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methel. p. 1121.

B.

Ep. 381. ad

Et. 73. p. 859.

D.

Ef. 382.

Ep. 196. ad

Theod.

écrite environ dix-fept ans auparavant, lorfque S. Bafile & Apollinaire n'étoient tous deux que laïques : encore Euftathe n'en raportoit qu'une copie. Mais il mettoit enfuite des erreurs contre la foy : & difoit que c'étoient Badep. ad Ges les paroles des heretiques, enforte que les plus fimples pouvoient croire qu'elles étoient de faint Bafile comme Olymp. la lettre. Saint Bafile ne crut devoir fe défendre que par le filence; & pendant trois ans entiers, il ne publia aucun écrit pour fa juftification: feulement il écrivit quelques lettres à fes amis, pour se déclarer contre les erreurs d'Apollinaire. Il s'en expliqua à un nommé Olympius de Neocefarée. Il en écrivit à S. Melece, qui ne Ep. 59. ad Mel. pouvoit croire que ce fût la doctrine d'Apollinaire; il en écrivit à Theodote de Nicopolis. Euftathe fit quelque Ep. 265 ad Sapropofition d'accommodement, par le moïen de S. Eu- mos. febe de Samofate. Mais faint Bafile aïant demandé qu'il déclarât nettement s'il rejettoit de fa communion ceux qui ne recevoient pas la foy de Nicée, & ceux qui qualifioient le S. Efprit de créature: Euftathe ne répondit que par de grands discours vagues. Saint Eusebe envoïa cette réponse à S. Bafile, l'exhortant à la paix. Il répondit : Je suis prêt à donner ma vie pour la paix, pourveu qu'elle foit vraie & folide. Si Euftathe veut répondre en un mot, qu'il renonce à la communion des ennemis de la foy: je veux bien m'avoüer coupable de tout ce qui est arrivé, mais je ne puis approcher de l'autel avec hy- Ep.264 p 1037. pocrifie. Depuis ce tems l'églife de Sebafte fut divifée: 4 une partie demeura attachée à Euftathe fon évêque, l'autre à S. Bafile. Et voilà ce qui fe paffa entre-eux depuis le commencement de l'épiscopat de S. Bafile, jusques vers l'an 373.

La perfecution s'étendit auffi fur S. Bafile. L'empereur Valens vint luy-même à Cesarée de Cappadoce : mais Tome IV.

Hh

Ep.8. p 793. A•

XLVII.
S Balile derang

Modefte.
Greg Naz.or

20.p.348.

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c. 19.

Soz. vi.c.16.

:

C 3.1.4.

ibi Valej.

Freg. Nyß. 1. in

sis. p. 51.

349.

ap

Theod. 1v. bit. quand il en fut proche, il envoïa devant Modeste preSocr. IV. c. 16. fet du pretoire: avec ordre d'obliger Bafile à communiquer avec les Ariens, ou de le chaffer de la ville. Modefte avoit été comte d'Orient fous Conftantius, aïant Amm.xx... receu le baptême de la main des Ariens : il parut idolâ* tre fous Julien, qui le fit préfet de C. P. Valens le fit préfet du prétoire & conful en 372. Auffi flatoit-il fes paffions: fa paresse, en luy perfuadant, que la fonction de juge étoit au deffous de fa dignité: fa cruauté, en l'apSup. n. 28, n.13. prouvant. Il fut le principal miniftre de la recherche des magiciens, & donna l'invention de faire brûler fur la mer les quatre-vingt prêtres députez de C. P. Modefte fit donc amener S.Bafile devant lon tribunal, aïant tout l'apareil de sa dignité, la plus grande de l'empire : les Greg Na P licteurs & leurs faifceaux de verges, les crieurs; les pariteurs. Il l'appella fimplement par fon nom, & luy dit: Bafile, que veux-tu dire de refifter à une telle puiffance, & d'eftre le feul fi témeraire? A propos de quoi, répondit Bafile, & quelle eft cette temerité? Parce, dit Modefte, que tu n'es pas de la religion de l'empereur; aprés que tous les autres ont cedé. Bafile répondit : C'est que mon empereur ne le veut pas ; & je ne puis me refoudre PS 81, 6. à adorer une créature, moi qui fuis créature de Dieu, & à qui il a commandé d'étre un dieu. Il faifoit allusion aux paffages de l'écriture, où les hommes font nommez des dieux; & particulierement les prêtres. Modefte lui dit: Et pour qui nous prends-tu; Ne comptes-tu pour rien d'avoir notre communion Bafile répondit : Il eft vrai, vous êtes des préfets & des perfonnes illuftres: mais vous n'êtes pas plus à refpecter que Dieu. C'est beaucoup d'avoir votre communion; puifque vous êtes fes créatures, mais c'est comme d'avoir celle des gens qui vous obéiffent; car ce ne font pas les conditions, c'est

la foy qui diftingue les chrétiens. Le préfet Modefte fe leva en colere de fon siege, & dit: Quoi donc! ne crainstu point que je ne m'emporte, que tu ne reffente quelqu'un des effets de ma puiffance? Qu'est-ce? dit Bafile, faites-le moi connoître. Modefte répondit: La confifcation, l'exil,les tourmens, la mort. Faites-moi, dit Bafile, quelque autre menace, fi vous pouvez : rien de tout cela ne me regarde. Comment, dit Modeste. Parce, répondit Bafile, que celuy qui n'a rien eft à couvert de la confiscation: fi ce n'eft que vous aïez befoin de ces haillons & de quelque peu de livres, qui font toute ma vie. Je ne connois point l'exil, puisque je ne regarde point ce païs-ci comme le mien: par tout je trouveray ma patrie, puifque tout eft à Dieu. Que me feront les tourmens,puifque je n'ay point de corps? il n'y aura que le premier coup qui trouve prife. La mort fera une grace, puifqu'elle m'envoïera plûtoft à Dieu, pour qui je vis, & à qui je cours depuis long-tems.

