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La frayeur et la mort vont sans cesse à ta suite, Monstre nourri de sang, cœur abreuvé de fiel, Plus digne de regner sur les bords du Cocite, Que de tenir ta place entre les Dieux du Ciel.

Ah! lorsque ton orgueil languissoit dans les chaînes,

Où les fils d'Aloüs te faisoient soupirer, Pourquoi, trop peu sensible aux miseres hu

maines,

Mercure, malgré moi, vint-il t'en délivrer ?

La discorde dès-lors avec toi détrônée,
Eût été pour toujours releguée aux Enfers,
Er l'altiere Bellone au repos condamnée,
N'eût jamais exilé la Paix de l'Univers.

La Paix, l'aimable Paix fait benir son Empire,
Le bien de ses Sujets fait son soin le plus cher
Et toi, Fils de Junon, c'est elle qui t'inspire
La fureur de regner par la flamme et le fer.

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Chaste Paix, c'est ainsi que le Maître du Monde
Du fier Mars et de roi sçait discerner le prix.
Ton Sceptre rend la Terre en délices féconde
Le sien ne fait regner que les pleurs et les cris.

M

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I ij Pourquoi

Pourquoi donc aux malheurs de la Terre affligée Refuser le secours de tes divines mains?

Pourquoi du Roy des Cieux chérie et protegée, Ceder à ton Rival l'Empire des Humains?

Je t'entends, c'est en vain que nos vœux unanimes
De l'Olimpe irrité, conjurent le courroux,
Avant que sa justice ait expié nos crimes,
Il ne t'est pas permis d'habiter parmi nous,

Et quel siecle jamais mérita mieux sa haine ? Quel âge plus fécond en Titans orgueilleux ? En quel temps a-t'on vu l'impieté hautaine Lever contre le Ciel un front plus sourcilleux ?

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La peur de ses Arrêts n'est plus qu'une foiblesse
Le blaspheme s'érige en noble liberté ;
La fraude au double front en prudente sagesse,
Et le mépris des Loix en magnanimité.

Voilà, Peuples, voilà ce qui sur vos Provinces
Du Ciel inexorable attire la rigueur,
Voilà le Dieu fatal, qui met à tant de Princes
La foudre dans les mains, la haine dans le cœur,

Des

Des douceurs de la Paix, des horreurs de la

Guerre

Un ordre indépendant détermine le choix,

C'est le courroux des Rois qui fait armer la

Terre,

C'est le courroux des Dieux qui fait armer les Rois.

C'est par cux que sur nous la suprême ven

geance

Exerce les fleaux de sa séverité.

Lors qu'après une longue et stérile indulgence Nos crimes ont du Ciel épuisé la bonté.

Grands Dieux ! si la rigueur de vos coups légitimes

Si

N'est point encore lassée,après tant de malheurs, tant de sang versé, tant d'illustres Victimes N'ont point fait de nos yeux couler assés de pleurs.

Inspirez nous du moins ce répentir sincere Cette douleur soumise, et ces humbles regrets, Dont l'hommage peut seul en ces temps de colere Fléchir l'austerité de vos justes Décrets.

Echauffez notre zéle, attendrissez nos ames

I iij

Elevez

>Elevez nos esprits au celeste séjour.

Et remplissez nos cœurs de ces ardentes flâmes Qu'allument le devoir, le respect, et l'amour.

Un Monarque Vainqueur, Arbitre de la Guerre,

Arbitre du bonheur de ses plus fiers Rivaux, N'attend que ce moment pour poser son Tong nerre,

Et pour

faire cesser la rigueur de nos maux.

Que dis-je ? ce moment de jour en jour s'a→

vance

Les Dieux sont adoucis,nos vœux sont éxaucés D'un Ministre adoré l'heureuse providence Veille à notre sålut, il vit, ç'en est assés.

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Peuples, c'est par lui seul que Bellone asservie
Va se voir enchaîner d'un éternel lien.

C'est à votre bonheur qu'il consacre sa vie,
C'est à votre repos qu'il immole le sien.

Reviens donc, il est temps que son vœu se

consomme,

Reviens, divine Paix, en recëuillir le fruit

Sur

Sur ton Char lumineux fais monter ce grand

Homme,

Et laisse toi conduire au Dieu qui l'a conduit.

Ainsi du Ciel calmé rapellant la tendresse Puissions-nous voir changer par ses dons souverains,

Nos peines en plaisirs, nos pleurs en allegresse Et nos obscures nuits en jours purs et serains,

ARRESTS NOTABLES

L

ETTRES Patentes portant érection de la Terré et Baronie de Mauleon en Duché et Pairie de Chastillon.

LOUIS par la grace de Dieu, Roy de France et de Navarre: A tous présens et à venir. SALUT. La premiere attention des Rois doit être de reconnoître d'une façon digne de la Grandeur et de la Majesté Royale, les services qu'ils ont reçus de leurs Sujets, et de proportionner les ré compenses à l'importance des services et à la qualité de ceux qui les ont rendus. Entre les Dignités dont nous avons coutume de décorer les Personnes de notre Royaume de la plus haute naissance et les plus distinguées par leurs qualités personnelles, nous n'en connoissons pas de plus éminentes que celle de Pair de France, et nous ne pouvons en faire une aplication plus

I iiij

conve

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