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ad Princ. c. 3.

taux que S. Ambroise, S. Valerien d'Aquilée, Saint Aschole de Theffalonique, & Anemius de Sirmium s'y Hier. ep. 27. ad trouverent ; & il eft certain d'ailleurs, que S. Epiphane Enftoc. c. 2. ep. 16. & Paulin d'Antioche y vinrent d'Orient, accompagnez de S. Jerôme. S. Epiphane logea chez Paulę dame Romaine déja illustre par fon rang, & plus illuftre depuis par fa fainteté : Paulin la voyoit trés-fouvent, & ils lui inspirerent un ardent defir de la folitude. Ils pafferent p. 39. ad Aset. Phyver à Rome, & ne retournerent en Orient que l'année suivante; mais S. Jerôme y demeura prés de trois

Paul vita Ambr..

n. 10.

ans.

S. Ambroise étant à Rome, fut invité par une dame du rang des Clariffimes, d'aller dans fa maison au-de-là du Tibre, & y offrit le facrifice. Une baigneufe qui étoit au lit paralytique, ayant appris qu'il étoit dans cette maifon s'y fit porter dans une chaife, & pendant qu'il prioit & lui impofoit les mains, elle toucha fes vêtemens. En les baisant elle fut aussi-tốt guerie, & commença à marcher. Paulin fecretaire de S. Ambroife qui rapporte ce miracle, dit l'avoir appris à Rome même plufieurs années aprés; par le raport de quelques faints perfonnages. On voit en paffant, que l'on celebroit quelquefois le faint facrifice dans des maifons particulieres. S. Ambroise retrouva à Rome fa chere four fainte Marcelline qui y demeuroit; & elle lui fut d'un grand fecours dans une maladie, pendant laquelle il fut vifité Ambr. ep.15.m.10. par S. Afchole de Theffalonique. Celui fut une trés fenfible confolation; car il ne l'avoit point encore vû, & ils arroferent enfemble leurs habits de leurs larmes en déplorant les maux du fiecle.

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S. Jerôme pendant fon féjour de Rome, s'attacha au pape S. Damafe, & lui aidoit à écrire fes lettres, pour répondre aux confultations que les conciles de diverfes

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églifes lui adreffoient. S. Jerôme s'attira bien-tôt l'eftime ep. 99. ad Afell. & l'affection de tout le monde, par la fainteté de fes mœurs, fon humilité, & fon éloquence; en forte qu'on

evang. ep. 149.

le jugeoit digne de l'épifcopat. Le pape Damafe l'avoit Ap.Her. ep. 114. déja confulté quelquefois fur diverfes queftions de l'é- 144, 145. praf. in criture, & l'avoit excité à corriger la version latine du nouveau testament. Il continua, l'ayant auprés de lui, à le faire travailler fur l'écriture, & on raporte avec raifon, au tems qu'il étoit à Rome, le traité fur la vifion p. 142.143.146) des cherubins d'Ifaïe ; & fur la parabole de l'enfant

pro

digue, qu'il dicta l'un & l'autre ayant mal aux yeux; la Poft.epift. 1514 traduction des deux homelies d'Origene fur le cantique; Pref. in pfalt. & la correction du pseautier, selon les septante. Ce fut

Ć 7.

auffi en ce tems-là & du vivant du pape faint Damafe, p. so. ad Pam. qu'il écrivit contre Helvidius difciple d'Auxence, qui Gennad. in Hal avoit écrit un livre, où il prétendoit prouver par vid. l'écriture, que la fainte Vierge aprés la naiffance de N. S. avoir eu de S. Jofeph d'autres enfans; & passant à la these generale, il foutenoit que la virginité n'avoit aucun avantage sur le mariage. Erreur qui avoit déja cours en Orient, comme nous avons vû en parlant des Anti- Sup. xv11. n. 26ë dicomarianites, & commençoit alors à fe répandre en Occident. S. Jerôme méprifa quelque tems le traité In Helv. c. 1. d'Helvidius, tant par l'obfcurité de l'auteur, qu'il ne connoiffoit pas, quoi qu'ils fuffent tous deux à Rome; ‹. 2. que par le peu de merite de l'ouvrage. Enfin il fe laiffa perfuader d'y répondre; & montra clairement qu'il n'y a rien dans l'écriture, qui ne favorife la créance établie dans l'église, que Marie eft toûjours demeurée Vierge, & que S. Jofeph n'a été que le gardien de fa virginité. Il foûtient même que ce faint a vêcu vierge; enfin il c. 9. in fin releve la virginité, mais fans blâmer le mariage. În

croit qu'il écrivit dans ce tems-là le dialogue contre les Iii iij

C.

Luciferiens qui joints aux partisans d'Urfin, brouilloient continuellement à Rome contre le pape Damase. C'est Sup. J. XIV. m. 14. en ce traité que S. Jerôme fait voir clairement, par les actes du concile de Rimini, la maniere dont les évêques y avoient été furpris.

p.99 d. Afell.

p. 16. ad. Prin

cip. c. 3..
Praf. in ep. ad
Gal.

