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peut toujours, à l'aide du tuyau de cuivre fupérieur, que l'on fait tourner doucement dans celui où il eft emboîté, difpofer les choses de maniere que la balle a touche la balle x, fans que le fil de fufpenfion éprouve aucune torfion.

L'appareil étant dans cet état on électrife par communication les deux balles a, x, en les touchant avec un petit conducteur électrifé que l'on introduit dans le trou m, qui doit être fuffisamment ouvert. Ce conducteur n'eft autre chofe qu'une épingle enfoncée dans un bâton de Cire d'Efpagne, électrifé par frottement. Au même inf tant, la balle a, repouffée par la balle x, s'en écarte d'un certain nombre de degrés, qui étoit de 36, dans l'expérience faite par M. Coulomb, en présence de l'Académie. Par ce moyen, le fil de fufpenfion pn, s'eft trouvé lui-même tordu fous un angle de 36°; on a continué de le tordre, en faisant tourner l'aiguille ol vers k, jufqu'à ce que l'extrêmité de cette aiguille, en partant du point zéro, fût parvenue vis-à-vis le cent vingt-fixieme degré de la graduation lky.

La répulfion des deux balles n'étant plus fuffifante pour réfifter à cette feconde torfion, la balle a s'eft rapprochée de la balle x, jufqu'au` point où l'équilibre s'eft trouvé rétabli entre les deux forces. Dans l'expérience citée, la balle a s'eft placée à 18° de diftance de la balle x

Ajoutant 18o à 126o, on a 144o, pour l'angle entier de torfion.

Or, la force de torfion, telle que M. Coulomb l'a déterminée, varie, toutes chofes égales d'ailleurs, comme les angles de torfion. Mais ici ces angles font, le premier de 36°, & le fecond de 144°, quadruple du premier. En même-temps les diftances entre les balles, étoient, l'une de 36° & l'autre de 18°, c'est-à-dire dans le rapport de deux à un. D'où il fuit que les répulfions qui étoient mefurées par les angles de torfion, ont fuivi la raifon inverfe des quarrés des diftances (a). M. Coulomb a varié l'expérience de plufieurs manieres, & le résultat a toujours été conforme à la loi alignée.

40. M. Coulomb a donné depuis un fecond Mémoire, dans lequel il expofe différens moyens qu'il a employés pour déterminer auffi la loi que

(a) La distance entre les deux balles n'est pas mefurée précisément par l'angle de torfion, mais par la corde de l'arc, qui joint les centres de ces balles. De plus, tandis que la balle a s'écarte de la balle x, la force répulsive de celle-ci étant censée agir, fuivant une droite qui pafferoit par les centres des deux balles, il eft facile de voir que cette force eft oblique fur le levier na, d'où il fuit qu'elle fe décompofe, en forte que Je véritable levier eft plus court que na. Or, en fubftituant d'une part l'arc de torfion, à la corde de

fuivent les attractions électriques, à différentes diftances. L'un de ces moyens eft analogue à

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celui que nous venons de décrire. Les deux balles étant électrifées, l'une pofitivement, & l'autre négativement, il ne s'agit que de tordre le fil de fufpenfion fous un certain angle, en fens contraire de celui fuivant lequel agit l'attraction. Le levier qui porte la balle mobile, tend d'une part à obéir à cette torfion en tournant autour du point de fufpenfion; mais d'une autre part, l'attraction mutuelle des deux balles agit pour ramener ce levier, & diminuer d'autant l'angle de torfion. La quantité de cette diminution donne la mesure de la force qui fait équilibre à l'attraction réciproque des balles; & M. Coulomb, en eftimant cette force à différentes distances, a trouvé que les réfultats étoient les mêmes que pour la force de répulfion.

Au refte, il eft facile de prouver, par la feule

cet arc, qui eft plus courte " on fuppofe la distance entre les deux balles, plus grande qu'elle ne l'eft en effet. Mais, en fubftituant d'une autre part au véritable levier, un autre levier, qui eft plus long, on fuppofe auffi la force répulfive trop grande. Or, quand les angles, qui donnent les diftances des balles, ne font pas confidérables, les deux erreurs font à peu-près proportionnelles; en forte que l'exactitude du résultat n'en est pas fenfiblement altérée.

voie d'induction, que les attractions suivent, comme les répulfions, la raison inverse du quarré des diftances. Concevons d'abord deux balles qui fe repouffent en vertu de leur électricité négative. Nous pouvous confidérer chaque balle, comme compofée de deux matieres, dont l'une auroit fes parties dans l'état naturel, & l'autre auroit les fiennes évacuées de fluide. Or, c'eft en vertu de la portion de matiere évacuée, que les deux balles fe repouffent. Imaginons maintenant que dans l'une des balles cette portion passe à l'état naturel, en vertu d'un accroiffement déterminé de fluide; cet accroiffement fera équilibre à la répulfion qu'exerçoit la même portion de matiere propre; en forte que la balle n'aura plus aucune action fur l'autre (22). Concevons enfin, que cette portion de matiere propre foit fupprimée, & que le fluide qu'elle renfermoit se diftribue dans la portion qui refte. La balle paffera à l'état pofitif, & fon attraction fur l'autre balle, s'exerçant en vertu d'une quantité de fluide proportionnelle à la partie de matiere propre, qui exerçoit d'abord une force répulfive, l'attraction fera elle-même proportionnelle à cette force. Or, le même raifonnement s'appliquant à chacun des cas particuliers dans lefquels peuvent fe trouver les deux balles, il en résulte que les attractions

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varient dans le rapport des répulfions, & qu'elles

fuivent la même loi.

IV. Application de la Théorie aux attractions & répulfions électriques.

Nous avons expofé, dans le fecond article les principes généraux qui peuvent servir à expliquer les attractions & répulfions électriques mais il eft néceffaire d'entrer dans un plus grand détail, pour appliquer ces principes aux divers cas particuliers que préfente l'observation des phénomenes dont il s'agit. On jugera, par la comparaifon qui en réfultera, avec la maniere dont les mêmes faits ont été expliqués par d'au tres Savans, combien la Théorie de M. Apinus a répandu de jour fur cet objet, l'un des plus curieux & des plus intéreffans, qui ait occupé les Phyficiens électrifans.

41. Concevons un corps A (fig. 7) électrifé pofitivement, & voifin d'un autre corps B, qui foit dans l'état naturel, & dans lequel la matiere électrique puiffe fe mouvoir facilement. D'après ce qui a été dit (6), le fluide de A repousse çelui de B avec l'excès de fa force, en forte que les parties voifines de CD font refoulées vers EF; & après un inftant, le corps B fe trouve électrifé en moins par fa partie antérieure CG, &

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