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ac, perpendiculaire fur EF, & l'autre, fuivant mc, parallele à ce même côté. Or, l'épaiffeur du barreau DEFG, étant extrêmement petite, la force ac peut être confidérée comme nulle, d'où

fuit que la force fuivant mc, eft cenfée agir feule pour attirer la molécule m dans la direction ms. Suppofons qu'en vertu de cette attraction, la molécule fe trouve transportée en n; dès-lors le barreau DEFG fera moins attiré par l'aimant C, qu'il ne l'étoit indépendamment de la présence du barreau EHIF. Mais le barreau DEFG, produifant un effet femblable fur l'autre, le centre magnétique de ce dernier, fe trouvera auffi rapproché dans quelque point r placé entre ty & HE.

Maintenant, fi l'on applique immédiatement les deux barreaux l'un contre l'autre, comme le repréfente la figure, il eft évident que l'action de l'aimant C, fur l'affemblage de ces deux barreaux, ne fe trouvera pas augmentée en raison de la matiere qui eft doublée. Il eft clair encore que, toutes chofes égales d'ailleurs, les deux centres magnétiques fe trouveroient rapprochés à la même distance de la ligne DH.

Concevons que l'on applique de l'autre côté du barreau DEFG, un troifieme barreau femblable DKLG. La force de ce barreau agira pour rapprocher encore de la ligne DH, les centres magnétiques des deux autres barreaux, & ceux-ci

produiront un effet femblable fur le barreau DKLG; mais la fomme des diftances des deux barreaux EHIF, DKLG, par rapport au barreau DEFG, eft évidemment moindre, que la fomme des distances des deux autres barreaux, par rapport, à l'un quelconque des barreaux EHIF, DKLG; d'où il fuit que le centre magnétique du barreau intermédiaire DEFG, fe trouvera plus rapproché de la ligne KH, que celui de chacun des deux barreaux voilins. Si nous fuppofons maintenant; que l'on ajoute fucceffivement de nouveaux barreaux KUTL, HMPI, &c. de part & d'autre du premier affemblage, cette addition produira deux effets.

1o. Le centre magnétique fe trouvera d'autant moins rapproché de la ligne RN, que les barreaux feront plus éloignés de celui du milieu; en forte que tous ces centres feront placés fur deux, lignes courbes nd, nz (fig. 24), qui iront en, s'écartant de la ligne RN, depuis le point n du, centre magnétique du barreau DEFG (fig. 23)..

2o. Plus on ajoutera de barreaux, plus auffi les courbes fe rapprocheront de la ligne RN; en. forte que fi, en fuppofant un certain nombre de barreaux, les limites de l'efpace qui fera dans, l'état négatif, font représentées par edzh (fig. 24), ces limites 2 avec un plus grand nombre de barreaux, feront repréfentées par quxf.

Mais d'une autre part, le pole B de l'aimant C (fig. 23), agit plus fortement fur les barreaux fitués vers le milieu de l'affemblage, tant à cause que l'action de l'aimant C fur ces barreaux, eft plus directe, qu'à caufe qu'elle s'exerce à une moindre distance. Il réfulte delà que les courbes mu, mx, fe trouvent plus rapprochées par leurs extrémités u,x, de la ligne RN, , que nous ne le fuppofions il y a un inftant; en forte que ces courbes prendront une pofition, telle que mg, mp.

rap

Or, ces mêmes courbes continuant de se procher de la ligne RN, à mesure que l'on ajoute de nouveaux barreaux, on conçoit qu'il y aura un terme où la diminution qui réfulte de ce mouvement des courbes, pour la force attractive de l'aimant C, compenfera l'accroiffement produit par l'addition des nouveaux barreaux, & paffé ce terme, fi l'on augmente l'épaiffeur de l'affemblage, l'attraction ceffera de croître. La même chofe arrivera, proportion gardée, fi l'on met l'affemblage RNOX, en contact avec le pole B de l'aimant C, ce qui explique le phénomene fingulier dont nous avons parlé.

120. On a vu (114), que fi deux aimans fe regardoient par leurs poles de même nom, il pourroit arriver que leur action mutuelle changeât l'état de l'un des deux, au point qu'à une certaine diftance l'attraction, ou deviendroit nulle on fe changeroit en répulfion. Ce réfultat, qui

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paru fingulier à plufieurs Phyficiens, peut être vérifié à l'aide de l'expérience fuivante.

Soit AB (fig. 25), un fort aimant qui ait son pole boréal en A, & fon pole austral en B、 Si l'on approche de cet aimant une aiguille aimantée CD, dont D foit le pole austral, & C le pole boréal, cette aiguille fe dirigera de la maniere que le repréfente la figure. Si alors on fait tourner doucement l'aiguille fur fon centre, par quelque moyen que ce foit, de maniere qu'elle ne s'écarte que peu de fa premiere direction, & qu'elle prenne, par exemple, la pofition ed; & fi on l'abandonne enfuite à elle-même

elle reprendra la pofition CD. Si l'on rapproche continuellement le pole c du point A, & que l'on donne, par exemple, à l'aiguille la pofition c'd', auquel cas les poles de même nom, commenceront à fe regarder, il pourra arriver encore que c' foit repouffé par A. Mais enfin il y aura un point où la force répulfive de A, que suppose être le pole pofitif, refoulera tellement le fluide contenu par excès dans le pole c', que ce pole deviendra négatif; & alors la répulfion fe changeant en attraction, l'aiguille prendra une direction diamétralement oppofée à celle qu'elle avoit d'abord; en forte que le pole D se trouvera à la place du pole C, & réciproquement.

121. Il fe préfente ici une queftion affez

curieuse. Concevons que A, B, (fig. 26); foient deux aimans qui ayent leurs poles pofitifs en C & en F, & leurs poles négatifs en D & en E. D'après ce que nous avons dit (106), les deux aimans s'attireront à toutes les diftances. Concevons maintenant qu'à la place de l'aimant B, on fubftitue un autre aimant b, de même volume & de même forme, mais dont le magnétifme foit fenfiblement plus foible. On demande s'il eft poffible que les deux aimans A, b, s’attirent plus fortement que ne le faifoient les deux aimans A, B. Quoiqu'il femble d'abord que la réponse doive être négative, il peut arriver cependant, que l'attraction entre les aimans A, b, l'emporte. Concevons en effet que le fluide magnétique fe meuve avec beaucoup plus de facilité dans les pores de l'aimant b, que dans ceux de l'aimant B. Il pourra fe faire, qu'en vertu de la répulfion de CA, fur le fluide de be, cette derniere partie fe trouve plus évacuée que ne l'étoit la partie correfpondante BE de l'aimant B. Or, la force attractive mutuelle des deux aimans, dépend, en grande partie, de la différence d'état entre leurs poles voifins. Cette différence peut donc s'accroître au point qu'elle compense au-delà la fupériorité de l'aimant B fur l'aimant b., avant l'expérience, & alors l'attraction entre les aimans A, b, prévaudra fur celle des aimans A, B.

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