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Cap. 3 4.

1.6.

c. 9.

C. 10.

dit qu'Aëtius pretendoit monter la diffemblance des Cap 2 perfonnes divines, par ce paffage de faint Paul: Il y a un Dieu pere, de qui eft tout ; & un Seigneur J. C. par qui est tout, & un S. Esprit en qui est tout: Il le reprend de ce qu'il expliquoit ces particules de, par & en fuivant les diftinctions des philofophes ; & foûtient qu'il ne faut point apliquer leur doctrine humaine à la doctrine fpirituelle parce que l'écriture fainte n'observe, point ces diftin&tions. Il exclut des perfonnes divines, tout ce qui peut donner l'idée d'inegalité : il explique la doctrine de l'église touchant le faint Efprit, & refout les objections des heretiques, montrant principalement par la forme du baptême, qu'il doit être mis au même rang que le pere & le fils. Il explique la nature & les effets de ce facrement; & la fignification mysterieuse des trois immersions qui fe pratiquoient alors. Il marque la proceffion du faint Efprit, qui vient de Dieu, non. 1. p. 189 D. comme les créatures, par création, ni comme le fils par generation; mais comme le foufle de fa bouche, d'une maniere ineffable. Il montre que le faint Efprit doit eftre glorifié comme le pere & le fils, que dans l'é- p. 193 D. criture il parle en maître comme le pere: qu'il eft qua

lifié Seigneur.

Pour montrer l'origine de la forme de doxologie ou glorification, que l'on accufoit de nouveauté, il parle ainfi: Entre les dogmes que l'on conferve dans l'églife, par l'instruction & la predication, les uns nous viennent de l'écriture, les autres de la tradition des apôtres, par laquelle nous les avons récûs en fecret; les uns & les autres ont la même force dans la religion..Et de cela perfonne n'en difconvient, pour peu qu'il soit inftruit, des maximes ecclefiaftiques. Car fi nous entreprenions de rejetter les coûtumes non écrites, comme n'étant t pas Tome IV. N n

C. 13. 14. 15.

p. 177. D.

c. 19. 24.

c. 21.

c. 27. c. 29.

619.

d'une grande autorité: nous ferions fans y penfer des blessures mortelles à l'évangile : ou plûtôt nous reduirions la predication à un fimple nom. Par exemple pour commencer par ce qui eft le premier & le plus commun: qui nous a enfeigné par écrit de marquer du figne de la croix, ceux qui efperent au nom de N. S. J. C. Il entend les catecumenes. Quelle écriture nous a enfeigné de nous tourner à l'Orient pendant la priere è Qui des faints nous a laiffez par écrit les prieres qui accompagnent la confecration du pain de l'euchariftie & du calice de benediction? Car nous ne nous contentons pas de ce qui eft mentioné dans S. Paul ou dans l'évangile: mais nous difons d'autres paroles devant & aprés, comme aïant une grande force pour le facrement; & nous les avons reçûës de la doctrine non écrite. Nous beniffons auffi l'eau du baptême & l'huile de l'onction, & celui qui eft baptifé. En vertu de quelle écriture? N'est-ce pas par la tradition tacite & fecrette? & l'onction même de l'huile, quelle parole écrite nous l'a enfeignée ? Et de plonger l'homme trois fois, d'où l'avonsnous pris ? & tant d'autres ceremonies du baptême : de renoncer à Satan & à fes anges, de quelle écriture viennent-elles? Neft-ce pas ces inftructions fecrettes que nos peres ont confervées dans un refpectueux filence éloigné de toute curiosité? Il s'étend enfuite fur la raison du fecret des myfteres; comme étant perfuadé que cette pratique étoit auffi ancienne que l'églife.

Enfin pour prouver la tradition de la doxologie, il en cite les témoins. Premierement celui qui l'avoit baptifé lui-même, & admis dans le clergé, c'est-à-dire, Eusebe de Cappadoce: enfuite les plus anciens docteurs, S. Clement de Rome, S. Irenée, S. Denis de Rome,

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13.

ult.

S. Denis d'Alexandrie, Eusebe de Palestine, Origene, Africain; Athenogene ancien martyr, faint Gregoire Thaumaturge, dont il fait l'éloge: Firmilien, Melece, non pas l'évêque d'Antioche qui vivoit alors mais Eufeb. vi. kft. celui qui avoit vêcu dans le Pont quelque tems aupa- sup. I. vizum, ravant, & dont Eusebe fait l'éloge. Saint Bafile dit que les Orientaux ont le même ufage, & qu'il l'a apris d'un excellent homme de Mefopotamie, que l'on croit être faint Ephrem. Il dit que tout l'Occident en usoit de même : c'est-à-dire, que l'on difoit par tout comme on dit encore: Gloire au Pere & au Fils, & au saint Esprit.

XIV.

ques à S. Am

philoque.

