Imágenes de páginas
PDF
EPUB

nonces m'inspire la fureur d'un tigre. Oh! quelle vengeance je te réserve... (Il voit la lueur des flambeaux.) Ils viennent, ils viennent.

LE VIEUX Μοοπ η.

Malheureux que je suis ! Qui vient-là ? quel horrible tumulte ! Sont-ce les complices de mon fils? veulent-ils me traîner à la mort ?

CHARLE s, les mains levées au ciel.

Vengeur céleste, écoute la prière d'un assassin : Rends immortel l'horrible scélérat que je vais punir; qu'à chaque coup de poignard son coeur se rafraîchisse, se ranime.

LE VIEUX Mo ou R.

O ciel ! quelles imprécations tu prononces !

CHARLE S.

Je prie Dieu.

SCENE XI I.

LES MÊMES, ROLLER, FRANÇOIS;

LES VOLEURS.

ROLLER, emmenant François. CAPITAINE, notre honneur est dégagé ; le voilà.

ROSINSK I.

Nous l'avons arraché du milieu des flammes de son château.

CHARLES, s'avançant lentement vers son frère:

Me connais-tu ? ( François, reste immobile, les yeux attachés à la terre. Charles le conduit vers son père, ) Connais-tu celui-ci ?

FRANÇOIs, reculant d'horreur:

Mon père !

LE VIEUX Moo u r. Va, puisse le ciel te pardonner comme je te par'donne.

CHARLE S..

Et que toute ma malédiction pèse sur cette prière, et l'empêche de s'élever au Dieu de miséricorde. (A son frère.) Tu connais aussi ce caveau............ (Aux Voleurs.) Emmenez ce vieillard dans la forêt ; je n'ai pas besoin des larmes d'un père. (On emmène le vieillard presque sans connaissancé. )

SCENE XIII.

CHARLES, FRANÇOIS, ROLLER, ROSINSKI; FRITZLER, GOUITZ, TOUS LES VOLEURS. (Ils forment un cercle autour des deux frères. )

A

CHARLES.

PPROCHEZ tous. A présent, silence. Aussi vrai que j'espère le pardon de mes crimes, au premier qui ouvrira la bouche sans mon ordre, je lui fais sauter la cervelle. (Dans une attitude majestueuse. ) Me voici comme l'envoyé du Tout-Puissant qui viendra décider du sort de tous les mortels. Des criminels sont assemblés pour juger; et moi, le plus grand des scélérats, je suis à la tête des juges. Que celui qui ne se trouve pas pur comme la lumière à côté de celui-ci, qu'il s'éloigne du tribunal et brise son poignard; qu'autrement il le jette sans le briser. ( Tous le jettent.)

Sois

[ocr errors]

Sois fier; tu as transformé en anges des scélérats. Il Vous manque un poignard.... (Il tire le sien, s'ară rête et réfléchit,) Sa mère fut aussi ma mère. (A Rosinski et à Roller.) Jug z. (Il remet son poi gnard, et profondément ému il se retire de côté.) ROLLER.

La vie, si riche en joies; la mort, si pauvre en tour mens. (A Rosinski.) Parle, toi; je ne pais rien

trouver.

ROSINSK I.

Pense à ses cheveux blancs; jette un regard dans le caveau, et que ta tête s'échauffe.

ROLLER.

Moi qui ai blanchi dans les scènes de la douleur, je n'en saurais inventer pour le punir.... N'a-t-il pas commis ces horreurs dans ce caveau? Ne jugeonsnous pas près de ce caveau ? Allons, en bas; qu'il y pourrisse.

VOLEUR S.

LES
En bas! en bas! Ils veulent saisir François.)
í
FRANÇOIS, fyant dans les bras de son frère:
Sauve-moi des griffes des assassins; sauve-moi, mon

frère.

CHARLES, sévérement.

Tu m'as fait leur chef: me prieras-tu encore?
LES VOLEURS.

En bas en bas!

CHARLES, S'approchant de François d'un air plein de noblesse ét de douleur.

Fils de mon père, tu m'as volé mon ciel : que cè trime ne pèse jamais sur toi. Va dans l'enfer, scélérat! Je te pardonue, mon frère. (Il l'embrasse, et

L

7

s'enfuit. Les voleurs précipitent François dans le caveau, et en bouchent l'entrée avec une pierre énorme.)

SCENE XIV.

LES MÊMES, hors François,

CHARLES,

reparoissant.

C'EST

CHARLES, à lui seul.'

'EST consommé. Toi, mon Dieu, qui venges tout, je te remercie : c'est consommé. Si ce caveau était le but auquel tu me conduisais par des chemins de sang; si je suis devenu pour cela le chef de ces brigands... Providence éternelle ! ici je frémis et j'adore. Eh bien! j'y veux croire, et je termine mon ouvrage au but. Le vainqueur tombe avec tant d'éclat dans le plus beau de ses combats. Dans cette belle soirée je veux m'éteindre; dans ces nuages de pourpre et d'azur je veux m'évanouir.... ( Avec déchiremant.) Malheureux! je ne le puis. Lié, enchaîné pour jamais... ( Aux voleurs.) Faites approcher mon père.

SCENE X V.

LES MÊMES LE VIEUX MOOUR.
LE VIEUX MO OUR.

Où me conduisez-vous? où est mon fils ?

CHARLES.

Astres et grains de sable ont chacun leur place dana

la création; ton fils a aussi la sienne. Sois calme, et assieds-toi.

[merged small][ocr errors]

Plus d'enfans! plus d'enfans!

CHARLE S.

Sois calme, et assieds-toi.

LE VIEUX MÓ O UR.

Les barbares ils retirent un vieillard mourant des ombres d'un caveau pour lui faire voir la mort du dernier de ses enfans. Ah! de grace, rejettez-m'y pour jamais.

CHARLES.

Sexagenaire, ne parie plus ainsi. (Plus douce ment.) Tu crois avoir perdu un de tes enfans; mais que dirais-tu, et où trouverais-tu des paroles pour remercier le ciel, si aujourd'hni même il t'en avait rendu un autre ?

[ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Ton fils, ton Charles, envoyé dans ces déserts pour être ton sauveur, ton vengeur. (Montrant le caveau.) Voilà comme t'a récompensé le fils que tu as aimé voilà comme se venge celui que tu as repoussé. O mon père une fois encore il m'est donc permis de t'embrasser,

[merged small][ocr errors][merged small][merged small]
« AnteriorContinuar »