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Ce Lauzières ayant été tué au fiége de Montauban, en 1621, le Maréchal de Thémines, fon père reprit la Charge de Sénéchal du Querci.

Pons-Charles de Thémines, neveu du Maréchal de Thémines Sénéchal du Querci en 1627.

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Comme il étoit en bas-âge lorfqu'il fur pourvu de la charge de Sénéchal, le Comte de Cabreret, fon oncle, exerça cette charge par commiffion jufqu'à ce qu'il fût majeur & qu'il fût reçu au Parlement de Toulouse. Emmanuel Galiot de Loftanges de Sainte

Alvère, Sénéchal du Querci en 1655. Cette chage a été depuis héréditaire dans cette maison, & a paffè fucceffivement fur la tête d'Emmanuel 11, de Louis I, de Louis II & de Henri de Loftange, Marquis de Sainte-Alvere, qui la possède aujourd'hui.

NOTES CRITIQUES

SUR L'HISTOIRE DU QUERCI.

I.

Les Scordifques qui fondèrent la ville de Belgrade en Allemagne, étoient-ils une Colonie quercinoife?

IL eft certain qu'il a exifté autrefois un peuple, nommé Scordifques, au confluent du Danube & de la Save, où eft aujourd'hui la ville de Belgrade, peuple belliqueux qui fe rendit redoutable aux Romains, défit entièrement le Conful Caton (1), & fe répandit comme un torrent dans les provinces de l'empire jufqu'à la mer adriatique, où s'arrêta fon impétuofité. La difficulté eft de déterminer fi les Scordifquès étoient une Colonie quercinoife. On ne peut guères revoquer en doute que

(1) Florus, liv. 32, c. 3

les Scordifques ne fuffent une nation gauloife d'origine. Juftin (1) nous apprend formellement que les Scordifques étoient un refte des Gaulois, échappés à la déroute de Delphes:

Après les malheurs, dit-il, que les Gaulois » effuyèrent à la guerre de Delphes, où ils » eurent plus à fouffrir de la colère des Dieux » que des armes des ennemis, ayant perdu » Brennus leur chef, ils s'enfuirent épouvan

tés, partie en Afie & partie dans la Thrace, » d'où ils s'en retournèrent dans leur pays par » le même chemin qu'ils étoient venus. Quel»ques-uns cependant s'établirent au confluent » du Danube & de la Save, où ils prirent le » nom de Scordifques. Mais les Tectofages étant » venus à Touloufe, leur ancienne patrie, &

ayant été frappés de la pefte, ne recouvrè» rent la fanté qu'après que fur les réponses » des augures, ils eurent jeté dans le lac » de Toulouse, tout l'or & l'argent qu'ils >> avoient rapporté de leurs guerres & de leurs » facriléges. » Namque Galli bello adversùs Delphos infeliciter gefto, in quo majorem vim numinis quàm hoftium fenferant, amiffo Brenno duce, pars in Afiam, pars in Thraciam extorres fuge

(1) Jukin Liv. 32, G ga

rant. Inde per eadem veftigia quà venerant, antiquam patriam repetivere. Ex his manus quædam in confluente Danubii & Savi confedit, SCORDISCOSQUE fe appellari voluit. Tectofagi autem, quum in antiquam patriam Tolofam veniffent, comprehenfique peftiferá lue effent, non priùs fanitatem recuperavere, quàm arufpicum refponfis moniti, au rum argentumque bellis facrilegiifque quæfitum in Tolofenfem lacum mergerent.

Rollin (1) lui-même s'exprime ainfi : « Il » reste à parler de la guerre contre les Scor» difques, nation gauloife d'origine, mais tranf» plantée fur les bords du Danube. Leurs pè>> res avoient autrefois accompagné Brennus >> au pillage du temple de Delphes. Après » l'horrible défaftre qui diffipa cette armée, » les débris s'en féparèrent en diverses con>>trées. Une partie vint s'établir vers le con» fluent du Danube & de la Save, c'est-à-dire, » dans le pays où eft aujourd'hui Belgrade, & » prit le nom de Scordifques.

Il paroit incontestable, d'après ces autorités, que les Scordifques étoient une nation gauloife d'origine, & les mœurs de ce peuple viennent encore à l'appui de ces autorités. Les Historiens qui parlent des Scordifques, les dé

(1) Hift. Rom. tom. IX, pag. 153:

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crivent, faifant périr leurs prifonniers par le feu, ou les étouffant par là fumée, fe portant à ces excès dont le feul récit fait frémir. d'éventrer les femmes groffes, d'arracher la vie, tout-à-la-fois, aux mères & à leurs fruits, & buvant dans le crane de leurs ennemis. « Cette dernière pratique, obferve Rollin (1); » étoit ufitée chez les Gaulois. » Nihil interim per id omne tempus refiduum crudelitatis fuit in captivos fævientibus, litare Diis fanguinem humanum, bibere in offibus capitum, & hujufcemodi ludibrio fadare mortem tam igni quàm fumo, partus quoque gravidarum extorquere tormentis. Saviffimi omnium Thracum Scordici fuere (2).

Mais par les Scordifques, Gaulois d'origine, doit-on entendre les Quercinois ? Les Hiftoriens gardent là-deffus, il eft vrai, un profond filence; cependant toutes les probabilités fe réuniffent pour établir cette opinion. Il est certain d'abord que ces Scordifques étoient un des peuples Gaulois qui accompagnèrent les Tectofages dans leurs conquètes de la Grèce, & conféquemment ce devoit être un peuple dépendant de la domination d'Ambigat & voifin des Tectofages. Or les Quercinois étant à cette

(1) Hift. Kom. tom. IX, pag. 154. (2) Florus, liv. 3, . 4.

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