AN. 367. ble. Les habitans de Chipre prétendirent toûjours avoir son efprit; & quoy qu'il fe fit tous les jours de grands miracles en Palestine, au lieu où étoient fes reliques, il s'en faifoit encore plus au jardin de Chipre. Il mourut âgé de quatre-vingts ans ; & par confequent vers l'an Supl.111.1 17. 370. puis qu'il avoit foixante & cinq ans à la mort de

Fag. 372. 11.

XII.

can. 3.

can.

can. 13.

C. 12.

S. Antoine.

On raporte à ces tems-là, avec assez de vray-semConcile de Lao- blance,le concile de Laodicée dans la Phrygie Pacatiene, celebre par fes foixante canons compofez fur diverLes matieres de difcipline, principalement touchant les rites & la vie clericale. Il défend de promouvoir au facerdoce les nouveaux baptisez : de faire les ordinations en presence des auditeurs; c'est-à-dire, de ceux qui n'étoient admis dans l'églife qu'aux inftructions, & non aux prieres. Il ne veut pas que l'on laiffe au peuple le choix de ceux qui doivent être élevez au facerdoce : mais que les évêques foient choifis par le métropolitain avec les évêques circonvoifins, aprés de longues épreuves de leur foy & de leurs mœurs. Il défend d'établir des évêques dans les bourgs & les villages, mais seulement des vifiteurs; & que ceux qui y font déja établis ne fasfent rien fans l'ordre de l'évêque de la ville, non plus que les prêtres. Il défend d'établir dans l'églife les femmes que l'on nommoit anciennes ou prefidentes. C'étoient les plus anciennes diaconeffes : & qui avoient féance devant les autres. Le concile défend cette diftinction, apparemment, parce que quelques-unes en abufoient.Car S. Epiphane témoigne que le rang de diaconeffes eft le plus haut où les femmes aïent été élevées dans l'églife,qu'il n'y a jamais eu de prêtreffes, & qu'elles ne peuvent avoir part au facerdoce.

c. 57.

E.

II.

Hares. 79.8.4.

Le concile défend aux clercs de prêter à ufure,& d'en

trer dans les cabarets. Ce qu'il défend même aux moines AN. 367. Voicy les ordres ecclefiaftiques qu'il nomme: prêtres, diacres, ministres ou foudiacres; lecteurs, chantres,exorciftes, portiers. Il défend aux clercs, & même à tous les chrétiens de fe baigner avec les femmes:qui étoit un abus commun chez les païens. Il défend aux clercs d'affifter aux fpectacles qui accompagnoient les nôces & les feftins, &veut qu'ils fe levent & fe retirent avant l'entrée des danfeurs. Il défend la danfe à tous ceux qui affiftent aux nôces,leur permettant feulement de faire un repas modefte, comme il convient à des Chrétiens. Il défend aux clercs de voïager fans lettres canoniques & fans ordre de l'évêque. Les évêques étant appelez au concile, ne doivent pas le méprifer: mais y aller pour iftruire ou s'inftruire eux-mêmes. Ils ne font excufez que pour maladie.

Quant aux prieres & aux ceremonies ecclefiaftiques: Aprés le fermon de l'évêque,on doit faire d'abord la priere des catecumenes:aprés qu'ils font fortis,on fait la priere des pénitens. Ils s'approchent, reçoivent l'impofition des mains & fe retirent. Alors fe font les prieres des fidelles au nombre de trois:la premiere tout bas, la feconde & la troifiéme à haute voix : enfuite on donne la paix ; & aprés que les prêtres l'ont donnée à l'évêque, les laïques la donnent auffi. Alors on celebre la fainte oblation, & il n'eft permis qu'aux prêtres d'entrer dans le fanctuaire & d'y communier. Les prêtres ne doivent entrer & s'affeoir dans le fanctuaire qu'avec l'évêque s'il n'eft malade ou abfent. Le diacre ne doit s'affeoir devant le prêtre, qu'aprés qu'il le luy a ordonné: les diacres doivent auffi être honorez par les foudiacres & par tous les clercs. Les foudiacres ne doivent point avoir place dans la diaconie, ni toucher les vafes facrez. Ils ne doivent point porter l'orarium,ni quitter les portes un moment,

:

C.

C.

54.

41. 42.

C. 9.

20.

21. 21. 23.

6. 23.

A N. 367. mais vaquer à la priere. Ce canon femble confondre les foudiacres avec les portiers. Les lecteurs & les chantres ne doivent point porter l'orarium en lifant ou en chantant. C'étoit un linge que l'on portoit autour du col, & dont eft venu notre étole. Perfonne ne doit exorcifer, ni dans l'église, ni dans les maisons, fans être ordonné par l'évêque. Les femmes ne doivent point entrer dans le fanctuaire.

c. 26.

