que Colonies, & principalement de la nature du Pays, & de la Conftitution des Habitans, dont jusqu'à préfent nous n'avions eu des connoiffances incertaines, fabuleuses ou fauffes. Four y mieux réüffir, je me faifois amener fucceffivement prefque tous les Capitaines de Vaiffeaux qui avoient fait ce vovage, foit pour la Compagnie de Bergen en Norwége, ou pour le Roi d'au jourd'hui, & dont quelques-uns avoient paffé plus d'un an parmi ces Sauvages. J'ai eu par ce moyen des Relations très-curieufes & fort intereffantes à plu fieurs égards; ce qui m'a déterminé à leur donner quelqu'or dre, pour être en état de les communiquer au Public J'ai cru par ce moyen me rendre utile à ceux qui font leur Etude de la Nature, avec d'autant plus de vrai-femblance, que perfonne ne nous a donné jusqu à présent aucune Relation fuivie de ces Pays, à l'exception d'un petit Ouvrage qui a paru à Copenhague il yea environ vingt ans *. C'eft aux Colonies Danoifes comme je l'ai dit, que nous avons l'obligation de tout ce que nous fçavons jufqu'à préfent de cePays Dont le titre Danois eft Det Gamle Gron. land Nye Perluftration, c'eft à dire, Nonvelle Perluftration de tout le Groenland, imPrimée à Copenhague en 1729. in-ođavo. HISTOIRE NATURELLE DU GROENLAND, ET DU DÉTROIT DE DAVIS. L en E Sieur Hans Egede, Premiere ge, ayant formé le deffein de convertir les Groenlandois fauvages, quitta en 1718 fa Cure, & fe rendit à Bergen, & delà en 1719 à Copenhague. Le motif de fon voyage étoit de folliciter l'Etabliffement d'une Miffion Tome II. Groenland, 19 conforme à fon Plan, & d'appuyer par fa préfence plufieurs Projets & Mémoires qu'il avoit envoyés pour cet effet, mais qui jufqu'alors n'avoient pas fait beaucoup d'impreffon fur le Ministére. Sa préfence n'opéra pas davantage. Les obftacles qu'il rencontroit de tous côtés, & les objections très - folides, par lefquelles on combattoit fes Plans, penfèrent le faire defefpérer de leur réüffite. Il fe tourna du côté des Négocians de Bergen, dont il gagna quelques-uns, foit par des motifs de Religion, en leur faifant envisager la converfion de tout un Peuple d'Idolatres, foit par l'appas de la Pêche des Baleines, qui, ayant depuis quelques années prefque abandonné les Côtes de Spitzberg, fréquentoient alors en grande quantité celles du Détroit de Davis. On réfolut de former une. Compagnie pour envoyer fous l'Octroi du Roi une Colonie, qui s'établiroit fur ces Côtes dans quelqu'Ifle convenable, On follicita les Négocians de Copenhague de fe joindre à cette Com |