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tune excessive d'Eutrope donne quelque couleur à ce reproche.

Mais Symmaque payen comme Zofime, & mieux Symm. 11. epift. inftruit que lui, comme contemporain, écrivant à Fla- 13. vien fon ami, & lui parlant du panegyrique de Theodofe, que lui-même Symmaque avoit prononcé publiquement; reconnoît qu'il n'avoit fait qu'effleurer la matiere, & loüe particulierement fon defintereffement: témoignage qui ne doit pas être fufpect dans une lettre familiere entre deux payens, tres-zelez pour l'idolâtrie, & par confequent peu difpofez à flatter Theodofe. Le fophifte Themiftius, dans deux de fes haran- Thimift, eras. zi gues, le met au deffus des plus grands hommes de l'an- " tiquité ; enfin Aurelius Victor hiftorien payen en parle Victor.epift in finë ainfi Theodofe reffembloit à Trajan, par : les qualitez de l'efprit & du corps, corps, autant que l'on peut connoître par les écrits des anciens & par les peintures. Il avoit comme lui la taille haute, le corps bien proportionné; la chevelure, le vifage à peu prés de même; l'efprit entierement femblable, doux, complaifant, populaire, ne fe croyant diftingué des autres, que par l'habit: honnête à tout le monde, mais principalement aux gens de bien. Il aimoit les efprits finceres, il admiroit les favans, pourvû qu'ils ne fuffent point malins: il faifoit de grands presens & noblement, il aimoit ceux qu'il avoit connus, étant fimple particulier, & leur donnoit des honneurs, de l'argent & d'autres graces: principalement à ceux dont il avoit éprouvé la fidelité dans fa disgrace, soit en sa perfonne, foit en celle de fon pere. Mais il avoit tant d'averfion des défauts de Trajan, c'est-dire, des excés de vin & de la paffion de triompher, qu'il n'a fait la guerre que quand il s'y eft trou vé engagé, & a défendu par une loi de fe faire fervir

dans les feftins par des perfonnes trop parées, & d'y faire venir des Muficiennes. Il a cheri la pudeur jufques à défendre le mariage des coufines, comme ceux des foeurs. Il étoit mediocrement inftruit des lettres, en comparaifon des plus favans: mais penetrant & curieux de l'histoire dans laquelle il ne ceffoit de détefter ceux où il voïoit de l'orgueil, de la cruauté, de la tyrannie, comme Cinna, Marius, Silla, tous les ambitieux, mais fur tout les perfides & les ingrats.

Il eft vrai qu'il fe mettoit en colere quand il en avoit fujet, mais il s'appaifoit promptement, & un peu de retardement adouciffoit fes ordres, quelquefois feveres, Ce qui eft d'une vertu rare, c'est qu'il fut certainement meilleur, aprés que le tems eut accru fa puiffance, & encore plus aprés la guerre civile. Il s'appliqua foigneufefement à la police des vivres ; & le tyran ayant levé & confumé de grandes fommes, il les rendit à plusieurs de fon argent, au lieu que les meilleurs princes rendoient à peine les heritages; & encore nuds & dégradez.

Quand au dedans de fa cour & de fa famille, il honora fon oncle comme un pere; il traita comme fes enfans ceux de fon frere & de fa four; il eut pour ses parens & fes alliez une affection paternelle. Il favoit donner un repas avec politesse & gaïeté, & fans profufion; fa converfation étoit proportionnée aux perfonnes, à leurs inclinations, à leur dignité, mêlée de gravité & d'agrement; il étoit bon pere & bon mari, Il s'exerçoit le corps fans fe paffionner ni fe fatiguer, principale ment par la promenade, pour fe relâcher l'efprit quand il en avoit le loifir, & il confervoit fa fanté par la for brieté. C'est le portrait qu'Aurelius Victor nous a laiffé de Theodofe.

Nous avons encore une des loix dont il fait men,

tion

.

tion dans cet éloge de Theodofe, dattée de C. P. le hui

Serm.

tiéme des calendes de Juillet, fous le confulat d'Arcade & de Bauton, c'est-à-dire le vingt-quatriéme de Juin 385. portant défenses à toutes perfonnes d'acheter, d'in- L 10. C. Th. de ftruire ou de vendre aucune joüeufe d'inftrument, ou de la faire venir aux feftins ou aux fpectacles, ou d'avoir des esclaves musiciens de profeffion. C'étoit un ancien abus, contre lequel les peres ont fouvent déclamé. L'autre loi contre les mariages des cousins ger- v. Gothof. ibid. mains ne fe trouve plus: mais d'autres auteurs en font mention, & particulierement S. Ambroise à Paterne. Ambr.ep. 6o. n. 8 C'étoit un des plus confiderables entre les Romains, qui l'avoit confulté, de l'avis de fon évêque, fur un mariage qu'il vouloit faire de fon fils avec fa fille, c'est-àdire de l'oncle avec la niece. S. Ambroife le détourne absolument de ce mariage, comme contraire à la loi divine, & aux loix humaines de fon tems.

