cour, qui feroit celui qui vous connoiffant, trouveroit croïable que l'on vous y fit confentir ? Qui, dis-je, pourroit croire qu'à la fin de votre vie vous vouluffiez mettre cette tache à votre gloire & à celle de l'ordre que vous avez tellement augmenté? Je vous prie, mon cher frere, qui fera celui, non feulement des nôtres, mais de toutes les religions pauvres, qui réfiftera à la tentation de paffer aux dignitez, fi vous y fuccombez? votre exemple ne fervira-t'il pas plûtôt d'excufe? Ne foïez pas touché, je vous en conjure, des: confeils ou des prieres de nos feigneurs de la cour de Rome, ces fortes d'affaires fe tournent bien-tôt en raillerie & en dérifion. Ne foïez pas découragé par quelques défagrémens de l'ordre qui aime & honore en general tous les freres, & fe glorifie particulierement de vous en notre

Seigneur: quand ces peines feroient plus grandes qu'elles n'ont jamais été, un homme de vo- AN. 12607 tre force les devroit porter gayement. Ne foyez point frappé de l'ordre du pape, qui en ces matieres eft regardé comme étant plûtôt dans les paroles que dans la penfée; & on ne voit point que l'on ait contraint ceux qui ont effectivement voulu réfifter. Cette défobéiffance fainte & paffagere augmente la réputation loin de lui nuire. Confiderez ce qui eft arrivé à ceux qui fe font laiffe traîner à de telles places: quelle eft leur renommée, quel fruit ils ont fait, comment ils ont fini. Repallez attentivement dans vôtre efprit quel embarras & quelle difficulté se rencontre dans le gouvernement des églifes en Allemagne, & combien il eft difficile de n'y pas offenfer Dieu ou les hommes. Enfin comment pourrez-vous fouffrir l'engagement des affaires temporelles & les périls de peché, après avoir tant aimé les livres faints & la pureté de confcience ? Que fi vous cherchez l'utilité des ames: confiderez que vous perdrez entierement par ce changement d'état les fruits innombrables que vous faites, non feulement en Allemagne, mais prefque par tout le monde, par votre reputation, votre exemple & vos écrits: au lieu que le fruit que vous ferez dans l'épifcopat eft tout-à-fait incertain.. Vous voyez encore, mon cher frere, que tout nôtre ordre vient d'être délivré de grandes perfecutions & rempli d'une grande confolation: que feroit-ce fi vous alliez le replonger dans une plus profonde trifteffe? Puiffai-je apprendre que mon cher fils eft dans le cercueil, plûtôt que fur la chaire épifcopale. Je vous conjure donc à genoux par l'humilité de la fainte Vierge & de fon Fils, de ne pas quitter vôtre état d'humilité: enforte que ce que l'ennemi a peut-être préparé pour la perte de plufieurs, tourne à une dou

ble gloire pour vous & pour nous. Faites-nous AN. 1260. une réponse qui nous raffure & nous console nous & nos freres. Albert ne laiffa pas d'accepter l'évêché de Ratisbone, mais il ne le garda que trois ans au plus.

Vita to. 9. oper.

231.

Il étoit né à Lavingen fur le Danube en 1205. de la famille des comtes de Bolftat. Il fit fes premieres études à Passau, & entra dans l'ordre des freres Prêcheurs ayant environ vingt-neuf ans & étant déja fçavant en philofophie, particulierement en phyfique. Il enfeigna à Cologne, puis à Hildesheim, à Fribourg, à Ratisbone, à Strafbourg: puis il revint à Cologne où faint Tho mas d'Aquin fut fon difciple, comme j'ai dit. En Sup. 2. 34. 1245. Albert fut envoyé à Paris, où il fut passé Echard. docteur l'année fuivante, & retourna à Cologne fum. p.213. en 1248. Son application à l'étude ne l'empêchoit pas de reciter tous les jours le pfautier, & de donner du temps à l'oraifon & à la meditation des myfteres. En 1254. il fut fait à Vormes provincial d'Allemagne; & pendant qu'il fut en charge, il faifoit les vifites à pied, fans argent & demandant l'aumône. Quand il faifoit du fejour dans un monaftere il s'occupoit-à tranfcrire des livres & les laissoit à la maison.. Il fut envoyé nonce en Pologne pour y abolir les coûtumes barbares de tuer les enfans qui naiffoient imparfaits, ou les vieilles gens invalides: comme il le VII. Polit. témoigne lui-même. Le pape Alexandre IV.. C.14.p.461. l'ayant appellé à Rome le fit maître du facré. palais, & en cette qualité il expliqua l'évangilede faint Jean & les épitres canoniques. Il eut grande part aux difputes contre Guillaume de faint Amour. Enfin après avoir réfuté plufieurs dignitez que le pape lui avoit offertes, il accepta l'évêché de Ratisbonne. Il changea d'habit, mais non de maniere de vivre: il prechoit fouvent & s'acquittoit de toutes les fonctions, fans difcon

