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A.

Ep. 182 70. p. 961. B.

Sup. 1. xiv. u.

24

il

Ep. 7•. p. 854. Dorothée à divers évêques qui la foufcrivirent, & il fut envoïé en Occident. S. Balile écrivit en cette occafion à tous les Occidentaux en general & en particulier aux évêques de Gaule & d'Italie. Dans la lettre generale, compte treize ans depuis que les heretiques font la guerre à l'églife; ce qui convient à l'an 373. en comptant cette guerre depuis l'an 360. où commença la per Ep. 70. p. 860. fecution pour la formule de Rimini. Dans la lettre aux évêques de Gaule & d'Italie, il dit : Nous demandons fur tout, que vous faffiez connoître à vôtre prince la confufion où nous fommes ; & fi cela eft difficile, que du moins il vienne de vôtre part quelques perfonnes; qui voïent de leurs yeux les fouffrances de l'Orient : car il nous eft impoffible de vous les reprefenter par le difcours. Nous fommes expofez à la perfecution & à la plus violente de toutes les perfecutions : & ce qu'il y a de plus fàcheux, c'est que ni ceux qui fouffrent n'ont point la confiance du martyre, ni les peuples ne les honorent point comme martyrs, parce que les perfecuteurs portent le nom de Chrétiens. Car le feul crime. que l'on pourfuit fi rigoureusement, c'est l'observation exacte des traditions de nos peres. C'est pour cela que les catholiques font bannis de leurs païs, & tranfportez dans les folitudes; fans aucun refpect pour les cheveux blancs, ni pour la plus pàrfaite obfervance de la vie afcetique. On ne condamne point un criminel fans l'avoir convaincu mais pour les évêques, on les prend fur de fimples calomnies, & on les envoie au fupplice fans aucune preuve. Quelques-uns n'ont pas même été calomniez, mais enlevez de nuit par violence, & envoïez en exil. Il est aifé de voir la fuite de ces maux:la fuite des preftres, des diacres, & de tout le clergé:les larmes des peuples qui fe voïent privez de leurs peres. La joïe

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& l'allegreffe fpirituelle eft ôtée, nos feftes font changées en deuil, les maisons d'oraison font fermées, les autels inutiles. On ne voit plus les pafteurs prefider aux affemblées des fideles, & leur donner des inftructions falutaires. Il n'y a plus ni folemnitez ni chants nocturnes; ni cette heureufe joie que goûtent les ames dans la communication des graces fpirituelles.

com

Il est à craindre, ajoûte-t'il, que cet embrasement ne T. 871. E. s'étende jufques à vous, & que comme l'évangile a co mencé chez nous, l'ennemi ne veüille auffi commencer par nous, pour étendre l'erreur par toute la terre. Il marque comme on attaque la divinité du fils & du S. Efprit : & le peril où eft le peuple de s'accoûtumer à fuivre les heretiques, les voïant en poffeffion de toutes les fonctions ecclefiaftiques. Ils baptifent, dit-il, ils enterrent les morts, ils vifitent les malades, ils confolent les affligez, ils assistent les pauvres, ils donnent toutes fortes de fecours, ils adminiftrent les facremens. Nous devions, ajoûte-t'il, aller vers vous en grand nombre; mais nous n'en avons pas même la liberté : car pour peu que nous quittions nos églifes, nous les laifferons expofées à nos ennemis. Mais nous vous avons feulement envoïé nôtre confrere le prêtre Dorothée.

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II.

Evagre à An

E.8. ad Eufeb.
Sup. XV. n. 35.

Le prêtre Evagre d'Antioche qui avoit été en Occident avec S. Eufebe de Verceil, revint de Rome vers tioche. ce tems-là rapportant un écrit que les Orientaux avoient envoïé, & dont les Occidentaux les plus exacts n'avoient pas été contents. Ils demandoient aux Orientaux une lettre, qui fuivît mot pour mot un écrit qu'Evrage leur apportoit; & vouloient auffi que les Orientaux leur envoïassent une députation de perfonnes confiderables, afin d'avoir une occafion fpecieufe de les vifiter; & c'est peut-être ce qui obligea faint Bafile à

Tome 1V.

Kk

Bafil.ep.342. p.

1118. C

Evagr.

marquer l'impoffibilité où ils étoient d'envoïer plufieurs députez.

Êvagre voulut travailler à la réunion de l'église d'Antioche, & convint d'abord avec S. Bafile de communiquer avec le parti de S. Melece. Toutefois quand il fut à Antioche, il changea d'avis, & ne communiqua qu'au parti de Paulin à qui il demeura tellement uni, qu'il fut depuis fon fucceffeur dans le titre d'évêque d'Antioche. Il ne laiffa pas d'écrire à S. Bafile, pour le prier de travailler à cette paix. S. Bafile répondit:Qu'autant qu'il Det 342. defiroit cette paix, autant lui étoit-il impoffible de la procurer. Car vous favez,dit-il, que les vieilles maladies ont befoin de tems pour être gueries, & de remedes puiffans pour être déracinées. Un homme & une lettre n'arrachera pas des efprits en un moment l'amour propre, les foupçons & l'animofité produite par les difputes. Il y a un évêque qui regarde principalement le foin de cette églife: il entend S. Melece toûjours exilé en Armenie: mais, ajoûte-t'il, il n'est pas poffible qu'il vienne à nous, ni que j'aille à lui, par la difficulté des chemins & ma mauvaise santé. Je ne refufe pas de lui écrire, mais je n'en attends pas grand fuccés. Pour perfuader, il faut beaucoup parler, beaucoup écouter, répondre aux objections, former des inftances : ce que ne peut faire le difcours inanimé couché fur le papier. Il ajoûte, parlant fans doute de Paulin: Sachez en verité, mon trés venerable frere, que je n'ai, par la grace de Dieu, aucune animofité particuliere contre perfonne: je ne fuis point curieux de favoir de quoi quelqu'un eft coupable où fufpect. Mais j'ai été affligé d'apprendre que vous avez fait difficulté de participer à leurs affemblées. Ce n'est pas, s'il m'en fouvient bien, ce dont nous étions convenus.