S. Bafile écrivit auffi à faint Amphiloque trois épîtres Epitres canonicanoniques trés-celebres dans l'antiquité. On en compte les canons de fuite, comme d'un feul ouvrage, en forte que la premiere épître en contient seize; la feconde trente-quatre, jufques au cinquantiéme ; la troifiéme, trente cinq, jufques au quatre-vingt-cinquième. Ce font des réponses aux questions que S. Amphiloque lui avoit propofées fur divers points de difcipline: principalement fur la penitence, à l'occafion de plufieurs cas particuliers. S. Bafile decide tout fuivant les anciennes regles & la coûtume établie dans fon églife. Le premier canon regarde le baptême des heretiques, & en particulier des Cathares ou Novatiens. S. Bafile dit que les anciens ont diftingué l'herefie, le fchifme & l'affemblée illicite : qu'ils ont appellé herefie, la feparation pour un article de foi : fchifme, la feparation pour un point de difcipline; affemblée illicite,celle que tenoit un prêtre defobéiffant condamné pour quelque crime, mais fans erreur particuliere. Ainfi ils nommoient heretiques,les Manichéens, les Valentiniens, les Marcionites, les Pepuzeniens ou Montanistes. Mais ils ne comptoient

les Cathares ou Novatiens que pour fchifinatiques; & mettoient en même rang les Encratites, les Apoctatites, les Hydroparastates ou Aquariens. Cela fupofé, les anciens rejettoient entierement le baptême des heretiques, & recevoient celui des fchifmatiques. S. Bafile dit toutesfois qu'il faut fuivre la coûtume de chaque païs parce que les ufages ont été differens. C'est-à-dire, qu'il faut examiner comment chaque efpece d'heretique dohne le baptême, dans le païs dont il s'agit : car on doit rejetter celui qui n'eft point donné felon la forme que l'églife a reçûë de J. C. Ainfi il decide que le baptême des Pepuzeniens eft nul, parce qu'ils baptifoient au nom du Pere & du Fils, & de Montant ou Prifcilla; & il s'en raporte à l'usage, parce que les heretiques n'aïant point entre-eux de regle certaine, pouvoient baptifer differemment en divers lieux. Il decide auffi qu'il faut baptifer les Encratites: parce qu'ils avoient perverti la forme du baptême, pour fe rendre irreconciliables avec l'églife. Et toutefois il s'en raporte encore à la coûtume: ce qu'il faut toûjours entendre pour la preuve du fait, fi le baptême de tels heretiques en particulier étoit conferé felon la forme obfervée par l'églife. C'eft ce qui paroît de plus clair dans ce canon de S. Bafile. Il ajoûte dans la feconde épître canonique, qu'il faut No. 1. cp. 2... rebaptifer les Encratites & les Apoctatites, comme étant une branche des Marcionites, & condamnant le

V. inf. xx.

.7.8.

Can. 47. In

8.

mariage & l'usage du vin en haine du créateur. Ce qui montre qu'il y avoit des Encratites de plufieurs fortes : Conc. Arel. c. les uns heretiques proprement, les autres feulement Sup. l.x. n. 15. fchifmatiques. Enfin cette difcipline.eft conforme à celle du concile d'Arles; qui veut, que pour juger de la validité du baptême d'un heretique, on lui demande le fymbole, & que s'il ne répond pas fuivant la foi de

la trinité, on le baptife. S. Bafile veut que l'on recoive can..
les heretiques qui fe convertiffent à l'article de la mort:
toutefois avec examen de la fincerité de leur conver-
fion.

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C. 43.

c. 8,

c. 16.
Sur.liv. VII. %.

La plupart des canons de ces lettres à Amphiloque reregardent les homicides, ou ceux qui ont peché par C. 2. raport au mariage. On doit compter pour homicide la femme qui a détruit volontairement fon fruit fans diftinguers'il étoit formé ou non, fa penitence eft de dix c. 33. 52. ans. On traite de même la femme, qui étant accouchée en chemin, a abandonné fon enfant. L'homicide est celui qui a frapé à mort fon prochain, soit en attaquant, foit en défendant. Mais il faut foigneufement diftinguer le volontaire de l'involontaire, & l'on peut voir ici ces diftinctions expliquées trés-clairement, en des exemples qui les conduifent par tous les degrez. La penitence de l'homicide volontaire eft de vingt ans. Il fera quatre ans pleurant hors de l'églife, cinq ans entre les auditeurs, fept ans profterné pendant les prieres, quatre ans confiftant ou priant debout. La penitence de l'homicide involontaire eft de dix ans, deux ans pleurant, trois ans auditeur, quatre ans profterné, un an confiftant. Celui qui attaqué par des voleurs les a at- ̧ taqué de son côté, s'il eft laïque fera privé de la communion, s'il eft clerc il fera dépofé. L'homicide commis en guerre, quoique volontaire n'est point compté pour crime, étant fait pour la défenfe legitime: mais peut être eft-il bon, dit S. Bafile, de confeiller à ceux qui l'ont commis de s'abstenir trois ans de la communion, comme n'aïant pas les mains pures. L'empoifonnement & la magie font traitez comme l'homicide. Celuy qui ouvre un tombeau doit faite dix ans de penitence, comme l'homicide involontaire.

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x n.16. 7.

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c 13.

с.

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