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fendre le paffage aux Etrangers, & l'on fut obligé de quitter le Plan du Monopole forcé. De plus les Sauvages aiment beaucoup mieux commercer avec les Hollandois qu'avec les Danois, parceque les premiers leur apportent de meilleures marchandifes & les donnent à meilleur marché que ceux-ci. Par conféquent

le

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peu de commerce, que les Coloniftes pourroient faire fur ces Côtes n'eft pas affez important pour encourager les Négocians Norwégcois & Danois à fe mettre en frais pour le foûtenir : ou, pour mieux dire, les Colonistes ne pouvoient s'entretenir par leur pêche & le commerce avec les Groenlandois, & leurs Principaux étoient obligés de leur envoyer continuellement de Norwége de quoi fubfifter.

La Coma

bolic

Le mauvais fuccès de cette entreprife détermina à la fin le Roi de pagnie de Danemarc à abolir la Compagnie de Bergen a Bergen. Les deux Colonies, après avoir cloué des planches fur les fenêtres de leurs maifons & mis les clefs aux portes, fe rembarquerent

Rempla cée par

feaux par

an.

en Automne 1731, à l'exception du bon Miniftre Egede, qui n'ayant jamais voulu abandonner fes nouveaux Profelytes, dont il avoit fait. plus de 500, refta avcc environ 18 Danois dans l'Ifle de Bonne Efperance, avec la ferme réfolution de ne jamais la quitter. Il y demeura jufqu'en 1736, qu'étant accablé de maladie de corps & d'efprit, il fut forcé d'abandonner fon poste & de s'en revenir à Copenhague.

Cependant le Roi envoye tous deux Vaif-les ans pour fon compte une couple de vaiffeaux au Détroit de Davis, dont le principal but cft vraisemblablement de trouver un patlage pour arriver à la partie Orientale de l'ancien Groenland qu'on croit aujourd'hui perdu. On n'a même épar gné ni peine ni dépenfe, pendant que les Colonics fubfiftoient pour cette découverte.

Tentati

J'ajouterai ici en peu de mots ce es pour a que j'ai pu tirer à cet égard d'un border au très-habile Capitaine de vaiffeau perdu. qui a été principalement employé la recherche de l'ancien Groen

Groenland

land. Il étoit d'abord perfuadé, que
la côte, devant laquelle les deux
Colonies s'étoient établies, étoit la
côte Occidentale de ce Pays perdu
parce qu'on a trouvé en-deca de la
riviere de Baal fur la terre plufieurs
ruines de vicux murs. On a auffi
découvert à 60°, 30' proche le Staa-
ten-Hoeck des ruines d'une Eglife
avec des reftes très reconnoiffables
du Chœur & des Autels, & même
un gros morceau d'une Cloche de
métal qu'on a apporté à Copenha-
gue. On s'apperçoit outre cela de
certains mots Norwégeois dans la
langue des Sauvages, qui ont même
parmi eux une tradition, que leurs
Ancêtres y
font venus d'un autre
Pays, & qu'ils ont tué les hom-
mes qui y demeuroient avant eux,
Ils montrent en mémoire de cet
événement un endroit où s'eft don-
né un grande bataille, & qui porte
encore aujourd'hui le nom de Pi-
fikflarbick, qui veut dire, Place où
l'on tire avec des arcs.

Mais on en veut principalement Et à la à la Partic Orientale de l'ancien côte Orien

take..

Groenland, qui pafie pour avoir été le fiége capital des Chrétiens, felon les Annales de ces Pays*, & il y a apparence, fi l'on pouvoit y pénétrer, qu'on y trouveroit encore leurs Defcendans, ou du moins quantité de leurs Bâtimens, de Chartes & autres preuves utiles pour l'Hiftoire en général, avec un Pays habitable. Quoiqu'il en foit, il paroît juf qu'à préfent abfolument impoffible d'aborder à cette Côte. Le Capitaine, dont je tiens cette Relation, a été un jour affez heureux de l'approcher jufqu'à deux lieuës; mais tous les efforts qu'il fit pour aller en avant, furent inutiles à caufe des glaces fermées qui entouroient la côte, & il eut toutes les peines du monde à fe débaraffer des glaces flottantes & à regagner la pleine mer. Toute la côte eft bordée d'une quantité prodigieufe de petits ro

* On prétend que dans cette Partie Orientale il y a eu un Evêché, 30 Couvents, 12 Paroiffes & 190 Villages habités. chers

chers cachés fous l'cau, qu'on ap-. pelle dans le Nord Schaeren ou Ĉifeaux, dont le vuide eft tout-à-fait rempli & bouché de glace, fans parler des morceaux énormes qui l'environnent en flottant de tous côtés jufqu'à plufieurs lieues dans la mer. Ces glaces, qu'on y rencontre pendant toute l'année, defcendent fans interruption du Pole du Nord, de Spitzberg &c. Elles font pouffées continuellement vers cette côte par le vent & par le courant de l'eau, qui en emporte, quoique rarement, quelques morceaux audelà du Staten - Hoeck. Ce même Capitaine, après avoir employé inutilement tous les moyens imaginables pour atteindre la côte, fit tout fon poffible pour découvrir du moins les reftes du pays noyé de Bus marqué fur la Carte. Il employa exprès deux mois à croifer de tous côtés jufqu'à 50 lieues à la ronde. Mais il ne découvrit aucun veftige de terre, & il y avoit partout une profondeur étonnante. Il trouva un feul endroit de peu d'étendue, où Tome II.

B

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