Le préfet furpris de ce difcours, dit: Personne n'a encore parlé à Modefte avec tant d'audace. Bafile répondit: Peut-être auffi n'avez-vous jamais rencontré d'évêque : car en pareille occafion, il vous auroit parlé de même. En tout le refte, nous fommes les plus doux & les plus foûmis de tous les hommes: parce qu'il nous eft commandé. Nous ne fommes pas fiers avec le moindre particulier; bien loin de l'être avec une telle puiffance: mais quand il s'agit de Dieu, nous ne regardons que lui feul. Le feu, le glaive, les bêtes, les ongles de fer font nos délices. Ainfi maltraitez-nous, menacez-nous, usez de votre puissance : l'empereur doit favoir luy-même que vous ne l'emporterez pas. Le préfet voïant saint Bafile invincible, luy parla plus honnête- Greg. Nyllic in ment. Comptez pour quelque chofe, luy dit-il, de voir.

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Ruf. 11. c. 9.

XLVIII.

S. Bahle reçoit

l'empereur au milieu de votre peuple & au nombre de vos auditeurs. Il ne s'agit que d'ôter du symbole le mot de consubstantiel. Bafile répondit: Je compte pour un grand avantage de voir l'empereur dans l'églife: c'eft toûjours beaucoup de fauver une ame: Mais pour le fymbole, loin d'en ôter ou d'y ajoûter, je ne fouffrirois pas même qu'on y changeât l'ordre des paroles. Je vous donne, ajoûta Modefte, la nuit pour y penfer. Bafile répondit: Je feray demain tel que je fuis aujourd'huy.

Le préfet Modefte renvoïa S. Bafile, & alla en diliValens dans fon gence trouver l'empereur, à qui il dit: Seigneur, nous églife. fommes vaincus. Cet évêque eft audeffus des menaces: Greg Naz. p. il n'en faut rien attendre que par la force. L'empereur

350 351.

défendit de luy faire violence,& ne pouvant fe refoudre à accepter veritablement fa communion, par la honte de changer de parti: il ne laiffa pas de l'accepter exterieurement, venant dans l'églife. Il y entra donc le jour de l'Epiphanie environné de tous les gardes, & fe mêla pour la forme au peuple catholique. Quand il entendit le chant des pfeaumes, qu'il vit ce peuple immenfe, & l'ordre qui regnoit dans le fanctuaire & aux environs : les miniftres facrez plus semblables à des anges qu'à des hommes: S. Bafile devant l'autel le corps immobile, le regard fixe, l'efprit uni à Dieu; comme s'il ne fût rien arrivé d'extraordinaire : ceux qui l'environnoient remplis de crainte & de refpect. Quand Valens vir tout cela, ce fu: pour luy un fpectacle fi nouveau, que la tête luy tourna & fa veuë s'obfcurcit. On ne s'en aperçût pas d'abord: mais quand il falut apporter à la fainte table son offrande, qu'il avoit faite de fa main, voïant que perfonne ne la recevoit suivant la coûtume, parce qu'on ne fçavoit si saint Basile voudroit l'accepter: il chancela de telle forte, que fi un des

miniftres de l'autel ne luy eût tendu la main pour le foûtenir, il feroit tombé honteufement. Ce recit tiré de S. Gregoire de Nazianze, contient plufieurs circonftances remarquables. On voit que pour être dans la communion parfaite de l'églife, ce n'étoit pas affez d'affifter aux prieres, & d'offrir même des dons à l'autel: il y manquoit la participation de l'euchariftie. Que chacun faifoit de fa main le pain qu'il offroit, & que l'empereur même n'en étoit pas difpenfé : car il ne paroît pas que ces dons puffent être autre chofe. Enfin quoique Valens fût Arien déclaré & perfecuteur de l'église : non-feulement S. Bafile ne l'excommunie pas, mais il le laiffe enter dans l'assemblée des fideles, & reçoit fon offrande. Il eft vray qu'on ne voit pas s'il luy permît d'affister au faint facrifice.

Greg. Naz. p.

Un autrefois l'empereur vint encore participer en 3D. & ibi quelque maniere à l'affemblée des fideles. Il entra mê- Nicet. me au dedans du voile dans la diaconie ou facriftie, & lia conversation avec S. Bafile, comme il defiroit depuis long-tems. S. Gregoire de Nazianze y étoit prefent, & témoigne que S. Bafile parla d'une maniere divine,

au jugement de tous les affiftans. A la fuite de l'empe- Theod.\V.c.19. reur, étoit un de fes maîtres d'hôtel nommé Demofthene, qui voulant faire quelque reproche à S. Bafile fit un barbarisme. S. Bafile le regarda en foûriant, & dit: Un Demofthene ignorant: Demofthene irrité luy fit des menaces; & S. Bafile luy dit: Mêlez-vous de bien faire servir la table, & non pas de parler de theologie. L'empereur prit tant de plaifir aux difcours excellens de S. Bafile, qu'il commença à s'adoucir, & à devenir plus humain envers les catholiques. Il donna de trés-belles terres, qu'il avoit en ces quartiers-là pour l'ufage des pauvres lepreux.

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