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AN. 362. peur de ne nous trouver qu'à demi-cuits; & ils finirent ainfi leur vie.

4.P. 133. A.

Gothof Chron. gie

C. Theod.

Amm, XXII. c.

9.

247. B.

Jul. epift. 21.

p.

Greg. Naz. or. A Peffinonte en Galatie, fur les confins de la Phrygie, deux jeunes hommes fouffrirent le martyre en prefence de Julien même. Car aïant demeuré environ huit mois à Č. P. il fe mit en chemin vers le commencement de l'efté pour aller à Antioche, & le préparer à la guerre contre les Perfes. Il paffa d'abord à Calcedoine, puis à Nicomedie, qu'il trouva encore toute défolée du tremblement de terre, & y fit des liberalitez Liban pane confiderables. Delà il vint par Nicée aux confins de la Galatie: puis prenant à la droite, il fe détourna pour aller à Peffinonte voir l'ancien temple de la mere des dieux: d'où l'idole avoit été transportée à Rome par Greg Na Scipion Nafica. Julien y honora la déeffe par des facrifices & des vœux: & en donna le facerdoce à une femme nommée Callixene, qui étoit déja prêtreffe de Cerés ; & éprouvée comme il dit, par une longue fidelité au fervice des dieux. Ce fut là qu'il fit mourir ces deux jeunes Chrétiens. L'un avoit renverfé l'autel de la déeffe, & étant amené devant l'empereur, il fe mocqua de fa pourpre & de fes vains difcours : l'autre fe voïant tout déchiré de coups, & n'aïant plus qu'un fouffle de vie, montra aux bourreaux une jambe qui reftoit entiere, fe plaignant qu'ils l'euffent épargnée. Enfin tous deux furent exposez au feu & aux bêtes; & souffrirent le martyre avec leur mere, & l'évêque de la ville.

ibid.

XI.

d'Ancyre, &c.

De Peffinonte Julien revint à Ancyre capitale de Ga3. Bale prêtre latie. Là étoit un prêtre nommé Bafile comme l'évêque, mais bien different. Car fous le regne de Conftantius ce prêtre refifta toûjours conftamment aux Ariens jufques - là qu'Eudoxe & ceux de fon parti

Amm. ibid.

Sozom. ▼. c, 11

At finc.p.550

:

dans le concile de C. P. lui défendirent de tenir les af- AN. 3627 femblées ecclefiaftiques. Depuis le regne de Julien, le prêtre Bafile alloit par toute la ville, exhortant publiquement les Chrétiens à demeurer fermes, fans fe foüiller par les facrifices & les libations des païens. Son zèle le rendit odieux aux gentils; & un jour enfin les voïant facrifier publiquement, il s'arrêta, & jettant un grand foupir, il pria Dieu qu'aucun Chrétien ne tombât dans cet excès. Alors on le prit, & on le prefenta au gouverneur de la province nommé Saturnin, l'accufant de fedition, d'avoir renverfé des autels, & dit des injures à l'empereur. Le gouverneur l'aïant interrogé, & le trouvant ferme dans la foi, le fit suspendre & déchirer jufqu'à laffer les bourreaux, puis l'envoia en prison.

Cependant il en donna avis à l'empereur qui n'étoit Theod. 111. c.104 pas encore à Ancyre. Il envoïa le comte Elpidius qui avoit renoncé au Chriftianisme par complaifance pour lui; & Pegase auffi apoftat, qui n'aïant pû ébranler la conftance de Bafile, le firent encore interroger & tourmenter par le gouverneur. Julien vint quelque tems après à Ancyre les facrificateurs allerent au devant de lui, portant avec eux l'idole d'Hecate; & quand il fut entré dans le palais, il les affembla, & leur diftribua de l'argent. Le lendemain pendant les fpectacles, Elpidius lui fit fon rapport touchant Bafile: & au fortir du théatre, Julien commanda qu'on l'amenât au palais. Bafile lui reprocha fon apoftafie, & lui prédit que Jesus-Chrift lui ôteroit bien-tôt l'empire. Alors Julien dit: Je voulois te renvoïer, mais l'impudence avec laquelle tu rejette mes confeils, & me dis des injures, m'oblige à te maltraiter. Il laiffa à un comte nommé Frumentin le foin de le tourmen

AN. 362.

Martyrol. 7.

Νου.

Pall. Lauf. 113.

Sozom. 7. 11.

XII.

Martyrs en Cap❤ padoce

ter, & partit pour Antioche. Le comte aïant encore é prouvé envain la constance du martyr, le fit mourir dans les tourmens le vingt-huitiéme jour de Juin l'an 362. On compte trois autres martyrs qui fouffrirent fous Julien à Ancyre, Melafippe, Antoine, & Carina.