Une des plus grandes occupations de faint Jerôme, pendant ce féjour de Rome, étoit de répondre à ceux qui le confultoient fur l'écriture fainte, principalement aux dames Romaines. Car quelque foin que fa modeftie lui fit prendre d'éviter leur rencontre, elles avoient encore plus d'empreffement à le chercher. Sainte Marcelle, fainte Afelle fa foeur & leur mere Albine, furent de ce nombre: Marcelle profita en peu de tems de ce ep. 136. 137, & que S. Jerôme avoit appris par un long travail, & le confulta fouvent depuis, comme il paroît par fes lettres. Etant demeurée veuve le feptiéme mois aprés fes nôces; elle refusa d'épouser Cerealis homme âgé, mais trésnoble & trés-riche, qui fous Conftantius avoit été prefet de Rome, & conful l'an 358. Pendant la longue viep. 16. ad Princip. duité de Marcelle, la pureté de fa conduite ne fut jamais flétrie du moindre foupçon. Elle fe retira dans une maison de campagne proche de Rome, où elle pratiqua long-tems la vie monaftique avec fa fille la vierge Principia, & leur exemple produifit à Rome un grand nomSupl. l.x11. 20. bre de monafteres d'hommes & de filles, Sainte Marcelle avoit pris le goût de la pieté & de la vie monaftique quarante ans auparavant, lorfque faint Athanafe vint à Rome, fous le pape Jules en 341. Elle apprit de lui la vie de S. Antoine qui vivoit encore, & la discipline dès monafteres de S. Pacôme, pour les hommes & pour les

p. 10. ad Fur.

XXI. Sainte Paule. Hier. ep. 27. ad Euft. 1.

femmes.

'Paule amie de Marcelle eft la plus illuftre des dames Romaines S. Jérôme inftruifit. Elle étoit fille de Ro

que

Ep. 25. ad Pauli

gatus & de Blefilla. Le pere grec d'origine remontoit fa genealogie jusques à Agamemnon; la mere defcendoit des Scipions & des Gracques. Paule époufa Jules Toxotius de la famille Julia, par conféquent defcendu d'Iüles & d'Enée : elle en eut quatre filles & un fils. L'aînée des filles nommée Blefilla, comme fon ayeule, Ep. 22. ad Euf fut mariée feulement pendant fept mois, comme fainte Marcelle, & demeura veuve à l'âge de vingt ans. S. Jerôme pendant son féjour de Rome, lui expliqua le livre de l'Ecclefiaftique, pour l'exciter au mépris du monde. Elle le pria de lui en laiffer un petit commentaire, afin qu'elle pût l'entendre fans lui; mais comme il fe preparoit à cet ouvrage, elle mourut d'une fiévre qui l'emporta en peu de tems. Sainte Paule fa mere en fut exceffivement affligée, & S. Jerôme lui en écrivit une lettre de confolation; où il marque que Blesilla parloit grec comme latin, & qu'elle avoit même appris l'hebreu en peu de jours, & que l'écriture fainte étoit toûjours entre ses mains.

Ep. 116. ad Pank. & Ruft.

init.

La feconde fille de fainte Paule, fut Pauline qui épou- Ep 2.adPamm fa Pammachius, coufin de fainte Marcelle, de la fa- Epso.ad Pamm mille Furia, & qui comptoit plufieurs confuls entre fes ancêtres. Il étoit ancien ami de S. Jerôme qui avoit étudié avec lui, & lui adreffa depuis plufieurs de fes ouvrages. Pauline mourut devant lui, & fe trouvant veuf Ep. 26. ad oundfans enfans, il fe donna tout entier au fervice de Dieu & aux bonnes ceuvres ; embraffa la vie monaftique, & employa tout fon bien à fecourir les pauvres, particulierement les étrangers, dans un hôpital qu'il établit à Porto prés de Rome. La troifiéme fille de fainte Paule fut Euftochium, qui ne la quitta jamais, & demeura vierge. La quatriéme fut Ruffine, qui époufa depuis Alethius du rang des Clariffimes. Le fils de fainte

Marcell.

Paule & le dernier de fes enfans fut nommé comme fon pere Toxotius. Il époufa Leta fille d'Albin, païen & pontife des idoles, mais qui fe convertit en fa vieillesse, à la persuasion de fa fille & de fon gendre. Du mariage de Toxiotius & de Leta vint la jeune Paule, au fujet de laquelle S. Jerôme écrivit à Leta déja veuve une inftruction pour la maniere de l'élever chrétiennement. Telle fut la famille de fainte Paule.

S. Jerôme nous a laiffé encore les éloges de deux veuves Lea & Fabiole, & de la vierge Afelle. Lea Afelle. Lea gouverp24. ad noit un monaftere de vierges, qu'elle inftruifoit plus par fon exemple que par fes paroles : elle paffoit les nuits en prieres, son habit & fa nourriture étoient trés-pauvres, toutefois fans oftentation. Elle étoit fi humble, qu'elle paroiffoit la fervante de toutes, elle qui avoit eu autrefois grand nombre d'efclaves. L'église honore fa memoire le vingt-deuxième de Mars. S. Jerôme aprit sa mort un matin, comme il expliquoit à fainte Marcelle p. 15. ad Mare. le pfeaume 72. ce qui lui donna occafion de luy envoyer fon éloge. Deux jours aprés il lui envoya celui de faintę. Afelle, fœur de Marcelle même qui vivoit encore. Elle avoit été confacrée à Dieu dés l'âge de dix ans. A douze ans elle s'enferma dans une cellule, couchant à terre, ne vivant que de pain-& d'eau, jeûnant toute l'année, & paffant fouvent deux ou trois jours fans manger; en carême les femaines entieres. Elle avoit déja cinquante ans, & fes aufteritez n'avoient point alteré fa fanté. Elle travailloit de fes mains, ne fortoit

Martyr. Rom.

point, fi ce n'étoit pour aller aux églifes des martyrs; mais fans être vûë. Elle n'avoit jamais parlé à aucun homme, & à peine fa fœur la voyoit-elle. Sa vie étoit fimple & uniforme, & elle gardoit au milieu de Rome une parfaite folitude. L'églife en fait memoire le fixiéme

de

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