LXV. Concile de Cologne.

to. XI. conc.

tinuer les études & la compofition de fes livres. Cette année 1260. furent tenus plufieurs con- AN. 1260. ciles. Conrad archevêque de Cologne ayant vifité fa province par ordre du pape y remarqua pluGeurs defordres fcandaleux, & étant revenu à Cologne y tint fon concile provincial, où il fit pu- p. 783. blier quatorze.canons de difcipline pour le clergé & dix-huit pour les moincs, le douzième jour de Mars 1260. En voici les plus notables. Nous te- c. 1. nons pour .concubinaires publics non seulement les clercs qui tiennent chez eux leurs concubines, mais encore ceux qui les nourriffent & les entretiennent à leurs dépens, quoiqu'elles logent ailleurs; & ceux que dans notre vifite nous avons

notez comme tels cefferont à l'avenir leur mauvais commerce, & pour peine du paffé ils entreront dans la prifon canoniale, pour y vivre felon la difcipline oblervéc jufques ici. Ils fatisferont à l'églife pour avoir fi mal employé fon revenus & nous leur défendons de rien laiffer par teftament aux enfans qui font le fruit de leur débauehe, ni de fe trouver à leurs nôces.

Défenfes aux clercs de faire trafic; fous les c. 2. mêmes peines de prifon & de reftitution à l'églife. Ils fçauront au moins lire & chanter. Les c. 7. eglifes de chanoines qui n'ont point de dortoirs en feront bâtir à frais communs; & les chanoines de celles qui en ont déja, y coucheront comme ils faifoient anciennement. Ils chanteront. tous les vigiles pour les morts qui font fondées, quoiqu'on n'y faffe point de diftributions manuelles: puis ils entreront au chapitre où on lira le martyrologe, l'obituaire & les canons. Les prêtres allant celebrer la meffe porteront un rochet fous l'aube, afin que ce vêtement facré ne touche pas immediatement leur habit ordinaire. Défense aux chanoines de manger ou coucher fouvent hors l'enceinte de leurs églifes: c'eft ce

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C. II.

que nous appellons le cloître. Ils doivent receAN. 1260. voir le pain du chapitre en efpece d'une bou14. langerie commune, & non pas du blé pour le ven

C. 4. 19.

C. 9. 16.

b. 13. 15.

dre. Leurs cloîtres doivent être fermez de murs avec de bonnes portes. On voit ici des reftes de la vie commune des chanoines.

Le reglement pour les moines montre que leur .6. relâchement étoit grand. Quelques-uns étoient .3.11. notez d'incontinence, ils fe frappoient quelquefois l'un l'autre, ils avoient quelque chofe en propre au moins par la permiffion de l'abbé. Ils c. 20. fortoient frequemment & quelquefois avant prime, ou après complies: quelques-uns mangeoient c. 2. en particulier fous prétexte d'hofpitalité. Il eft ordonné aux abbez Benedictins de venir tous les ans à Cologne pour y tenir un chapitre à l'Exaltation de la fainte Croix. Il paroît que le confeffeur des moines étoit l'abbé ou le prieur.

C.

LXVI.

1.799.

C. I.

Pierre de Roncevaux archevêque de BourConcile de deaux, qui avoit depuis peu fuccedé à Geraud, Cognac & tint cette année 1260. un concile provincial à autres. Cognac, où il fit dix-neuf articles de conftituto. XI. conc. tions. Défenfe de veiller dans les églifes ou les cimetieres : à caufe des actions honteufes où violentes qui s'y commettent & qui obligent à reconcilier les églifes. Le peuple affiftoit donc c. 2. encore alors aux offices de la nuit. Défense de faire des danfes dans les églifes à la fête des Innocens, ni d'y réprefenter des évêques en déc. 7. rifion de la dignité épifcopale. Défenfe de faire c. 9. combattre des cocqs dans les écoles. Défense de 1 donner le faint chrême aux privilegiez qui ré

fulent de rendre aux évêques diocelains ce qui c. 10. leur eft dû. Les curez abfens pour leurs études, ou autrement avec la permiffion de l'évêque, mettront à leur place de bons vicaires, avec une 11. portion congrue. Les monafteres qui ont le patronage des cures en uferont de même à l'égard

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