III. Commence

Ce fut Evagre qui amena en Orient S. Jerôme, que fon

rôme

420.

9.

Bar. an. 372.

merite y rendit bien-tot celebre. Il étoit né à Stridon ment de S Jeen Dalmatie vers l'an 3 30. Son pere nommé Eusebe avoit e. Prop. an. du bien, & le fit inftruire des bonnes lettres. Il l'envoïa Pgian 375.n. même à Rome, où il étudia fous le fameux grammairien Donat: mais la corruption de cette grande ville le fit Victor. tomber en quelques defordres de jeuneffe. Il fe corrigea, Ref-veid.inst receut le baptême étant déja en âge meur, & garda depuis inviolablement la continence. Il s'occupoit par un travail affidu à étudier & à tranfcrire des livres, dont il fe fit une bibliotheque à fon ufage. Tous les dimanches il alloit avec fes compagnons vifiter les reliques des martyrs, dans les cimetieres foûterrains des catacombes. Enfuite il voïagea en Gaule, toûjours ftudieux & curieux d'amaffer des livrés: jufques-là qu'à Treves il copia de fa main le traité des fynodes de S. Hilaire. Au retour de Gaule, il vint à Aquilée, & demeura quelque tems auprés du S. évêque Valerien, qui avoit fuccedé à Fortunatien ; & qui purgea entierement cette églife de l'Arianifme, dont elle avoit été infectée fous fon pre- sup. l.x. 1 n. 18 deceffeur. Il attira auprés de lui tant d'hommes favans Hier Chr. an. & vertueux, que le clergé d'Aquilée fut illuftre de fon 376. 37%, tems. On y comptoit le prêtre Chromace, qui fut évêque aprés Valerien ; & fes deux freres, Jovin archidiacre, & Eufebe diacre dans la même églife. On y comptoit auffi Heliodore depuis évêque, & fon neveu Nepotien: Niceas fous-diacre, Chryfogone moine: Bonofe compatriote de S. Jerôme nourri de même lait, compagnon de fes études & de fes voïages, qui fe retira dans une ifle deferte vers la Dalmatie, & pratiqua la vie mo- Ruf, inved r P. dans un naftique, Ruffin qui fut baptifé vers l'an 370. monaftere où il s'étoit retiré, & inftruit par les foins de Chromace & de fes freres. Il fut d'abord un des intimes. amis de S, Jerôme, & depuis fon plus grand adverfaire,

160. D.

Ep 41.nd kuf

Ep. 65. ad.Panmach.

mat.

S. Jerôme entreprit enfuite le voïage d'Orient avee le prêtre Evagre, Innocent & Heliodore. Il parcourut la Thrace, le Pont, la Bithynie, la Galatie, & s'arrêta avec lui à Antioche. Là il fit connoiffance avec Apollinaire, dont l'herefie n'étoit pas encore tout-à-fait reconnuë: il receut fouvent fes inftructions, & écouta fes explications fur l'écriture fainte : fans entrer en difEp. 43. ad Chro- pute fur fes opinions. Enfuite il fe retira dans un defert de la province nonimée Calcide, fur les confins de la Syrie & de l'Arabic, c'est-à-dire des Sarrafins. Il eut Ep. 41 ad Ruf. pour compagnons de fa retraite Innocent, Heliodore, venus avec lui d'Occident, & un esclave nommé Hylas. Le prêtre Evagre qui étoit riche, leur fourniffoit toutes les chofes neceffaires : il entretenoit à S. Jerôme des écrivains pour le fervir dans fes études, qu'il continuoit toûjours : & lui faifoit tenir d'Antioche les lettres qui lui étoient adreffées de divers endroits; S. Jerôme perdit deux de fes compagnons : Innocent mourut, Heliodore fe retira bien-tôt avec promeffe de revenir lui-même fut attaqué de frequentes maladies, & ce qui le fatiguoit encore plus, de violentes tentations d'impureté, par le fouvenir des délices de Rome. Comme les jeûnes & les autres aufteritez corporelles ne l'en délivroient pas, il entreprit une étude penible pour dompter fon imagination. Ce fut d'apprendre la langue hebraïque, prenant pour maître un Juif converti. Aprés lecture de Ciceron & des meilleurs auteurs latins, il lui fembloit rude de revenir à l'alphabet, & de s'exercer à des afpirations & des prononciations difficiles. Souvent il quitta ce travail, rebuté par les difficultez : fouvent il le reprit; & enfin il aquit une grande connoiffance de cette langue.

Ep. 22. ad Euf

tach. ..

Ep. 4. ad Rd.

Mais ce que Jerôme fouffrit de plus rude dans fon

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