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Sup. 1. xv.n.5.

Theod 14. hift

c. S.

Amm.XXVI. c: 41

le visage agreable, le difcours poli. Julien le relegua, AN. 364. comme il a été dit, pour fa hardieffe à confeffer la foy, quand il frappa le miniftre des idoles qui l'arrofoit d'eau luftrale. Le jour même de fon élection, comme fes foldats vouloient l'obliger à prendre un collegue, il leur dit: Il dépendoit de vous de me choifir pour empereur; mais puifque je le fuis, c'eft à moi à juger ce qui eft du Sozom v1. c. 6. bien public. Toutefois l'état de l'empire attaqué de tous côtez par les barbares, le fit réfoudre à prendre un collegue; & comme il déliberoit fur ce choix, Dagalaïfe qui commandoit la cavallerie, luy dit: Si vous aimez les vôtres, vous avez un frere ; fi vous aimez l'état, cherchez-en un autre. Il ne laiffa pas de prendre fon frere Valens; & étant arrivé à C. P. il le declara empereur, un mois aprés qu'il le fut lui-même, le cinquième des calendes d'Avril, c'eft à-dire, le vingt-huitiéme de Mars. Valens étoit chrétien comme fon frere, mais il Theod, Iv. c. 12. n'étoit pas encore baptifé. Ils partagerent l'empire,les officiers & les armées; en forte néanmoins que la principale autorité demeura toûjours à Valentinien qui prit l'Occident pour luy,comme le plus violemment attaqué Amm.xxvi.cos. par les barbares, & laissa l'Orient à Valens. Après avoir paffé l'hyver à C.P. ils s'avancerent ensemble en Pannonie jufques à Sirmium, où ils fe feparerent: Valentinien prit le chemin de Milan, & Valens retourna à C. P.

1.6. de me. in

prof. C. Th.isb.

Dès cette année 364. marquée par le confulat de Jovien & de Varronien, ils firent plufieurs loix en faveur du chriftianisme. Ils leverent la défense d'inftruire la jeuneffe, le permettant à tous ceux qui s'en trouvoient capables. Ils défendirent les facrifices nocturnes & les ceremonies magiques. Toutefois Pretextat qui étoit malef.lib.x.c. proconful en Grece, & fort zelé pour le paganifme, aïant representé que la vie feroit infuportable aux païens

L. 7. C. Th. de

Zozim.lib.4.f.

15.736.

AN. 364.

L.g.ibid.de ma

lef.

L. 4. C. T'. de \

fi on abolifoit les coûtumes de leurs peres on leur permit de les fuivre, mais fans y rien ajoûter. Car le but de la loy, étoit principalement d'abolir les victimes humaines & les operations cruelles de la magie. Les empereurs permirent même en general dans ce commencement, que chacun fuivît telle religion qu'il voudroit. Et comme les chrétiens fe trouvant en liberté, étoient tentez de renverfer les temples des païens, les empereurs permettoient d'y mettre des gardes, pourvû qu'on n'y emploïât pas des chrétiens : comme il paroît par un refcrit de l'an 365. adreffé à Symmaque préfet de Rome & païen. Quoique toutes les loix, qui furent faites fous les deux empereurs, portent également leurs noms fuivant la coûtume: il faut attribuer à Valentinien toutes celles d'Occident. Ainfi Valentinien eft l'auteur de la loy adreffée à Viventius préfet des Gaules, qui porte que les perfonnes qui vivent dans la virginité perpetuelle, & les veuves, dont la maturité de l'âge promet qu'elles ne fe remarieront pas, feront exemptes de la capitation: auffi-bien que les pupilles de l'un & l'autre fexe jufques à vingt ans, & les femmes jufques à ce qu'elles foient mariées. Il dé1.1. de exfecut. fendit auffi aux miniftres de juftice, de faire le dimande exact. 1.x che aucune pourfuite contre les chrétiens. Il ordon1.3.1.4 c. T. na qu'en faveur du jour de pâque, les prifons feroient ouvertes à ceux qui étoient prevenus de crimes: fi ce n'étoit de facrilege, de leze - majefté, & des autres crimes les plus atroces, entre lefquels il compte les adulteres. Il défendit de condamner les criminels à fervir de gladiateurs dans les fpectacles.

Cenfu.lib.x111

lib. VIII. l. 10.

C. Theo".

deindulg. l. xx.

:

I. C. Th.de

pen.

II.

L'empereur Valentinien étoit à Milan dès le premier Conference de jour de juin de l'année 364. & il y paffa la plus grande partie de l'année 365.S.Hilaire y étoit encore, &combat

S. Hilaire avec

Auxence.

pu

Hilar. con t.

Aux n. 7.

