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AN. 362.

Athan a Ruf-
80.2.p. 41
Hier in Lucif.

C. 7.

XXVII.

Trinité & l'in

carnation.

SOCT 3 6.7.

ti. p. 175. D.

RNf. L. 49.

tombez, & entrer dans le roïaume des cieux en grande compagnie, que d'en être jaloux, comme fi nous devions feuls y prétendre.

Le concile d'Alexandrie fuivit cet avis le plus doux, & ordonna premierement que l'on pardonneroit aux chefs du parti heretique, s'ils renonçoient à l'erreur : mais fans leur donner place dans le clergé, parce qu'ils ne pouvoient s'excufer fur la furprise. Que ceux qui avoient été entraînez par violence, obtiendroient auffi le pardon; & de plus conferveroient leur rang dans le clergé, en renonçant à l'erreur & à la communion des heretiques. Non que l'on crût, dit S. Jerôme, que ceux qui avoient été heretiques, pûffent être évêques: mais, parce qu'il étoit conftant que ceux que l'on recevoit, n'avoient jamais été heretiques. Ces paroles de S. Jeròme ne fignifient pas que l'herefie faffe perdre le caractere & la puiffance de l'ordre: mais feulement qu'elle empêche d'en exercer legitimement les fonctions, fans difpenfe de l'églife.

Quant à la doctrine, on traita dans le concile d'ADoctrine fur la lexandrie de la divinité du S. Efprit; & on condamna ceux qui le difoient créature, prétendant toutefois proAban. An- feffer la foi de Nicée, & renoncer à l'Arianifme. On de#75, clara donc qu'il ne falloit point feparer le S. Efprit dé la substance de J. C. ni divifer la Trinité, en y mettant rien de créé, d'inferieur ou de pofterieur. On traita Ath. ad Anties, auffi du mot d'hypoftafe, parce que quelques-uns fe plaignoient de ceux qui en admettoient trois, difant que ces mots ne se trouvoient point dans l'écriture. Le concile les pria de ne rien demander outre la foy de Nicée : & toutefois il examina les fentimens de ceux qui parloient des trois hypoftafes. On leur demanda, s'ils les emploïoient dans le fens des Ariens, comme divisées,

P 576 D.

étrangeres

étrangeres, de diverse substance, & chacune fubfiftant AN. 362. par elle-même : tels que les enfans des hommes & les productions des autres créatures. S'ils vouloient dire trois fubftances differentes, comme font,l'or, l'argent, & le cuivre : ou comme d'autres heretiques, trois principes ou trois dieux. Ils assurent qu'ils ne disoient rien de tout cela, & qu'ils n'en avoient jamais eu la pensée. Le concile leur dit : Comment donc l'entendez-vous, & pourquoy enfin vous fervez-vous de ces paroles? Ils répondirent: Parce que nous croïons que la fainte Trinité n'eft pas feulement Trinité de nom mais qu'elle eft & fubfifte veritablement : Nous favons que le Pere est & subsiste veritablement : que le Fils eft & fubfiste veritablement dans la fubftance du Pere, & que le S. Esprit fubfifte & existe. Nous n'avons point dit trois dieux ou trois principes; & nous ne fouffririons pas qu'on ledît ou qu'on le pensât. Nous connoiffons la fainte Trinité, mais une seule divinité; un principe: le Fils consubstantiel au Pere, comme nos peres ont dit: le S. Efprit ni créature ni étranger, mais propre & inséparable de la fubftance du Fils & du Pere.

Le concile aïant approuvé cette explication des trois hypostases, examina ceux que l'on accufoit de n'en admettre qu'une: pour voir s'ils n'étoient point dans les fentimens de Sabellius, anéantiffant le Fils & le S. Efprit, & prétendant que le Fils étoit fans substance, ou

S. Efprit fans fubfiftance. Ils affurerent qu'ils ne le difoient point, & ne l'avoient jamais penfé. Mais, ajoûterent-ils, nous prenons le mot d'hypostase dans le même fens que celuy de substance ; & nous croïons qu'il n'y en a qu'une, parce que le Fils est de la subftance du Pere, & à cause de l'identité de nature. Car nous croïons qu'il n'y a qu'une divinité & une nature Tome IV.

H

AN. 362.

divine: & non pas une nature du Pere, à laquelle celle du Fils & du S. Efprit foit étrangere. Ceux qui admettoient trois hypoftafes s'accorderent avec ceux-cy; & ceux qui n'en admettoient qu'une, convinrent de l'explication des premiers: tous les deux partys anathematiferent Arius, Sabellius, Paul de Samofate, Valentin,, Bafilide & Manés. Tous convinrent que la confeffion de foy de Nicée étoit la meilleure & la plus exactẹ: qu'il falloit à l'avenir s'en contenter, & fe fervir de fes paroles. Au refte le mot hypoftafis étoit inconnu aux anciens philofophes, & aux autres bons auteurs de la langue grecque, du moins en ce fens : les nouveaux philo Sup. l. x. m. 43. fophes l'avoient introduit, & s'en fervoient fréquemment au lieu d'oufia, qui fignifie effence ou fubftance.. Ofius avoit traité cette queftion dans le concile qu'il tint à Alexandrie, du tems du grand Conftantin :: mais le concile de Nicée qui vint incontinent aprés n'en fit aucune mention..

Soc. 3. c.7.

Ad Antioch. 1. $78.B.

