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Ce que c'eft que fa force, & fon agilité,

Nous

Ils

Son ardeur, fon activité.

ရာ

Pour expliquer fa qualité brûlante,
Cette Vertu fi promte, fi puissante,
Et qui produit tant d'effets differens,
définir ce Feu comme un Liquide,
pouvons
Dont les Corps durs, & penetrans,
Sont roulez d'un effor rapide.
nagent, emportez du premier Element,
Ils prennent fa Nature active,
Et fuivent de fon Mouvement
La promtitude la plus vive.

Ce font des Flots bruyans, ondoyans, & legers,
Qui s'écoulant parmi les Airs,
Agitez fans repos, frémiffent, piroüettent;
Et loin de leur Centre emportez ;

Mais par l'Air qui les preffe en leur Sphere arrêtez,
Sur les Objets prochains se lancent, & se jettent.
Ils agiffent de tous côtez;

Par leur agilité penetrent, s'introduisent,
Percent les autres Corps, les ouvrent, les incisent.
C'est en ce Mouvement vif & continuel,

Que confifte du Feu le principe formel.

A divifer les Corps, si sa force est extrême ;

Il faut pour les mouvoir qu'il fe meuve lui-même.

Le

Le Feu qui nous fait de trop près
Sentir la pointe de ses traits,

Enagiffant fur nous, comme un Fer pourroit faire,
Nous cause une vive douleur ;

Si la diftance le modere,

Nous fommes chatouillez d'une douce Chaleur,

Afin qu'il s'allume, ou qu'il dure,

Le Feu doit rencontrer des Alimens cachez,
Qui foient aisément détachez

Pour lui fervir de Nourriture.

Mais s'il a befoin d'aliment,

Il faut que l'Air auffi cede à fon Mouvement.
C'est d'où vient dans le Feu cette Action legere
Qui s'entretient toujours en ligne circulaire;
Les parcelles de Feu ne pouvant avancer;

Si l'Air que leur Mouvement chaffe,
N'en force d'autre à fe mettre en la place,
Qu'elles font prêtes de laiffer.

Le Feu chaffe toujours par fon effor agile
L'Air dont il est environné ;

Et l'Air pour lui donner le paffage facile
Doit être vers la Flame en Cercle ramené.
Cer Acte reciproque entre eux eft neceffaire
Toujours les Corps de Feu tendent à s'échaper;

Toujours agitez dans leur Sphere,

;

K

146

En circulant ils viennent nous fraper.

Dans un Sujet d'où la Flâme s'écoule,
Ce Feu devroit toujours leger, rapide, & promt,
Libre, ne s'étendre qu'en rond;

Il devroit nous paroître une brillante Boule.
Que fi nous obfervons qu'en s'élevant aux Cieux,
Comme une Piramide il paroît à nos yeux,
C'eft qu'entouré de l'Air il cherche une ouverture,
Pour fe faire paffage il contraint fa figure ;

Et dans l'endroit qu'il s'ouvre, il doit en fe dardant
Former un trait aigu, non pas un Globe ardent.

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Le Feu fepare, il assemble, il divise,
Il purifie, éprouve les Métaux;

Un Chimiste fçavant par lui fait l'Analyse

Des Mineraux, des Vegetaux.

On voit que tous les Corps plus, ou moins fe dérangent,
Attaquez par des Feux plus, ou moins moderez;
Et leurs nœuds font détruits, s'alterent, & fe changent,
Selon qu'à cette ardeur ils fe trouvent livrez.

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Il n'est rien de fi dur que le Feu n'amolisse,
Qui ne cede à fon Mouvement.

Le bras du Forgeron imprimé fortement
Sur l'Acier que le Feu met dans l'ébranlement
Le rend fouple à son artifice.

Mais au contraire, il faut que la Chaleur durciffe Tous les Corps humectez, & qui font amollis Par de moites vapeurs, des parcelles liquides,

Quand leurs pores demeurent vuides De ces humides Corps dont ils étoient remplis. ရာ

Ces differens effets ont tous la même Cause; C'est par fon Mouvement que le Feu les produit. Quelque Sujet auffi que l'Esprit se propose, Tout change par la Flâme, & tout fera détruit; Et le Marbre, & le Fer, & le Diamant même, De fes traits penetrans trop vivement frapez Et trop long-temps l'Objet de fon ardeur extrême, Seroient à la fin diffipez.

ရာ

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Pour montrer qu'il fe fait de petites parcelles, Qui font dans tous les Corps fes Alimens cachez Des petits Corps, du Fer, d'un Caillou, détachez, En s'élançant dans l'Air forment des étincelles. Du Sel qui fort des flots par la Rame agitez ; Des parcelles même de Glace,

Il naît une brillante trace,

Dont les effets fur nos yeux font portez.

Le Bois, ou le Poiffon qui par la pourriture Exhalent dans les Airs de petits Corps volans.

Font à nos yeux dans une Nuit obscure

Luire des Feux étincelans ;

Tout ce qui s'échapant en parcelles fubtiles,
Dans l'Air, en liberté, fuit les Elans agiles
Du premier Element,

Du Feu prendra le Mouvement.

Du Bois les parcelles rameuses,
Se dégageant, fe quittant peu-à-peu,
Sont propres à nourrir le Feu;

Et quand le Bois n'a plus de parcelles aqueuses,
En brûlant, il fournit des Flâmes lumineuses.

Du Naphte, du Bitume, & des graffes Liqueurs, Les particules onctueuses

S'enflâment de vives ardeurs.

Sur-tout l'Huile & la Cire', en qui, par leur Nature,
Se rencontre un amas de petits corps branchus,
Détachant lentement ces Atomes crochus,
A la Flâme long-temps fervent de nourriture.
Leur Lumiere durable, & pure

Des Feftins, & des Jeux éclairant l'appareil,
Imite dans la Nuit la fplendeur du Soleil.

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Le Feu jette dans l'Air une grande Lumiere,
Lorfque la brûlante Matiere

Se meut en grande quantité,

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