bactriens une armée de 7ooooo hommes 700000

de pied, 200000 de cavalerie, avec 10600 chariots. Semiramis mena contre les indiens 1 300000 hommes de pied, 500000 chevaux, 100000 chariots, fans compter les chameaux; & Staurobate roi des Indes fut au devant avec des forces encore fu perieures. Mais ce qui eft à remarquer, eft que l'on n'étoit pas encore à la fin du 4 fiécle depuis le deluge.

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On s'imaginera peut-être que les hommes ne fe difperferent point avant le deluge, parce qu'ils parloient alors une feule & même langue. Nous avouons que cela put retarder leur difperfion, mais cela voit-il empêcher leur multiplication, dont une fuite néceffaire étoit de déta cher continuellement des colonies, comme firent enfuite les pheniciens, les grecs, & les romains, & que nous en avons des exemples de nos jours? Nous obferverons encore que les hommes avoient commencé à fe difperfer avant la confufion des lanainfi le dit l'écriture qui en marque gues; même la néceffité, & qui exprime en ces termes le prétexte de la conftruction de Babel: de peur que nous ne foyons difperfés fur la face de la terre.

2° Si quelqu'un s'imagine que a terre s'eft plus facilement peuplée après le deluge, parce que le commerce & la naviga

Tome II.

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tion ont peuplé les îles; on le fupplie de confiderer qu'il n'eft pas certain qu'il y eût des îles avant le deluge, & que des auteurs judicieux le nient fur des fondemens plaufibles.

Enfin, fi de ce qui eft dit dans la Genefe qu'environ fix-vingt ans avant le deluge les hommes commencerent à fe multiplier fur la terre, on concluoit que la terre fût mal peuplée avant le deluge; nous répondrons qu'il n'eft queftion là que de la race de Cain, & que l'on peut feulement conclure que les hommes commencerent à fe multiplier extrêmement, & non pas qu'ils ne le fuffent point encore. On trouve fou vent des expreffions femblables dans le texte facré. Ainfi il eft dit de Noé qu'il commença à cultiver la terre, ce qui fignifie feulement qu'il commença à s'y appliquer davantage : & ailleurs il eft dit du Sauveur qu'il commença de chaffer ceux qui vendoient dans le temple; c'eft à dire qu'il le fit actuellement, ou avec zele.

J'ai rapporté fur la queftion que je m'étois propofée tout ce qui peut fe dire de plus probable & de plus clair. Mais au jugement dernier le dénombrement des hommes la mettra dans un plus grand jour. Ainfi je n'impofe à perfonne la néceffité d'embraffer mon opinion qu'autant qu'il la croira la plus probable. Je demande

feulement qu'on ne reçoive point des problêmes comme des axiômes, ni des doutes comme des démonftrations; car on ne peut ufer de trop de précaution dans les chofes douteufes, & qui ne font fondées que fur l'opinion. Pour nous, s'il nous eft quelquefois arrivé de nous égarer, nous avons la confolation de n'avoir embraffe d'autres erreurs que des erreurs qui ne nuifent point, & de n'avoir hazardé notre fentiment qu'a près un raifonnable examen.

CHAPITRE VII.

40 300De l'Orient && de l'Occident.

Es philofophes & les geographes ont fort élevé les terres orientales au deffus des terres occidentales, C'eft la, difent les uns, que naillent l'or, les pierreries, les épiceries. C'est là, difent les autres que les peuples recevant les premieres influent ces du foleil, font plus fpirituels & plus polis. Mais fi nous examinons bien cette opinion, nous la trouverons appuyée fur de foibles fondemens.

A parler avec précifion, il n'y a dans la nature ni orient ni occident; l'un & l'autre n'étant que des points relatifs, & qui va rient felon les di fferentes longirudes. En premier lieu, un même pays fera oriental ou occidental pour ceux qui habitent le

même parallele, ou qui l'occupent diverfement de l'orient à l'occident. Ainfi l'Italie étant à l'orient de l'Efpagne; la Grece de l'Italie, la Perfe de la Grece; & la Chine de la Perfe; en prenant le rebours, la Perfe fera à l'occident de la Chine, ainfi dú reste. Et le même pays fera tantôt oriental, & tantôt occidental, puifque la Perfe qui est à J'orient de la Grece n'en eft pas moins occidentale par rapport à la Chine.

Dans d'autres pofitions, le même point de la terre fera oriental & occidental en même tems, comme font nos antipodes, ou ceux qui nous font diametralement oppofés. Les americains font antipodes aux indiens; & certaines regions des Indes font en même tems orientales & occidentales à l'égard de l'Amerique, felon qu'on les prendra à droit ou à gauche. Car deux voyageurs partant en même tems du même lieu; l'un par l'orient, l'autre par l'occident, la diftance étant égale, ils arriveront tous deux en même tems dans l'Amerique.

Pour ceux qui habitent le même parallele, & qui ont les poles pour zenith, ils n'auront ni orient, ni occident, du moins la plus grande partie de l'année; car s'ils prennent pour leur orient, fuivant l'acception du mot, le lieu où le foleil fe leve pour eux; & s'ils regardent comme leur occident l'endroit où il fe couche auffi

pour eux, il eft certain que pendant près de fix mois ils n'ont ni orient, ni occident. Car pendant tout ce tems le foleil se tient au deffous de leur horizon, & le reste de l'année il eft continuellement au deffus tournoyant autour d'eux, fans entrecouper leur horizon. Et fi, comme la raison le veut, on nomme leur point oriental ce lieu où le foleil fe leve une feule fois, c'est à dire dans leur équinoxe, ces points cardinaux feront dérangés à leur égard, & dans la rigueur, on ne pourra leur donner ni l'une ni l'autre denomination. Car on ne doit certainement pas donner le nom d'orient à un point qui a fon midi des deux côtés, comme celui-ci, Or fi ceux qui habitent fous les poles n'ont point d'autre nord que leur zenith, le point oppofé, c'est à dire le refte du globe qu'ils n'habitent pas eux-mêmes doit être leur midi. Donc on eft mal fondé de faire dépendre quoique ce foit de cette prétendue fituation à l'orient, ou à l'occident.

Cette fauffe opinion vient de ce qu'on s'eft mépris fur ce qui conftitue en effet l'orient & l'occident, & que l'on a raisonné fur ces deux points comme fur le nord & fur le midi, quoique la difference en foit palpable. Le nord & le midi font les deux points de cet axe fur lequel tournent les cieux. Or ces deux points font fixes & invariables,