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espace donné, d'où il fuit que la portion d'air' qui entoure le doigt, reçoit un excès d'électricité plus confidérable, que la portion qui 'occupe un égal efpace auprès de la main électrifée. La force répulfive mutuelle des molécules électriques, doit donc avoir auffi plus d'énergie auprès du doigt par lequel entre l'aigrette, d'où il réfulte que le courant d'air doit fe porter de ce doigt vers la main de la perfonne électrifée.

VIII. De l'expérience de Leyde.

72. Concevons que abfe (fig. 18), repréfente un fegment de la lame de verre, qui forme le ventre d'une bouteille de Leyde armée à l'ordinaire, cogd, une portion de la matiere métallique appliquée fur la furface intérieure & isnk une portion du métal qui recouvre la furface extérieure ; que tx foit une chaîne qui communique avec le conducteur de la machine électrique, & Im une autre chaîne, qui tienne à des corps an-électriques, & non-ifolés. Suppofons que l'on ait excité, par quelques tours de plateau, ou du corps qui en tient lieu, un certain degré d'électricité pofitive dans le conducteur. Une partie du fluide électrique paffera à travers la chaîne tx, pour se rendre dans la lame cogd, qui fe trouvera elle-même électrifée en plus; & fi

l'on imagine que l'air environnant soit très-sec, & que la quantité de fluide additive ne foit pas fuffifante pour vaincre fa réfiftance, cette quantité ne pouvant pénétrer d'ailleurs, qu'avec beaucoup de difficulté, le verre abfe (a), reftera toute entiere, ou prefque toute entiere dans la lame cogd. Voyons maintenant ce qui doit arriver à la lame extérieure isnk. D'abord le fluide renfermé dans cogd, exerçant une force répulfive fur les molécules du fluide naturel de isnk (41), une partie de ce dernier fluide sera forcée de fortir de la lame isnk, & trouvant de la réfiftance de la part de l'air environnant, tandis que la chaîne Im lui offre un libre paffage, elle s'échappera à travers cette chaîne & fe perdra dans les corps contigus. A mesure qu'il fortira du fluide de isnk, la force répulsive mutuelle des molécules qui y refteront, diminuera, & l'attraction de la matiere propre de isnk fur ces molécules s'accroîtra; en forte qu'il y aura un point où cette attraction balancera l'effet de la force répulfive du fluide de cogd, & à ce terme l'effluvium s'arrêtera, & il ne paffera plus rien dans la chaîne Im. Les molécules fituées le long de la ligne ik, (& il faut en

(a) On a tenté de fupprimer le verre, pour y fubftituer une lame d'air qui a produit le même effet.

dire autant de celles qui fe trouvent entre cette ligne & la ligne sn), feront alors dans le cas de la molécule D (fig. 2), lorfque les deux actions des parties AB & AC fur cette molécule, fe balancent de maniere qu'elle refte immobile, comme nous l'avons expliqué (11). La lame cogd (fig. 29), repréfente ici la partie AC (fig. 2), & la lame isnk, la partie AB.

Mais comme nous avons vu que, dans le cas dont il s'agit, la molécule E éprouvoit encore une répulfion de la part du corps BC (fig. 2), de même auffi, dans le cas représenté (fig. 18), les molécules du fluide de cogd, confervent une action répulfive mutuelle, qui en obligeroit une partie de fortir de cette lame, fans la résistance de l'air environnant.

Si l'on recommence à électrifer le conducteur, la lame cogd continuera de fe charger, & il fortira de nouvelles molécules de la lame isnk, jufqu'à ce que l'équilibre foit encore rétabli. Cet effet fe renouvellera toutes les fois que l'on recommencera l'électrifation. Mais enfin, la force répulfive mutuelle des molécules qui feront entrées dans la lame cogd, & qui augmente en même-temps que le fluide s'accumule dans cette Jame, deviendra fi confidérable, qu'elle vaincra la réfiftance que lui oppose l'air environnant, &, pafle ce terme, fi l'on continue d'électriser le

conducteur, toute la portion de fluide qui excédera la quantité néceffaire pour balancer la réfiftance de l'air s'échappant continuellement de la lame cogd, cette lame ne pourra plus rien acquérir, tandis que la lame isnk, de fon côté, ceffera de perdre. C'est à cet inftant que la bouteille fe trouvera chargée jufqu'au point de faturation.

73. Comme le verre n'est pas abfolument imperméable à la matiere électrique ( 2 )., on conçoit qu'une partie du fluide de cogd doit paffer dans les couches voifines de og, en même-temps: qu'une partie de celui qui ett renfermé dans les couches voifines de sn, paffe dans la lame sikn,. pour aller se perdre par la chaîne Im.

74. Il eft effentiel de remarquer, qu'en vertu de la proximité des deux lames métalliques cogd, sikn, la premiere de ces lames fe trouve électrifce beaucoup plus fortement, qu'elle ne l'eût été, fans la présence de l'autre lame: car une partie du fluide renfermé par excès dans la lame cogd, étant retenue dans cette lame par la force attrac tive de sikn (7), le fluide s'y accumule encorebien au-delà du terme où il eût été en état de vaincre la résistance de l'air, fi la lame sikn n'existoir. pas; ce qui s'accorde avec l'expérience. Il fait encore delà que la lame cogd doit conferver beaucoup plus long-temps fon électricité pofitive, qu'elle ne le feroit dans le cas où la lame siku fe

trouveroit fupprimée. Auffi, lorfqu'on électrise une bouteille qui n'a point d'armure 'extérieure en fe contentant d'appliquer la main au-dehors, cette bouteille fe décharge-t-elle beaucoup plus promptement, quand on la laiffe fufpendue au milieu de l'air, que dans le cas où l'on auroit appliqué une lame de métal fur fa furface extérieure.

75. Concevons maintenant que l'on pofe fur la furface ik, l'extrémité z d'un fer recourbé zgr, そ ou de tout autre corps femblable & an-électrique. Il n'arrivera rien de nouveau, en vertu de cette feule application; puifque le fluide fitué le long de ik, étant dans l'état d'équilibre (72), il en réfulte que la bouteille ne doit avoir aucune action fur le fluide renfermé dans le corps zgr. Mais fi l'on applique enfuite l'autre extrêmité r de ce corps fur la furface cd; comme le fluide renfermé dans cogd, éprouve encore une action répulfive, qui n'eft détruite que par la réfiftance de l'air, une portion de ce fluide paffera auffi-tôt dans le corps rq, où il trouve un libre accès. Mais la lame cogd ne peut pas perdre de fon fluide fans que la répulfion qu'elle exerce fur le fluide de sikn ne diminue en mêmetemps, & par conféquent fans que la lame sikn n'attire elle-même de nouveau fluide; elle exercera donc fon attraction fur le corps zqr, & ces deux actions fimultanées, tant celle de la lame

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