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suivra notre repentir. Quels coeurs pourraient être assez durs pour en repousser les plus touchantes expressions! Oui, nous allons tous repaître au bonheur, à la vertu : à la vertu, n'est-il pas vrai ?

RAAT ZM ANN ROLLER SCREVZER

Oui.

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GRIMM, d'un ton pénétré.

SCHOUFTER LE.

Bah on nous en fermera le chemin.

RODE.

Que nous allons être heureux, si on nous pardonne! CHARLES sombrement.

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Mais si on ne nous pardonne pas ?

(Tous, hors Schoufterle, font un geste do désespoir.)

SPIEGELBERG, arrivant, des lettres à la main

La poste.

(Tous, hors Spiegelberg et Charles, sortent précipitamment.)

SCENE IX.

CHARLES, SPIEGELBERG, Lisant. CHARLES, seul.

ILS

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Ls reçoivent leur pardon, et celui de mon pèra n'arrive pas encore. (La main sur son cœur. ) Comme il palpite là. O mon père! vous qui avez toujours fait le bonheur du peuple qui vous est soumis, seriezvous assez cruel pour plonger votre fils dans un abîme de désespoir non, non, il est impossible. Ah! s'il m'est permis de renaître à la vertu et de vivre sous

:

ses loix, et sous celles d'Amélie et de la gloire, jamais le plaisir d'un homme n'aura été égal à celui que je vais ressentir.

SPIEGELBERG,

Vive dieu! malédiction ! que viens-je de lire?
CHARLES.

Quoi donc, Spiegelberg ?

SPIEGEL BERG.

Lis, lis toi-même ; notre métier anéanti; la paix est en Allemagne !

CHARLES.

La paix en Allemagne ?

SPIEGEL BERG.

Il y a de quoi se pendre. Le droit du plus fort détruit pour toujours. Toute espèce de guerre défendue sous peine de mort.

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CHARLES , jettant son sàbre. Que les vils poltrons gouvernent donc, et que les hommes brisent leurs armes; la paix en Allemagne! Allemagne, tu es flétrie pour toujours; une plume au lieu d'une lance. Malédiction sur cette paix ! elle force à ramper qui allait s'élever d'un vol d'aigle. Quels hommes ont enfanté la paix? La guerre produit des géans et des héros. Allons, le destin l'ordonne ; faut renoncer à la gloire ; il faut consentir à mourir tout ensemble. Dans les bois paternels, je vais oublier de combattre.

SPIEGELBERG,

il

Quoi ! et toi aussi Charles? Je te croyais plus de tête que les autres. Quoi! sérieusement, tu veux aussi jouer le rôle de l'enfant prodigue; toi dont les exploits dans tous les genres.

CHARLE S.

J'ai demandé pardon à mon père, et je n'en rougis point. Appelle si tu veux faiblesse ce respect pour mon père, c'est la faiblesse d'un homme, et celui qui ne l'a pas est un dieu ou une brute; pour moi je m'en honore.

SPIEGEL BERG.

Va, tu n'es plus ce Charles que j'ai connu. Rappelle-toi combien de fois, le verre à la main, tu t'es moqué de ce vieil avare, que tu ne nous as pourtant jamais nommé. Qu'il resserre et qu'il entasse sais-tu, le temps viendra où je profiterai de tout cela.

CHARLES.

,

di

Malédiction sur toi, pour m'avoir rappellé mon crime; malédiction sur moi-même, pour l'avoir commis : c'était daus les vapeurs du vin, et ces blasphêmes étaient loin de mon cœur.

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Ne serait-ce pas la nécessité qui te ferait parler ainsi? Va, rassure-toi, il faut que la destinée veuille faire de nous de grands hommes, puisqu'elle nous barre ainsi le chemin : le courage croît avec le danger, et l'imagination avec le malheur.

CHARLE S.

⚫J'espère être au terme du mien. Assez long-temps des erreurs criminelles et des plaisirs insensés ont séduit ma jeunesse. Dans les bras de mon père, dans ceux de mon Amélie, de plus nobles jouissances me sont réservées. En ce moment nos amis lisent leur pardon, et le mien est déja dans les murs de cé - village.

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SCENE X.

CHARLES, SPIEGELBERG, RAATZMANN ROLLER, SCHOUFTERLE SCREVZER GRIMM.

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Aucun de ceux que tu vois. Rode seul l'a obtenu

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Son bon père a voulu lui apporter lui-même son pardon; il a deschevaux avec, lui, et ils vont s'éloigner à l'instant. O mon père ! a dit Rode, je renais à la vertù, et c'est à votre indulgence que je le dois.

Je

nous

Je n'osais pas l'espérer. Les larmes aux yeux, il
a fait ses adieux ; il nous a chargé de te les faire
qu'il est heureux !

SCREVZER.

Vous le savez, c'est le plus coupable de nous, et c'est le seul à qui l'on pardonne.

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Lis, lis toi-même avec quelle dureté on me repousse.

Et moi ?

ROLLE R.

RAATZ MANN.

Qu'allons-nous devenir?

ROLLER.

Je n'en sais rien. Poursuivis par nos créanciers...

Sans argent....

SCREVZER.

GRIMM.

Sans ressources pour en avoir....

SCHOUFTER LE.

Celle de nous brûler la cervelle est encore à nous.

CHARLES.

Mes amis, ne vous arrêtez pas à ces sombres idées. Vous n'avez pas de pères; j'espère en avoir un : ils vous repoussent de leurs bras; jamais votre ami ne vous repoussera des siens. Vous ignorez de qui je suis né; et si on me refuse mon pardon, vous l'ignorerez toujours mais si j'ai le bonheur de l'obtenir, alors mes amis, compagnons de mon infortune, vous le deviendrez de ma félicité; j'en jure par celle que j'aime, je ne vous abandonnerai jamais : et peut-être serai-je assez puissant pour vous consoler des injustices paternelles, et vous faire oublier tous vos malheurs.

C

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