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fait que tout confpire ensemble au bien. de l'Univers. Nous verrons établir cet ordre regle & conftant qui produit la felicité des Etats & de Ceux qui les gouvernent. Quel Bonheur pour notre Jeune ROT! quel Honneur pour VOTRE ALTESSE ROYALE!

Mon âge & ma propre foibleffe me défendent l'efperance de pouvoir confacrer ces Merveilles à la Pofterité: mais j'adrefferai tous mes Vœux au Ciel pour leur accompliffement. Et tout ce que j'aurois particulierement à defirer pour moi, c'eft que le merite & la grandeur du Sujet de ces Vers puffent me fervir

'à faire mieux éclater mon Żele & ma Reconnoiffance, & à laißer un témoignage immortel de la profonde Veneration avec laquelle je fuis,

MONSEIGNEUR,

de VOTRE ALTESSE ROYALE,.

Le très-humble, très-obeiffany & très-fidelle Serviteur, L'ABBE' GENEST.

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PREFACE

A Science des chofes naturelles a été l'occupation des Sages de tous les temps, cependant elle est toujours demeurée obfcure. Les dif

putes agitées entre les Philofophes n'ont fouvent abouti qu'à perfuader que ce n'étoit qu'une vaine curiofité. Bien des gens ont voulu fe faire un merite de leur inattention, & même de leur ignorance. Ils ont trouvé que c'étoit plutôt fait de décider qu'il étoit impoffible de rien fça

voir.

Quelques-uns qui ont pensé être plus éclairez que les autres, ont feulement effleuré les principales opinions, fans prendre aucun parti; ils fe plaisent à exer

cer leur imagination plus que leur intelligence. Il y en a qui demeurant toujours enfevelis dans la matiere n'admettent qu'un hafard chimerique pour prefider à l'Univers; ils fe figurent que leur Ame n'eft que la portion la plus déliée de leur Corps, & ne s'élevent jamais au deffus de leurs Sens. D'autres au contraire fejettent toujours hors d'eux-mêmes. Ils ne font touchez que de ce qu'on ne peut ni entendre, ni expliquer; ils ne reconnoiffent que des vertus fecrettes, des qualitez occultes dans des fujets qu'on peut penetrer, & analyser. Des définitions imaginaires prévalent chez eux aux raisonnemens les plus clairs, & aux experiences les plus sensibles.

Le plus grand nombre eft de ceuxqui n'y font aucune forte de refléxion. Ils verront toute leur vie lever & coucher

Soleil, fans fonger à autre chose, finon que le jour commence, & que le jour finit. Il feroit pourtant bien naturel de penfer un peu férieufément à ce

grand Spectacle. La Phyfique, qu'on regarde fi negligemment, eft la baze de toutes nos connoiffances; elle doit commencer à nous inftruire de ce que nous fommes, & de ce rapport qui nous lie par les Sens à tous les Etres de l'Uni

vers.

L'entreprise n'eft pas fi difficile qu'elle peut paroître d'abord, puifqu'il s'agit moins de faire un grand amas de Science & d'Erudition, que d'apprendre à bien conduire ses Jugemens, & fur-tout à ne les point précipiter; de choisir une maniere de raisonner qui foit fûre, autant qu'il nous fera poffible, & qui nous mene à quelque chofe d'évident & de

certain.

On ne peut difconvenir que M. D. C. ne nous ait donné une excellente Méthode. Quand elle ne nous découvriroit pas toutes les veritez que nous devons chercher; elle nous montre au moins le chemin le plus affuré pour y parvenir. Je ne fçai fi je fus trompé par le plaifir

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