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t-elle dans l'hypothese présente, où cette même partie eft encore plus évacuée de fluide que dans le cas cité, puisqu'on fuppofe que la totalité du fluide de G eft moindre que la quantité naturelle. Donc, à quelque distance que fe trouvent les deux corps, G agiffant comme s'il étoit électrifé négativement, & C étant tout entier pofitif, il y aura attraction entre les deux corps (24).

57. Paffons au troifieme cas, dans lequel DC feroit électrifé en moins, BC électrifé en plus, & les deux parties FG, GH, du corps G, électrifées en moins. Par un raisonnement sembla ble à celui que nous avons fait pour le second cas (56), il fera facile de concevoir que C agira à toutes les diftances, comme s'il étoit dans l'état pofitif; donc, le corps G étant dans l'etat négatif, les deux corps s'attireront réciproquement dans tous les points de leur fphere d'ac tivité.

58. Refte le quatrieme cas, qui eft celui où CD, FG feroient dans l'état négatif, & BC, GH dans l'état pofitif. Or dans ce cas, comme dans le précédent, les deux corps s'attireront à quelque diftance qu'on les fuppofe l'un de l'autre (a).

(a) Je fuis obligé de m'écarter ici du fentiment de M. Apinus. Ce fayant penfe que la question relative

Pour le démontrer, remarquons d'abord que le corps C eft dans le cas d'un corps électrifé pofitivement, à l'égard d'un autre corps G placé à la droite de l'extrêmité B; fuppofons maintenant que le corps G, confidéré dans fa totalité, n'ait que fa quantité naturelle d'électricité. Dans ce cas, fi l'on imagine, pour un instant , que les deux parties FG, GH, se pénétrent, de maniere que leurs actions fur le corps G s'exercent à la même diftance de ce corps, ces actions étant égales & contraires (16), leur fomme fera zéro.

59. Les choses étant toujours dans cet état,

au cas préfent qui eft celui du n°. 138 de fa théorie, p. 139, ne peut être réfolue, qu'autant qu'on connoîtroit la loi fuivant laquelle agit le fluide électrique, à raifon des diftances; & il effaye de le prouver par la confidération de la formule générale, qui repréfente les actions que les deux corps exercent l'un fur l'autre. Cette formule renferme quatre quantités, dont les trois premieres font toujours pofitives; refte à favoir, felon M. Epinus, fi la quatrieme quantité ne peut pas devenir négative, ce qui exige que l'on connoiffe la loi que fuit l'action du fluide, eu égard à la diftance. 1. Ce raifonnement n'eft pas exac, puifqu'il faudroit, pour que la formule exprimât une force répulfive, qu'elle devint négative; or il ne fuffit pas pour cela que la quatrieme quantité foit fimplement négative; il faut encore qu'elle furpaffe la fomme

concevons maintenant que la relation des quan tités de fluide des deux parties FG, GH, se trouve ramenée à l'hypothese préfente, qui exige qne le corps G, confidéré dans fa totalité, ait moins que fa quantité naturelle de fluide. Dans ce cas, il faut concevoir une nouvelle portion de ce fluide, fouftraite de la partie FG, & qui n'ait point paffé dans la partie GH. Or, en vertu de cette diminution, la force attractive de FG, fur le corps C, fe trouvera augmentée; donc elle prévaudra fur la répulfion de la partie GH, & les deux corps fe porteront l'un vers l'autre. A plus forte raison, le même effet continuera-t-il d'avoir lieu, fi la partie GH, dont la force eft ré

des trois autres quantités qui font positives. Mais 2o. j'ai trouvé, à l'aide d'un calcul fimple, qu'il y avoit néceffairement attraction entre les deux corps, tant que la partie GH du corps G, étoit à une plus grande diftance du corps C, que la partie FG, ce qui a toujours. lieu. La même chofe fe trouve prouvée, ce me femble, d'une maniere claire & à l'abri de toute équivoque par le raifonnement que j'ai employé. Ce qui paroît avoir trompé M. Apinus, c'eft que fa formule, dans l'état où il la préfente, laiffe effectivement la question indéterminée, & n'exprime point les conditions du problême de maniere à fournir une folution directe; enforte qu'il eft néceffaire d'y en fubftituer une autre, pour parvenir à cette folution.

pulfive, fe trouve placée, comme le représente la figure, c'est-à-dire, àjune plus grande distance du corps C, que la partie FG, qui exerce une force attractive. Et comme le même raisonnement a lieu relativement à tous les points de la sphere d'activité des deux corps; il faut en conclure qu'il y aura attraction entr'eux, dans toute l'éten¬ due de cette sphere,

VI. Du pouvoir des pointes.

60. On fait que les corps terminés en pointes foutirent beaucoup plus puiffamment la matiere électrique, que les corps mouffes ou arrondis. Le même fluide s'échappe auffi beaucoup plus facilement des conducteurs, qui ont des angles ou des parties aiguës, que de ceux qui font courbes. On a tenté d'expliquer ces phénomenes, en supposant que l'air environnant refiftoit moins au paffage de la matiere électrique, à l'endroit des pointes, qu'à tout autre endroit d'un corps. Mais on peut deduire de la théorie de M. Apinus, une autre explication beaucoup plus fatisfaifante des mêmes. faits.

61. Concevons une pointe be (fig. 13), d'un métal quelconque, placée à une petite distance du

corps A électrifé en plus. Nous avons vu (41) que, dans ce cas, une partie du fluide contenu dans la pointe, feroit refoulée de bversc, d'où il fuit qu'il y aura défaut de fluide dans la partie antérieure de la pointe, & excès dans la partie poftérieure, fituée vers c. Concevons une feconde pointe de placée à côté de la premiere. Les molécules du fluide de de, fituées dans le voifinage de la partie antérieure de la pointe bc, qui eft électrifée en moins, feront attirées par cette pointe (16). D'ailleurs elles feront repouffées vers l'extrêmité e, par le corps A. Mais l'attraction balançant en partie l'effet de cette répulfion, les molécules feront moins refoulées vers e, que fi la pointe bc n'existoit pas. Or, la pointe de faifant la même fonc, par rapport à la pointe bc, que celle-ci à l'égard de la premiere ; les molécules de bcferont auffi moins refoulées vers l'extrémité c, que dans le cas où la pointe be eût exifté feule. Si donc l'on imagine une multitude de pointes femblables, rangées les unes à côté des autres, il eft clair que leurs actions mutuelles s'oppofant en partie à la force répulfive du corps A, le nombre des molécules refoulées vers les parties poftérieures de cet affemblage de pointes, en fera fenfiblement diminué.

tion

62. Remarquens maintenant qu'en vertu du

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