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On traita auffi du mystere de l'incarnation dans le concile d'Alexandrie : on interrogea ceux qui difputoient sur ce sujet, & on les fit convenir de part & d'autre, qu'il ne faut pas mettre J. C. feulement au rang des prophetes, & ne le regarder que comme un faint homme venu à la fin des fiécles. Car il eft dit fimplement des prophetes, que la parole de Dieu leur a été adreffée: mais il eft dit de J. C. que la parole ou le verbe luy-même a été fait chair ; & qu'étant dans la forme de Dieu, il a pris la forme d'efclave:qu'il s'eft fait homme, & eft: né de Marie, felon la chair à caufe de nous : & qu'ainfi le genre humain, entierement & parfaitement délivré du peché par luy, & affranchi de la mort, eft introduit dans le roïaume des cieux. Ils confefferent auffi que le Sauveur n'avoit pas un corps fans ame, fans fentiment

Ioan. XI., 4.

ou fans penfeé, & que cela n'eft pas poffible,puisqu'il ne AN. 362. nous a pas feulement procuré le falut du corps, mais auffi de l'ame. Etant vraïement Fils de Dieu, il eft devenu auffi Fils de l'homme; & étant le Fils unique de Dieu, luy-même eft devenu le premier né entre plufieurs freres. C'est pourquoy le Fils de Dieu qui étoit 20:19 VII. 58. devant Abraham,n'eft pas un autre que celuy qui eft venu.aprés Abraham ; & celuy qui a reffufcité Lazare, n'étoit pas un autre que celuy qui demandoit où on l'avoit mis: c'étoit le même, qui demandoit comme un homme où il étoit, & qui le reffufcitoit comme Dieu. C'étoit le même qui crachoit par le corps comme homme, & qui par l'efprit, comme Fils de Dieu, gueriloit Loan. 9. €3. l'aveugle né : qui fouffroit en sa chair, comme dit faint Pierre; & qui comme Dieu ouvroit les fepulchres & reffufcitoit les morts. Ceux qui difputoient au fujet de l'Incarnation, convinrent d'expliquer ainfi tout ce qui en eft dit dans l'évangile.

Pet. 4. L.

41

Euf. 4. ht 31.

Sup. 16.12.
Sup. 1. 13. n. 47°

Scc 3 c. 8.

Cette doctrine n'étoit pas nouvelle, mais conforme Soc 3 à la tradition ecclefiaftique & aux écrits des anciens. S. Irenée, S. Clement d'Alexandrie, Apollinaire d'Hierapolis qui vivoit fous Marc Aurele, Serapion d'Antioche avoit écrit la même chofe, que le Verbe incarné avoit une ame. Origene l'avoit enfeigné, & le concile tenu de fon tems au fujet de Berylle évêque de Boftre en Arabie en avoit écrit de même. S. Athanafe lût dans le concile d'Alexandrie l'apologie qu'il avoit écrite long-tems auparavant, pour jultifier fa fuite contre les calomnies de Leonce d'Antioche & des autres Ariens. Enfin le concile écrivit à Lucifer, àCymacius Ap Ahantom de Palte en Syrie, & à Anatolius d'Eubée, qui étoient à comp $10. Antioche, , pour leur rendre leur rendre compte de ce qui s'étoit paffé; & cette lettre qui eft connue fous le nom de lettre

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AN. 362.

XXVIII.

Lettre à l'églife d'Antioche. Sapolo x3 - 33

Sup. l. 12, n.. 35

de S. Athanafe à l'églife d'Antioche, fut envoïće par S. Afterius de Petra, & S. Eufebe de Verceil.

Les peres du concile d'Alexandrie y parlent ainfi : Recevez tous ceux qui voudront avoir la paix avec vous, principalement ceux qui s'affemblent dans la Palée, c'étoit le party de S.Melece: attirez auffi ceux qui quittent les Ariens & les recevez avec une affection paternelle,les uniffant à nos chers freres qui fuivent Paulin: fans leur demander autre chofe, que d'anathematiser l'herefie Ariene, & de confeffer la foi de Nicée. Qu'ils condamnent auffi ceux qui difent que le S. Efprit eft créature; & les erreurs de Sabellius, de Paul de Samofate, de Valentin, de Bafilide & de Manés. Et enfuite: Empêchez abfolument qu'on life, ou qu'on montre l'écrit que quelques-uns font valoir, comme étant une expofition de foy du concile de Sardique: car ce concile n'a rien fait de femblable. Il est vray que quelques-uns demanderent, que l'on écrivît touchant la foy, & entreprirent temerairement de le faire: mais le faint concile en fut indigné, & ordonna de fe contenter de la définition de Nicée. Les peres d'Alexandrie raportent enfuite ce qu'ils ont fait touchant les questions de l'hypoftafe & de l'incarnation, & comment en faifant expliquer ceux qui parloient differemment, ils les ont trouvezdans les mêmes fentimens. Ils exhortent ceux à qui ils écrivent d'en ufer de même : de recevoir à la paix tous ceux qui donneront les mêmes explications à ces paroles,de rejetter les autres comme fufpects; & en general d'exhorter tous les catholiques à fuir les jugemens temerairės & les difputes de mots, & à conferver l'union par tous les moïens poffibles. Ils ajoûtent à la fin: Lifez ceci publiquement dans le lieu où vous avez accoûtumé de vous affembler; car il eft jufte que l'on y

faffe

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