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point N, pour faire tourner l'aiguille dans les autres cas, devient nulle, quelle que foit la pofition de l'aiguille. Il n'y a done plus alors que les actions du pole M, qui tendent à rame ner l'aiguille dans le plan rn. Or, comme ces actions font très-obliques, & qu'elles s'exercent à des diftances affez confidérables, & qui approchent fenfiblement de l'égalité, en fup pofant l'aiguille beaucoup plus courte que l'aimant, elles ne produisent qu'un léger effet. J'ai obfervé qu'alors on pouvoit déranger l'aiguille de fa pofition, en lui faisant parcourir un arc de cercle, ou même une demi-circonférence, par Tes extrémités, de manière qu'elle reftoit dans la pofition qu'on venoit de lui donner; le petit frottement qu'elle éprouvoit fur fon pivot, étant capable de vaincre l'effort du point M pour la ramener à fa premiere direction. Le point N où cet effet avoit lieu, étoit, dans un barrean magnétique, de près d'un pied de longueur, ent viron à neuf lignes de diftance de l'extrêmité r. Si l'on tranfporte l'aiguille au-delà de ce point, en ällant vers r, fa pofition fe renverfe fubitement; en forte qu'elle fe dirige, fuivant une ligne f'e", inclinée en fens contraire de e'f", & que les poles font pareillement renverfés; ce dont on conçoit aifément la raison. Enfin, fi l'on continue de faire mouvoir l'aiguille, de maniere

fa

qu'elle fe rapproche de la pofition fe, fon inclinaiion diminue graduellement, jufqu'à ce que direction coincide avec Faxe nr prolonge, comme cela a lieu quand l'aiguine a pris la fituation fe..

-156. Or, l'expérience fait voir qu'une aiguille aimantce, portée fur ditérens points de la furface du globe terre tre, prend une infinité de diretions, différentes, qui varient, à l'égard du globe, comme celles d'un ainant EF, relativement à l'aimant BC. Four déterminer la variation

de ces directions, il étoit néceffaire de les гарporter à deux plans donnés, de pofition. On a choifi le plan de l'horizon & celui de méridien, & l'on appelle angle d'inclinaison, celui que fait l'axe de l'aiguille avec l'horizon, en s'abaissant plus commoins vers ce cercle; & angle de décli naifon, celui qu'elle fait avec le méridien, en s'écartant plus ou moins du plan de ce méridien, foit vers l'orient, foit vers l'occident.

2157. Cela pbíé, voici ce qu'on a observé (a).

(a) Baffin, dans le Journal du voyage qu'il fit en qualité de Pilote avec Byleth, dit qu'au-delà du 78€ degré de latitude feptentrionale, la déclinaifon de l'aiguille alla jufqu'à 56 & il ajoute que c'eft la plus grande qui ait été obfervée. Baffin fe trouvoit alors vers la Baye, qui depuis a pris fon nom. Il fe pouvoir

1 La déclinaifon de l'aiguille n'a guere été trouvée jufqu'ici plus grande que 30. Elle varie fuivant les lieux; dans quelques-uns, la pofition de l'aiguille coincide avec le plan du méridien ; ailleurs, elle s'en écarte plus ou moins vers l'orient ou l'occident, comme nous l'avons dit.

2o. Les points où la déclinaifon eft nulle forment autour du globe une courbe irréguliere, & différemment contournée ; & il en eft de même des points où la déclinaifon eft d'un nombre de degrés déterminé, comme de 5, 10, 15, &c.

3o. La déclinaison change insensiblement pour un même point du globe. On n'a encore aucune connoiffance précise fur la loi de cette variation. On ignore pareillement fi la courbe dont nous avons parlé, eft conftante en elle-même, & a

qu'il ne fût pas éloigné du centre d'action de l'un des poles du noyau magnétique dont il fera bientôt parlé; & dans ce cas (155), l'intensité de la force magnétique étant à peine fenfible, l'aiguille n'eft prefque plus foumife à la loi qui par-tout ailleurs détermine la déclinaifon, & peut éprouver des déviations confidérables. Une pareille obfervation demanderoit à être fuivie dans tous fes détails , pour qu'on pût en tirer quelqu'induction propre à répandre du jour fur la Théorie.

feulement un mouvement lent autour du globe, en vertu duquel elle change continuellement de pofition, ou fi elle varie plutôt dans fon inflexion,

4o. On a découvert dans la déclinaifon de l'aiguille une variation diurne, relativement à un même point de la terre. M. de Caffini, de l'Académie des Sciences, qui a fuivi ce phénomene avec beaucoup d'affiduité, fur des aiguilles placées dans les caves de l'Obfervatoire, & qui a porté, dans fes recherches, les attentions les plus délicates, compare la variation dont il s'agit, à une espece de mouvement d'ofcillation, par lequel l'aiguille quitte le matin fa direction, & parcourt vers l'oueft, depuis 5' jufqu'à 14', plus ou moins, fuivant les faifons, pour retrograder enfuite de la même quantité, dans le cours de l'après-dinée. Le moment où l'aiguille est le plus écartée de fa premiere direction, varie auffi, felon les faifons, depuis midi jufqu'à trois heures. Les deux inftans où elle eft à fan minimum dẹ variation, ont lieu vers les huit heures du matin, & vers les dix heures du foir. Mais en général, cette limite eft beaucoup plus changeante que celle du plus grand écart, parce que c'eft alors, & particuliérement le foir, que l'aiguille eft le plus fujette à l'action de certaines caufes perturbatri

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ces, telles que les vents d'eft & de nord-eft, & fur-tout les aurores boréales. (Voyez les Mém. de l'Académie des Sciences, année 1784.)

Quant à l'inclinaison de l'aiguille, on a fait les obfervations fuivantes.

1o. Cette inclinaifon eft fenfiblement nulle à l'équateur, ce qui ne doit cependant pas s'entendre dans un fens rigoureux. Car la courbe, formée par tous les points où l'aiguille eft perpendiculaire fur la verticale, coupe l'équateur fous un petit angle.

2o. A mefure que l'on s'écarte de ce cercle, en allant vers le pole boréal, l'extrémité de l'aiguille, qui regarde ce pole, s'abaiffe au-deffous de l'horizon, en forte que l'inclinaifon croît avec la latitude, jufqu'à ce qu'enfin elle parvienne à l'angle de 90°. Cependant cette variation n'eft pas exactement proportionnelle au changement de latitude. Car, d'une part, l'inclinaifon n'eft pas tout-à-fait conftante fous tous les points d'un même parallele; & d'une autre part, on peut inférer de la progreffion qu'elle fuit, que for maximum n'auroit pas lieu précisément au pole, quoique le point aù il exifteroit, ne doive pas en être éloigné.

3o. Les mêmes effets fe répetent en fens contraire, lorfqu'on tranfporte l'aiguille vers le pole austral,