C. 44

On ne doit point dire dans l'église des cantiques particuliers, ni lire d'autres livres que les écritures canoniques de l'ancien & du nouveau teftament. Enfuite de ce canon, le concile rapporte le catalogue des écritures. Dans l'ancien teftament, il omet Judith, Tobie, la Sageffe, l'Ecclefiaftique & les Macabées : dans le nouveau, il omet feulement l'Apocalypfe; par où l'on voit qu'il y avoit encore quelques églifes particulieres qui doutoient de l'autorité de ces livres. Perfonne ne doit chanter dans l'églife, finon les chantres ordonnez, qui montent fur l'ambon, & chantent fur le livre. Dans les prieres publiques, on ne doit point joindre les pleaumes, mais faire une lecture entre chaque pfeaume. Le famedi on doit lire l'évangile avec les autres écritures. Les Chrétiens ne doivent point judaïfer en chomant le famedy mais travailler ce jour-là ; & luy préferer le dimanche, le chomant,s'il eft poffible,en Chrétiens. Ces paroles, s'il eft poffible, femblent marquer que les Chrétiens n'obfervoient pas l'abftinence du travail fi rigoureufement que les Juifs.

A la fête de pâque on ne doit point envoïer la fainte euchariftie à d'autres diocefes, comme eulogie: c'està-dire,comme le pain beni, que l'on envoïoit en figne de communion. Les clercs ou les laïques invitez à l'agape ne doivent point emporter leurs plats, pour ne

C. 28.

C.

58.

49.

pas troubler le bon ordre de l'églife. On ne doit point AN. 367. faire les agapes dans l'église, ni manger ou dreffer des tables dans la maison de Dieu. Ni les évêques,ni les prêtrés ne doivent offrir le facrifice dans les maifons. Pendant le carême, on ne doit offrir le pain, c'est-à-dire, confacrer l'euchariftie, que le famedi & le dimanche. On ne doit pas deshonorer le carême, en rompant le jeûne “. 5o. le jeudi de la derniere semaine : mais il faut jeûner tout le carême en xerophagie, c'est-à-dire, ne mangeant que des viandes feches.Pendant le carême, on ne doit point celebrer les fêtes des martyrs, mais en faire mémoire le famedi & le dimanche. On ne doit faire en carême, ni nôces, ni fêtes pour la naiffance.

C. SI.

c. 52.

C. 45.

c. 47.

. 48.

C. 2.

On ne doit admettre perfonne au baptême après deux femaines de carême. C'est que le carême entier étoit deftiné à l'examen des catecumenes. Les competans doi- «, 46. vent apprendre le fymbole, & le reciter devant l'évêque ou les prêtres le jeudy de la semaine fainte. Ceux qui font baptifez en maladie, & qui en relevent, doivent apprendre le fymbole,& connoître le don de Dieu, qu'ils ont reçu. Ceux qui font baptifez doivent recevoir enfuite l'onction celefte, & participer à la roïauté de J. C.Les pecheurs qui ont perfeveré dans la priere & dans les exercices de la pénitence, & montré une parfaite converfion, doivent être admis à la communion en veuë de la mifericorde de Dieu; aprés leur avoir donné un tems pour faire pénitence, proportionné à leur chûte. Ceux qui ont contracté de fecondes nôces, librement & legitimement, fans faire de mariage clandeftin; feront admis à la communion par indulgence, aprés quelque peu de tems, emploïé en jeûne & en prieres. Les Chrétiens ne doivent pas marier indifferemment leurs enfans à des heretiques.

c. I.

C.

10. 31.

c. 6.

C. 34.

C. 32.

ε. 33.

c. 7. .:

c. 8.

On ne doit point permettre aux heretiques d'entrer dans l'église ; ni aux fideles d'aller aux églifes ou aux cimetieres des heretiques pour prier: autrement ils seront excommuniez pour un tems, & ne feront reçus qu'aprés avoir fait pénitence. Il est défendu fous peine d'anathême de quitter les martyrs de J. C. pour s'adresser aux faux martyrs des heretiques. Il ne faut ni recevoir leurs eulogies, ni prier avec eux ou avec les fchifmatiques. Les Novatiens ou les Quartodecimains qui fe convertiffent,ne doivent point être recûs, qu'ils n'anathematisent toutes les herefies, & particulierement la leur ; & alors ceux qu'ils nomment fideles, aïant apris le fymbole de la foy & reçu l'onction facrée, participeront aux faints myfteres. Les montanistes, quoyqu'ils foient au rang des clercs & en grande eftime chez eux, feront inftruits foigneufement, & baptifez par les prêtres & les évêques de l'églife. On voit icy que le baptême des Montaniftes eft rejetté, & non pas des autres. Aprés le canon qui défend de chercher les faux martyrs des heretiques, fuit celuy-cy: Il ne faut pas que les Chrétiens quittent l'églife de Dieu, pour aller invoquer des Anges & faire des affemblées défenduës. Si donc on trouve quelqu'un adonné à cette idolâtrie cachée, qu'il foit anathême: parce qu'il a laiffé N. S. J. C. Il y avoit Theo in Cole encore alors en Phrygie & en Pifidie des heretiques judaïfans, qui vouloient que l'on adorât les anges, comme ceux par qui la loy avoit été donnée. Ils difoient que Dieu étant invifible & incompréhensible, on ne peut atteindre à luy, & qu'il faut fe le rendre favorable par les anges. C'est ce que raporte Theodoret, qui vivoit environ soixante ans après ce concile; & il témoigne que de fon tems on voïoit encore fur les confins de ces provinces des oratoires de S. Michel. Il apli

C. ss.

11. 18.

que