toit avec S. Eusebe de Verceil pour la religion catholi- A N. 364. que, contre Auxence évêque Arien de Milan. Auxence Gotof. Chron. prevint l'empereur, difant qu'Hilaire & Eusebe étoient Cod. Theod. des feditieux & des calomniateurs qui l'accusoient faussement d'être Arien, quoiqu'il n'enfeignât que la foy catholique. L'empereur voulant établir la paix, fit blier un édit preffant; par lequel il défendoit que perfonne troublât l'église de Milan. S. Hilaire s'y oppofa; & reprefenta à l'empereur qu'Auxence étoit un blasfemateur & un ennemi de J. C. dont la créance n'étoit pas telle que l'empereur penfoit. Valentinien touché de cette remontrance, ordonna qu'ils s'affemblaffent avec d'autres évêques, environ au nombre de dix: en prefence du quefteur & du maître des offices. En cette conference, Auxence commença par chicaner, en propofant des fins de non recevoir, comme dans un tribunal feculier; & difant qu'Hilaire ne devoit point être écouté, comme évêque, puifqu'il avoit été condamné par Saturnin au concile de Beziers. S. Hilaire fçût bien Sup.l.x11.n.42. fe défendre de ce reproche, & les commiffaires jugerent, que fans s'arrêter aux exceptions, il falloit traiter de la foy, fuivant l'ordre de l'empereur. Auxence fe fentant preffé, & voïant le peril où il s'exposoit en niant la foy catholique : declara qu'il croïoit Jefus - Chrift vrai Dieu, de même divinité & de même fubftance que le pere. De peur que ce qui s'étoit dit, n'échapât à la memoire de ceux qui avoient affifté à la conference, S. Hilaire prefenta auffi-tôt par le quefteur un écrit à l'empereur, contenant ce dont on étoit demeuré d'accord: tous furent d'avis qu'Auxence devoit faire la même confeffion publiquement. Il fut donc obligé de lécrire: mais aprés y avoir bien rêvé, il trouva moïen de se jouer de la bonne foy de l'empereur par un écrit, dont voicy les paroles: Riij

Ap. Hilar p.

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1693.

18.

NOV. edi.

Aux trés-heureux & trés-glorieux empereurs ValenA N. 364. tinien & Valens auguftes: Auxence évêque de l'église Catholique de Milan. J'eftime trés - pieux empereurs, que la réunion procurée par fix cens évêques, aprés tant de travaux ne doit pas être alterée par la conteftation de quelques particuliers rejettez ily a dix ans, comme on le prouve par écrit. Cette union de tant d'évêques, eft le concile de Rimini, & ces perfonnes rejettées, font S. Hilaire & S. Eusebe de Verceil, condamSMP. 1. XIII. #. nez & bannis par la faction des Ariens en 355: Auxen ́ce ajoûte : Je n'ai jamais connu Arius, je ne l'ai point vû de mes yeux, je ne fçay point fa doctrine: mais j'ay cru depuis l'enfance, comme j'ay été inftruit, & comme j'ay appris dans les faintes écritures; j'ay cru, dis-je, & je croy en un seul vray Dieu, pere tout puissant, invisible, impaffible, immortel; & en fon fils unique N. S. J. C. né du pere avant tous les fiécles, & avant tout commencement: Dieu, vray fils d'un vray Dieu pere, felon qu'il eft écrit dans l'évangile. Il continue ce qui regarde l'incarnation & le S. Efprit: puis il ajoûte: je n'ay jamais prêché deux dieux, car il n'y a point deux peres pour les nommer deux dieux, ni deux fils; mais 1.Cor. VIII. 6. un feul fils d'un feul pere, Dieu de Dieu, comme il eft écrit: Il y a un feul Dieu pere de qui eft tout, & un feul Seigneur J. C. par qui eft tout. Les évêques catholique ont toûjours condamné dans leurs affemblées toutes les heresies : mais particulierement dans le concile de Rimini. Et afin que vous connoiffiez mieux la verité de ce qui s'est passe, je vous en ay envoïé les actes, & je demande que vous vouliez bien les faire lire. Vous verrez par-là que ceux qui font déposez depuis longtems, c'est - à - dire, Hilaire & Eufebe, s'efforcent de faire par tout des fchifmes. Car vous fçavez-bien que

l'on ne doit plus toûcher à l'expofition de la foy catho- AN 364. lique, qui a été bien faite une fois, fuivant les faintes écritures.

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xence. Hilar. n. 10.

Auxence aïant donné cet écrit, on répandit dans le peuple, qu'il avoit reconnu que J. C. étoit vray Dieu, Ecrit de S. Hide même divinité, j& de même fubftance que le pere; & qu'il ne s'éloignoit point du fens de l'expofition de foy de faint Hilaire. Ainfi l'empereur croïant Auxence effectivement catholique, embraffa fa communion. Mais S. Hilaire foûtenoit toûjours que ce n'étoit que feinte, que l'on détruifoit la foy, que l'on fe moquoit de Dieu & des hommes. Alors l'empereur Valentinien luy ordonna de fortir de Milan. Il obéit, & n'aïant plus d'autre moïen de défendre la verité, il publia un écrit adreffé à tous les éveques & à tous les peuples catholiques, où il découvre toute la fraude d'Auxence. Il montre d'abord, qu'il ne faut fe laiffer éblouir par le nom de paix, & que l'églife n'a befoin d'aucun appui temporel, ce qu'il explique ainsi :

pas

Il faut gemir de la mifere & de l'erreur de notre tems, In. Aux.n.3, où l'on croit que Dieu a befoin de la protection des hommes, & on recherche la puiffance du fiecle, pour défendre l'église de J. C. Je vous prie, vous qui croïez être évêques, de quel appui fe font fervi les apôtres pour prêcher l'évangile ? quelles puiffances leur ont aidé à annoncer J. C. & faire paffer prefque toutes les nations de l'idolâtrie au culte de Dieu ? Appelloient-ils quelque officier de la cour, quand ils chantoient les louanges 4. xvi. 25. de Dieu en prison, dans les fers, & aprés les coups de foüet. S. Paul formoit-il l'églife de J. C. par des édits de l'empereur, quand il étoit luy-même un spectacle dans le theâtre Je pense qu'il fe foûtenoit par la protection de Neron, de Vefpafien ou de Decius, dont la haine a

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