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rent à chacune fon jour particulier non fuivant l'ordre où elles font placées dans le firmament, mais fuivant une mesure de mufique appellée diateffaron. Car en commencant par Saturne la plus élevée des planetes à qui le famedi étoit conlacré, ils laiffoient Jupiter & Mars pour venir au foleil, à qui ils avoient confacré le dimanche; & pour venir au lundi, ou jour de la lune, ils laiffoient encore Venus & Mercure; & ainfi des autres. Ils conferverent le même arangement en partageant le jour en 24. heures felon l'ordre naturel des planetes. Car commençant leur calcul par Saturne, Jupiter, Mars, &c. jusqu'à 24, le jour fuivant tomboit fur le foleil, d'où comptant encore le même nombre de 24. le jour fuivant tomboit fur la lune qui faifoit le lundi, & ainfi du refte, fuivant ce qui fe pratique encore aujourd'hui.

Les juifs obfervent le même ordre fur des fondemens à peu près pareils, comme on peut le voir dans leurs ouvrages aftronomiques touchant les heures planetaires & les nativités. Car ils tracent à intervales égaux fept triangles, dont les bafes font les fept côtés d'une figure feptilaterale décrite dans un cercle. Les noms des planetes font placés aux angles felon leur ordre naturel en forte qu'en commençant par Saturne, & tirant des lignes d'un angle à

l'autre, jufqu'à ce que l'on ait décrit fept triangles fur les bafes des fept côtés de la figure feptilaterale, il fe trouvera que les triangles fe fuccederont dans l'ordre fuivant le premier étant fait pour Saturne, le foleil & la lune, c'eft-à-dire pour le famedi, le dimanche, & le lundi, le reste fuivra pour les autres jours de la femaine. On trouve cette figure dans Gaffarelle chap. 1 1. & dans Fabric. Paduan.

Mais quoiqu'ils euffent fuivi l'ordre établi des planetes, il eft à remarquer qu'ils leur avoient attribué d'autres noms, & leur en avoient impofé qui defignoient leur principale vertu, comme on l'obferve fur tout dans leurs planetes rouges & éclatantes qui font celles de Mars & de Venus. Mais ce changement dans les noms ne les empêcha pas de leur attribuer des vertus, & ils n'oublierent pas ces planetes remar quables que Dieu lui-même admit dans le tabernacle, fi l'on peut admettre ce que l'on a conjecturé du chandelier d'or; & dont ils ont dit que la tige defignoit le foleil, & les branches les planetes qui font autour de cet aftre.

9. Nous éviterons de nous étendre da→ vantage fur des articles de même nature; nous demandons feulement quels effets naturels on doit attendre d'une pierre creuse que l'on aura fufpendue dans une écurie

pour se garantir du cochemar ; ou de morceaux de potences pour fe guerir des fièvres tierces; ou de fe frotter les mains au clair de la lune, pour enlever des verrues; ou de toucher un cadavre, pour ôter les taches de la peau ? ce que l'on doit croire de ces opinions reçues parmi nos femmes d'Angleterre, que la premiere côte rôtie d'un bœuf falé eft un remede fpecifique pour les pertes de fang; que piffer fur de la terre fraichement remuée par une taupe provoque les regles; que fi le col d'un enfant ne fe roidit que quelques heures après fa mort, c'eft un figne qu'il mourra bientôt quelqu'autre perfonne de la même famille; que fi une femme enceinte regarde un cadavre, fon enfant aura le teint pâle & livide.

Nous abandonnons tous ces articles aux recherches de nos curieux, contents de leur avoir ouvert une auffi ample carriere. En attendant nous efperons qu'ils recevron favorablement ces effais, & qu'ils excufe ront les fautes qui auront pû nous échaper Difce, fed ira cadat nafo rugofaque fanna, Dum veteres avias tibi de pulmone revello.

2བགླིང་,་ཀྱི་མs

མིང་ ིང་ཚི་ཚིགས་

ESSAI

SUR LES ERREURS

POPULAIRES.

LIVRE V I.

De plufieurs opinions qui ont rapport la cofmographie ou à l'histoire.

CHAPITRE PREMIER. Qu'il eft impoffible de fçavoir précisément le tems de la création.

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'ORIGINE ou le commencement du monde n'eft guere moins impénétrable que fa durée ou fa fin; & comme il y auroit de la présomption à vouloir pénetrer celle-ci, on fe flatteroit inutilement, fi l'on prétendoit découvrir précisément cellelà. Si l'on confidere les recherches qui ont été faites jufqu'ici, les difficultés innombrables qui fe font prefentées dans cet examen, la maniere differente dont penfent

les hommes, & l'imperfection de leurs découvertes, on conviendra de ce que j'avance ici.

1° L'hiftoire payenne ne nous inftruit point fur cet article; on n'y apperçoit aucun fait d'où elle date fon commencement. Quelques-uns mêmes des plus refpectables, bien loin de marquer un point fixe, donnent comme un axiome l'éternité du monde. Ce dogme fuit naturellement du systême d'Epicure. Ariftote tâche de le prouver dans fon traité de cælo par des raisonnemens qui ont l'air de demonstrations, il y argumente confequemment felon fes principes; car il tâche d'y établir une generation physique, & une matiere premiere qui ne reconnoît d'autre auteur qu'elle même. Moyfe feul ne nous laiffe rien à defirer dans fon hiftoire de la création, c'est-à-dire de la production de toutes chofes hors du fein du neant, & de la formation de la matiere, & de fon arrangement.

D'autres loin de marquer ce point fixe ont foutenu des opinions qui ne peuvent fe concilier ni avec la chronologie, ni avec la raison. Ils ont prétendu que les hommes avoient été produits à la maniere des plantes, chacun dans fon climat, & dans la region qu'ils ont occupées, & ils leur ont donnés des noms qui expriment leur propre fentiment. C'eft pour cela que les athe

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