Le Sage de Clafomene Reconnoiffoit auffi la Raifon fouveraine ; Et par là chez les Grecs, d'un commun fentiment, Du Monde il donnoit la naissance, ရာ Dans les Difcours divins que prononçoit Socrate, De l'Arbitre éternel la connoiffance éclate. Platon qui furpaffa tout le Savoir humain, Range tout fous les Loix d'un Efprit fouverain. Sa Science découvre un Monde intelligible Modelle du Monde visible. Mais fans nous rappeller ces Sages fi vantez,' Notre Siecle eft fameux par des Hommes celebres Glorieux Scrutateurs des belles Veritez, Ou qui des vieux Ecrits dévoilant les Tenebres, Et malgré les grands noms & de Rome & d'Athenes, Vers les Sommets facrez la celefte Uranie Je vais, s'il m'eft poffible, aux plus doctes Leçons De ma Lire accorder les Sons, Chercher un nouveau prix qui les Ages défie, Goûter du Vrai les fenfibles douceurs Entre les bras de la Philofophie, Parmi les Concerts des neuf Sœurs. ရာ Je ne conçois rien de Vulgaire, Je le fçai, ce Projet que je trouve fi beau, Empedocle, jadis l'honneur de la Sicile, Et Lucrece chez les Romains A la Philofophie ont confacré ce Stile, Et leurs favans Concerts ont charmé les Humains. Du même Entoufiafme eurent l'Ame faifie Ces Grecs dont les Vertus relevoient le Sçavoir, Pour attacher les Cœurs, pour les mieux émouvoir Des charmes de la Poëfie Leur profonde Sageffe employa le pouvoir. ရာ Oui, dans ce grand deffein mon Ame fe raffure Vont fortir devant moi de leur obfcurité. Un Homme parmi nous s'offre pour me conduire; De tant de Préjugez qui venoient nous féduire Tout ce que la Raifon dicta dans tous les âges Dans fon Syftême heureux nous femble reüni ;' Efprit dont la profonde & divine Science I De Mere des Guerriers & des plus grands Courages, De Mere des Sçavans & des plus grands Efprits. Une voix qui m'anime, un rayon qui m'éclaire, J'entreprens d'expliquer par de nouveaux Accens, Notre Ame fe fent émouvoir. Je croi déveloper la fecrete tiffure Des Ouvrages de la Nature, Et montrer à l'Esprit ce que l'œil ne peut voir. ૭. Leur profonde Sageffe employa le pouvoir. ရာ Oui, dans ce grand deffein mon Ame fe raffure Je marche à la faveur d'une heureuse Clarté. Vont fortir devant moi de leur obfcurité. Un Homme parmi nous s'offre pour me conduire; Dès que par fa Methode on commence à s'inftruire, Un chemin plus connu mene à la verité. De tant de Préjugez qui venoient nous féduire Tout ce que la Raifon dicta dans tous les âges Aux Philofophes les plus fages, Dans fon Syftême heureux nous femble reüni;' Tout s'y tient, tout fe fuit, tout s'arange, s'explique Efprit dont la profonde & divine Science De Mere des Guerriers & des plus grands Courages I |