On trouve une loi de Theodofe de l'année 390. adref L.6.C.Th. nd. fée au vicaire de Rome, qui condamne au feu un cri- Jul.de adul. me qui offenfe la nature. On en trouve une de l'an L. 2. c. Nic. de 389. par laquelle il rejette ce qui eft donné à l'empereur seftamen par codicile, recevant feulement ce qui lui vient par

teftament; Symmaque releve cette loi par de grands Lib. 11-ep. 13éloges.

LX. Anicius Probus

Les confuls de cette année 395. font remarquables, par la splendeur de leur famille, qui devint toute chré- & fa famille. tienne. C'étoit deux freres Olibrius & Probin; & la chofe étoit jufques-là fans exemple que deux freres euffent été confuls ensemble. Leur pere Sextus Anicius Pe- Am. Mare. lib. tronius Probus, fut le Romain le plus illustre de fon tems par fa noblesse, ses richeffes & fes dignitez: fon pere & fon aïeul avoient été confuls, & il le fut luimême avec l'empereur Gratien l'an 371. Il fut d'abord

Tome. IV.

Q999

XXV. c. 11. àbi

Vales.

Sup. liv. XVII.

2. 21.

Olybr. & Prob.

Ap. Baron. amer 395. init

proconcul d'Afrique, puis quatre fois prefet du pretorre, tantôt des Gaules, tantôt d'Italie; & ce fut en cette qualité qu'il donna à S. Ambroife le gouvernement de Claud. de Con l'Emilie & de la Ligurgie. Il avoit des biens immenses : fes terres étoient répandues par toutes les provinces de l'empire, fes liberalitez étoient proportionnées à ses richeffes. Il étoit Chrétien, reçût le baptême à la fin de sa vie, comme il paroît par fon épitaphe, où sa femme & fes enfans font recommandez à ses prieres. On lui dressa un tombeau magnifique au Vatican, auprés de l'église de S. Pierre : le cercueil étoit de marbre orné de fculptures, qui reprefentoient J. C. tenant une croix chargée de pierreries, & accompagné de douze apôtres ; & au-deffus des colombes bûvant deux à deux Paul vit. Ambr.n. dans des vafes. On le voit encore à Rome. Sa reputation étoit si grande, que deux nobles Perses étant venus en Occident, du temps de l'empereur Theodose, n'eurent de la curiosité que pour voir deux, perfonnes : S. Ambroife à Milan, & Probus à Rome. Sa femme fut Proba Faltonia, illuftre par fa pieté, à qui S. Augustin écrivit depuis une lettre fameufe touchant l'oraifon. Elle eut trois fils, Probin & Olybrius confuls de cette année, & Probus conful en 406. Olybrius époufa Juliene, & la laiffa bien-tôt veuve avec une fille nommée Demetriade qui demeura vierge. C'est à cette Juliene que S. Auguftin adreffa le livre du bien de la viduité; & à Demetriade, que S. Jerôme écrivit un traité de la maniere Epift.. de conferver la virginité. Telle étoit cette illuftre & fainte famille.

Hier. ep. 20. ad
Dimetr. c. 4.

Toms. 6.

Fin du quatrieme Tome.

TABLE

DES MATIERES

Abraham évêque de Batne au con-

Bondantius évêque de Trente. 414.

390.

cile de Conftantinople
Abftinences & mortifications approu-
vées au concile de Gangres. 336-337-
Abftinence fuperftitieufes. 571.
Acace de Cefarée. Sa foibleffe. 117.
Acace évêque de Berée. 355. Au con-
cile de Conftantinople. 390.
Academiciens. Traité de S. Auguftin
513.

contre eux.

Acceptus refufe l'évêché de Frejus. 306.
Accufations contre les évêques, com-
ment reçûes.
583.
Adelphius évêque d'Onuphis, banni lous

216.

591.

617.

616. 617.

616.

Valens.
Adelphius chef des Maffaliens, convain-
cu par Flavien.
Adeodat fils de S. Auguftin, 509. Son
baptême. 16. Sa mort.
Adyta fanctuaire des païens. 595. 602.
Aerius chef des Aëriens. 616. Ses dog-
mes particuliers.

Aeriens heretiques.

Aetius heretique. Rappellé par Julien.8.

Ordonné évêque par les Ariens. 74.

Oppofé à Euzoïus & à Eudoxe. 119.

Agapes ou feftins dans les églifes, dé-

fendus au concile de Laodicée. 159.

Abolis par S. Ambroife. 507. Abolis
en Afrique.
Agapius,prétendu évêque de Boftre.647.
Agellins évêque Novatien de C. P. 452.
S. Agricola martyr.

630.

647.

Alaphion &c. Moines près de Gaze.266.
Albin pere de Leta..
Sainte Albine.

440.
438.

pis. 69. Concile l'an 362. page 540

&c.Sa lettre à l'églife d'Antioche. 60.

Concile & lettre à S. Damafe. 180.

lypius ami de 3. Auguftin. Le fuit à
Milan. 508. Se convertit avec lui.
512. Son baptême. 516. Son retour en
Afrique.

562.

413.

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