que

Philorome qui étoit auffi de Galatie, confessa le nom de J. C. en prefence de Julien, & lui parla fi hardiment qu'il le fit rafer, & l'expofa à des enfans pour lui donner des foufflets. Philorome lui en rendit graces, & deflors il renonça au monde & embrassa la vie ascetique, & s'y rendit fi illuftre, qu'il étoit honoré des perfonnes les plus nobles : quoiqu'il fût de condition fervile, & ne d'une mere efclave. Il fut ordonné prêtre, & vécut plus de quatre-vingts ans. Bufiris heretide la fecte des Encratites ou Abftinens fut auff pris à Ancyre de Galatie, apparemment après le départ de Julien. On l'accufoit d'avoir infulté aux païens; & le gouverneur le fit amener en public, & pendre au chevalet. Bufiris leva les mains fur la tête pour découvrir fes côtez, & dit au gouverneur: Il ne faloit point dontes officiers la peine de me pendre & de me dépendre, je me tiendrai en cette pofture autant qu'il te plaira. Le gouverneur fut étonné de la promeffe, & encore plus de l'execution. Car Bufiris tint fes bras élevez tandis qu'on le déchiroit avec les ongles de fer, & demeura ferme en cette pofture autant que le gouverneur voulut. Il fut mis en prifon, & délivré quelque tems après fur la nouvelle de la mort de Julien. Il vécut jufqu'au regne de Theodofe, renonça à l'herefie & revint à l'églife catholique.

ner à

De Galatie Julien continuant fon voïage, passa en Cappadoce où il y eut auffi des martyrs, particulieSozom.v.c.4.D. rement à Cefarée qui en étoit la capitale. Julien la

haïffoit, parce qu'elle étoit prefque toute Chrétienne. AN. 362. Depuis long-tems on y avoit abatu les temples de Ju- Greg. Naz. or. piter & d'Apollon, regardez comme les dieux tutelai- 3 p.91. D. or, res de la ville. Celui de la fortune reftoit feul, & les 19 p. 309, Chrétiens venoient encore de l'abattre fous fon regne.

;

7. Tiber.

Il en punit toute la ville: il l'effaça du catalogue des Soz. ibid. cités quoiqu'elle fût métropole de la province, & Euf.Chr. lat.an. voulut qu'elle reprit fon ancien nom de Mazaca, lui ôtant celui de Cefarée que l'empereur Tibere lui avoit donné. Il fe plaignit que les païens ne fe fuffent pas expofez pour fecourir leur Fortune, fans confiderer leur petit nombre. Il ôta aux églifes de la ville & de fon territoire tout ce qu'elles poffedoient en meubles & en immeubles, emploïant les tourmens pour en faire la recherche; & les condamna en trois cens livres d'or, qu'il falut païer comptant en fon trefor. Il fit enrôler tous les clercs entre les bas officiers miniftres de justice fous le gouverneur de la province : qui étoit la milice la plus méprifable & fouvent onereufe. Quant aux laï- v. Vales. hic.in ques, il les fit taxer avec leurs femmes & leurs enfans, Soz: • 6.40 pour païer le tribut comme dans les villages : les menaçant avec ferment que s'ils ne rétablissoient promtement les temples, il ne cefferoit point de maltraiter la ville, & que les têtes des Galiléens ne feroient pas en fureté. Tous ceux qui avoient mis la main à la démoli- sex. IV. c. II. tion du temple de la Fortune furent punis, les uns de mort, les autres d'exil ; & entre ceux qui fouffrirent la mort pour cette caufe, on compte Eupfychius de noble Marty'. Roma race & nouvellement marié : que l'église honore comme martyr le neuvième d'Avril.

b. Baron.

XIII. Eufebe évêque

Diané évêque de la même ville de Cefarée mourut vers ce tems-là. Etant tombé malade, il appella fes de Cefarée en clercs, entre lesquels étoit S. Bafile, & leur dit : Dieu Cappadoce.

AN. 362.

p. 919. D. Suf.

X.V. n. 24.

Greg. Naz. or. 19.p. 308.C.

m'eft témoin, que quand j'ai confenti à la formule de
foi dreflée à C. P. je l'ai fait en fimplicité, fans préten-
dre
porter préjudice à la foi de Nicée. Je n'ai ‘dans le
cœur que ce que j'ai reçû par la même tradition; & je
fouhaite de n'être jamais feparé des bienheureux trois-
cens dix-huit évêques qui ont publié cette fainte con-
feffion de foi. Tous les affiftans demeurerent pleine-
ment fatisfaits : ils embrafferent la communion, & il ne
leur refta aucune peine contre lui.

Après fa mort, la ville fe trouva divifée pour le choix d'un évêque : la dignité du fiege métropolitain & le zèle pour la religion échaufoit les efprits : quelquesuns même fuivoient les mouvemens de l'amitié particuliere. Enfin tout le peuple s'accorda à choisir un des premiers de la ville nommé Eufebe, homme d'une vertu finguliere, mais qui n'étoit pas encore baptifé. Ils l'enleverent malgré lui avec le secours des foldats qui fe trouverent prefens: le mirent dans le fanctuaire, le presenterent aux évêques qui étoient assemblez pour l'élection, & les prierent de le baptifer & l'ordonner évêque mêlant la perfuafion & la violence, Les évêques cederent à la multitude: ils baptiferent Eusebe, l'ordonnerent évêque & l'introniserent. Mais quand ils fe furent retirez & fe virent en liberté, ils réfolurent de déclarer nul tout ce qu'ils avoient fait & l'ordination illegitime : comme n'étant qu'une ceremonie exterieure où leur volonté n'avoit eu aucune part. Ils vouloient même s'en prendre à Eusebe, comme auteur de la violence.

Le S. vieillard Gregoire évêque de Nazianze, & l'un d'entre eux ne fut pas de cet avis. Car, difoit-il, puis qu'Eufebe a été forcé auffi-bien que vous, il a droit de vous accufer de fon côté ; & vous n'êtes pas plus excu

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