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Carm. Jamb. 23.

P. 244.

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Carm. 54. p. 128. doient agréable. Il paffa même le carême entier fans Carm. 55. p. 131. parler ; & fit un poëme pour rendre compte de fon fiCarm. 5-p.74 D. lence ; & un autre à Pâque, pour recommencer à parler les louanges de J. C. Cependant il trouva que l'églife de Nazianze avoit été fort negligée pendant fon abfence; & même infectée de l'erreur d'Apollinaire. Il prit d'abord patience : mais voyant que les heretiques, non contens de femer leurs erreurs, le calomnioient luimême, & pretendoient qu'il étoit dans leurs fentimens, parce qu'il les traitoit encore en freres: Il crut fe devoir declarer, & en écrivit au prêtre Cledonius, à qui il avoit laiffé en son abfence le principal foin du troupeau, & qui menoit depuis long-tems la vie monaftique. Les Apollinaristes fe vantoient d'avoir été reçûs par un concile d'Occident; furquoi S. Gregoire dit : S'ils ont été reçûs, qu'ils le montrent, & nous ferons contens; car ils ne l'auront été qu'en fe conformant à la fainte doctrine. Et ils ne le peuvent montrer que par un decret fynodique, ou par des lettres de communion: car telle eft la coûtume des conciles.

Sup. 1. xvI. n. 16. 2.738. B.

6.19.

Entrant en matiere, il dit : Que perfonne ne trompe ni ne se laisser tromper, en croïant un homme fans entendement, l'homme du Seigneur, comme ils le nomment: disons plûtôt notre Seigneur & notre Dieu. C'est Aug.1.retrat que les Apollinaristes appelloient J. C. l'homme du Seigneur, en grec Kyriacon, en latin Dominicum. S. Gregoire continue: Nous ne feparons point l'homme de la divinité, nous enfeignons que c'est le même, qui auparavant n'étoit point homme, mais Dieu & fils unique avant les fięcles, fans mélange de corps ni de rien de corporel. Qui à la fin a pris auffi l'humanité pour notre falut : paffible par la chair, impassible par la divinité : borné par le corps, fans bornes par l'efprit: le même terrestre

& celefte, visible & intelligible, comprehenfible & incomprehensible: afin que l'homme entier tombé dans le peché, fut reparé par celui qui est homme tout entier & Dieu. Si quelqu'un ne croit pas Marie mere de Dieu Theotocon, il est separé de la divinité. Si quelqu'un dit, qu'il a paffé par la Vierge, comme par un canal, & non pas qu'il a été formé en elle, d'une maniere divine & humaine toute enfemble: divine en ce que l'homme n'y a point eu de part; humaine en ce que les loix de la groffeffe ont été obfervées: Il eft encore impie. Si quelqu'un dit que l'homme a été formé, & que Dieu enfuite y eft entré, il eft condamnable. Si quelqu'un introduit deux fils, l'un de Dieu le pere, l'autre de la mere, & ne dit pas que c'eft le même ; il doit déchoir de l'adoption promife aux vrais fideles. Car il y a deux natures, Dieu & l'homme, comme l'ame & le corps mais il n'y a pas deux fils ni deux Dieux, non plus que deux hommes: quoique S. Paul ait ainfi nommé l'interieur & l'exterieur de l'homme. Et pour le dire en un mot: le Sauveur eft compofé de deux chofes differentes puifque le visible & l'invisible n'est pas la même chofe, non plus que ce qui eft fujet au tems, & ce qui n'y eft pas fujet : mais ce ne font pas deux perfonnes; à Dieu ne plaife; car les deux choses font unies: Dieu est devenu homme, ou l'homme eft devenu Dieu, ou comme en voudra le dire.

:

Or je dis que ce font differentes chofes au contraire de la Trinité. Car nous difons qu'il y en a un autre, & un autre, pour ne pas confondre les hypoftafes: mais non pas une autre chofe, & une autre chofe, les trois font une même chofe par la divinité. Si quelqu'un dit, que Dieu a operé en J. C. par grace, comme dans un prophete, & non pas qu'il s'y eft uni par fa fubftance

qu'il foit privé de l'operation divine. Si quelqu'un n'adore pas le crucifié, qu'il foit anathême, & au rang de fes meurtriers. Si quelqu'un dit que J. C. a été perfectionné par les œuvres, ou élevé à la dignité de Fils, aprés fon baptême ou aprés fa refurrection, comme ceux que les païens mettent au rang des dieux; qu'il foit anathême. Car ce qui commence, ou profite, ou se perfectionLuc 11.52. ne, n'eft pas Dieu : quoique l'on parle ainfi de J. C. à cause qu'il se découvrit peu à peu. Si quelqu'un dit, qu'il a maintenant quitté fa chair, que la divinité est dépouillée du corps, & qu'il ne viendra pas avec le corps qu'il a pris & qu'il conferve; puiffe-t-il ne point voir la gloire de 740. fon avenement. Si quelqu'un dit que la chair de J. C. eft defcendue du ciel, & non pas qu'elle eft prife ici de nous, qu'il foit anathême.

