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différens d'électricité, & qu'il fe trouve à une certaine diftance de ce corps, un fecond corps G, électrisé, foit en plus, foit en moins, ou même qui ait auffi fes deux parties différemment. électrifées, quelle que foit d'ailleurs la position refpective des parties de ces deux corps, on pourra toujours concevoir un point où le corps. G resteroit immobile, & d'autres points fitués en-deçà & au-delà, dans lefquels le corps G feroit, ou plus attiré que repouffé, ou plus repouffé qu'attiré. Obfervons cependant que ces. suppositions ne peuvent avoir lieu que dans le cas. où l'on feroit le maître de faire varier à volonté les quantités de fluide des deux corps, & le rapport de celles que contiennent leurs différentes parties. Nous verrons plus bas, à l'article des attractions & répulfions, comment ik. peut arriver que les fuppofitions dont il s'agit foient foumises à certaines conditions, qui refferrent les refultats entre des limites déterminées.

37. Si les deux corps DB, FH, étoient divifés en plus de deux parties, qui füffent dans divers états d'électricité pofitive & négative, il feroit toujours poffible de ramener l'eftimation de leur action mutuelle à celle de deux corps électrifés tout entiers, en plus ou en moins, tels que ceux des Numéros 23, 25 & 27. Concevons, par exemple, un corps AD (fig. 5), divife en trois

parties, dont la premiere CD foit dans l'état pofitifs la feconde BC dans l'état négatif, & la troifieme AB dans l'état pofitif. Si l'on fupprime pour un inftant la partie AB, & que l'on confidere l'action des deux parties CD, BC, fur une molécule f de fluide, on trouvera, d'après les principes expofés No. 10 & fuivans, un réfultat quelconque, qui fera connoître fi le corps DB, compofé des deux parties DC, CB, eft relativement à la molécule f, dans l'état naturel, ou dans un état, foit pofitif, foit négatif. Supposons que le résultat donne pour DB un état négatif. On confidérera la totalité DA, comme compofée de deux parties DB, BA, dont la premiere feroit dans l'état négatif, & la feconde dans l'état pofitif, & l'on recherchera l'action de ce corps fur une molécule b voifine de l'extrêmité A. Il réfultera de cette recherche, que la molécule b, ou refteroit immobile, ou ferqit attirée ou repouffée par le corps DA. On en conclura l'action de ce corps fur un autre corps G placé à une petite diftance, comme pour le cas du no. 30.

Si le corps G étoit lui-même compofé de plufieurs parties qui fuffent électrifées positivement ou négativement, il fera facile, d'après ce que nous venons de dire, de ramener l'état de ce corps à celui d'un corps électrifé tout entier en plus ou en moins, & de déterminer ainfi l'action réciproque des deux corps DA & G.

III. De la loi que fuit l'action de la matiere électrique, à raison des diftances.

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38. Dans tout ce qui précede, nous nous fommes bornés à confidérer l'action de la matiere électrique, comme croiffant ou décroiffant en général, à mefure que la diftance diminue oa augmente entre les corps électrifės ; mais cet accroiffement fuit une loi qu'il étoit très-intéres fant de déterminer. Sans cette nouvelle connoiffance, la Théorie reftoit incomplete, & il y avoit des problêmes dont elle ne pouvoit donner la folution, même d'une maniere approchée,. ainfi que nous le verrons dans la fuite. C'eft à M. Coulomb, de l'Académie Royale des Sciences, que nous devons cette importante découverte, qu'il a confignée dans un Mémoire lu à l'Académie en 1785, & dont il a bien. voulu nous permettre d'inférer ici un extrait.. Le résultat de ses expériences eft que l'Électricité fuit, comme l'attraction, la raifon inverfe du quarré des distances (a )..

(a) Le quarré d'un nombre eft le produit de ce nombre par lui-même. Ainfi le quarré de 2 eft 4, celui de 3 eft 9, celui de 4 eft 16, &c. On dit d'une force

Le moyen que M. Coulomb a employé pour déterminer cette loi, lui appartient auffi bien que la découverte elle-même. Il a fait, relativement à cet objet, un ufage très-ingénieux des effets de la force de torfion, c'eft-à-dire, de celle qui eft capable de maintenir un fil de métal, tordu d'une certaine quantité, & de l'empêcher de fe dérouler autour de fon axe, pour fe remettre dans fon état naturel, Les Obfervations de M. Coulomb, par rapport aux effets de cette force, font la matiere d'un autre Memoire lu à l'Académie en 1784, où il indique des procédés, pour mefurer, avec beaucoup de précifion, des forces de torfion proportionnelles à des poids extrêmement petits,

39. Voici en quoi confifte, dans le cas préfent, l'appareil de M. Coulomb. ABDC (fig. 6), eft un cylindre de verre, recouvert d'une plaque AC de même matiere. Sur le milieu de cette plaque eft foudé un tuyau vertical febh, pareil

qu'elle agit en raison inverfe du quarré de la distance, Jorfqu'à mesure que la diftance augmente, l'action de Ja force diminue, fuivant le rapport du quarré de cette distance, & réciproquement, Par exemple, fi la dif❤ tance eft fucceffivement doublée, triplée, quadruplée, &c. l'action de la force fe trouvera réduite fucceffivement au quart, au neuvieme, au feizieme, &*. de ce qu'elle étoit d'abord.

lement de verre, & furmonté d'un tuyau de cuivre beaucoup plus court cbhd, dans lequel tourne, avec frottement, une autre portion de tuyau du même métal. Celle-ci porte une plaque ly, percée d'un trou en fon milieu, pour recevoir une petite tige à laquelle eft attachée une aiguille ol, que l'on fait tourner à volonté, en même-temps que la tige. Le bord de la plaque ly eft divifé en 360°. dans le fens iky. La tige porte à fon extrémité inférieure une petite pince, qui faifit un fil d'argent très-délié pn, au bas duquel eft fufpendu un petit cylindre de cuivre nu, pour le tenir tendu. Ce cylindre eft, de plus, fendu dans fa longueur, & fait l'office d'une pince qui preffe un fil de foie ag, enduit de Cire d'Espagne, terminé d'un côté par une balle a de moële de fureau; & de l'autre, par un morceau de papier huilé g, qui fait contrepoids.

La plaque AC eft percée en m d'un trou, à travers lequel paffe un fecond fil de foie enduit auffi de Cire d'Efpagne, & maintenu dans une direction mt, à peu-près verticale, par le moyen d'un bâton rs de la même Cire. Ce fil de foie porte à fon extrêmité inférieure t une autre balle x de moële de fureau, qui correfpond au point zéro d'un cercle gradué 9, attaché fur la furface extérieure du cylindre ACDB. On

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