Venant ensuite au point capital de l'herefie d'Apollinaire, il dit : Si quelqu'un efpere en un homme fans entendement, il est fans entendement lui-même,& indigne d'être fauvé. Car Dieu n'a gueri & ne fauve que ce qu'il a pris. Si Adam n'eft tombé qu'à demi, il n'a fallu en prendre & en fauver que la moitié, s'il eft tombé tout entier, qu'il ne nous envient donc pas le falut parfait, & qu'ils ne revêtent pas feulement le Sauveur d'os, de nerfs & de la peinture d'un homme. S'il eft homme fans ame; c'est ce que difent les Ariens, afin d'attribuer la paffion à la divinité, comme au principe des mouvemens de fon corps. S'il a un ame fans entendement, comment est-il homme ? car l'homme n'eft pas un animal fans entendement. Ce fera la figure & l'habitation d'un homme, avec l'ame d'un cheval ou d'un boeuf, ou d'une autre bête, Ce fera donc là auffi ce qui eft fauvé; & la verité m'aura trompé, si je me glorifie de l'honneur qu'un autre a reçû, Il répond enfuite aux objections d'Apollinaire; & proteste

à la

&

à la fin que ceux qui ne profiteront pas de fes avis, continueront à divifer l'églife, en rendront compte au jour du Jugement. Et comme Apollinaire imposoit à la multitude par la quantité de fes écrits, & les graces de fa poëfie; Saint Gregoire promet auffi d'écrire & de faire de vers: ce qui femble être la cause de tant de poëfies, qu'il a compofées depuis fon retour de C. P.

Il écrivit une feconde lettre à Cledone, pour conten- Orat. 52i ter ceux qui demandoient des affurances de fa foi, comme s'il n'en eût pas affez donné de preuves. Il declare fimplement qu'il n'a point d'autre foi que celle de Nicée: y ajoûtant feulement ce qui regarde le S. Efprit, dont la queftion n'avoit pas encore été mûë alors. Il declare auffi fa foi fur l'Incarnation ; & parlant des Apollinaristes, il ajoûte qu'il veut bien donner un éclairciffement touchant Vital, afin, dit-il, qu'on ne m'accufe pas de rejetter maintenant fa confeffion de foi, que j'ai reçûë autrefois, comme il la donna par écrit au bienheureux Damase évêque de Rome, qui la lui avoit demandée. Ces termes font voir que cette lettre a été écrite quelque tems aprés que Vital eût donné La confession de foi ; & aprés la mort de S. Damase. S. Gregoire continuë, en difant que les Apollinaristes ne déclaroient leur fecret qu'à leurs disciples : mais que quand ils se sentoient pressez par la dispute, par les notions communes que l'écriture nous donne de l'Incarnation : ils avoüoient que J. C. avoit la raison & l'entendement, & qu'il étoit homme parfait: entendant que la divinité fupléoit à ce qui manquoit du côté de la nature humaine ; comme nous avons vû dans la dif pute de S. Epiphane contre Vital. Faut-il donc s'étonner, dit S. Gregoire, fi ma bonne volonté m'a fait prendre du meilleur côté les paroles de Vital, dont d'au- 25 Tome IV.

LII

Supliv. XVII.

8. 7. 48. A.

a

tres font choquez, les prenant dans fon vrai fens. De-là vient, à mon avis que Damafe lui-même étant mieux inftruit, & fachant qu'ils perfiftoient dans les premieres explications, les a declarez excommunięz, & à renversé leur confeffion de foi avec anathème : indigné qu'ils euffent abusé de fa fimplicité. Et enfuite: Quelle abfurdité de prétendre annoncer aujourd'hui une doctrine: cachée depuis J. C. car s'il n'y a que trente ans que leur Greg Naz ep 71. foi a commencé, quoiqu'il y en ait prés de quatre cens que J. C. a paru: notre évangile a été inutile pendant tout ce tems, notre foi a été vaine, les martyrs ont fouffert en vain, tant de fi grands prélats ont en vain gouverné les peuples.

ad Pofthum. ep 72. ad Satur.

X X V.

de Nazianze

Ep. 54. in fin.

Ep. 42.

Ep 195.

Carm. 47. p. 103.

A

Ep. 88. p. 843. D.

Ce fut vers ce tems-là que S. Gregoire fe déchargea Eulalius évêque entierement du foin de l'églife de Nazianze. Il demanda Ep. 135-p. 91 .D. inftamment aux évêques de la province d'y en établir un, & en particulier à Hellade de Cefarée, qui étoit le Vita Greg. p. 33. métropolitain. Il l'obtint enfin, & Eulalius fut ordonné T. 2 conc. p. 978. évêque de Nazianze. On croit avec raison, que c'eft le Sup. L. XVII. n. 5. même dont faint Gregoire parle avantageufement en plufieurs endroits, qui étoit fon parent, avoit embrassé la vie monastique, & s'y étoit distingué par fa vertu. S. Gregoire l'avoit fait prêtre & chorévêque, & eut une grande joye quand il le vit placé dans le fiege de Nazianze. Ce fut toutefois encore un nouveau fujet de calomnie contre lui : les uns difoient qu'il avoit méprifé cette église, les autres qu'on lui avoit donné un fucEp. 225. ceffeur malgré lui. Voici comme il en écrivit à S. GreEp. 42. goire de Nyffe qui étoit de la province: Que perfonne ne me calomnie, comme fi on avoit ordonné un autre évêque malgré moi. Je ne fuis ni fi méprisé, ni si haï : mais je les en ai baucoup priez, parce que je fuis déja comme mort, & que je craignois le poids de cette église

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