de Janvier prochain dans la ville de Ratisbonne; enfin vers le milieu du mois d'Octobre il AN.1545 confentit qu'on ouvriroit le concile pourvû qu'on ne touchât point aux dogmes, qu'on n'y traitât d'aucune matiere qui eut rapport à l'hérefie des Lutheriens, de peur de les irriter,, & qu'on ne parlât que de la reformation. Quoique ces conditions duffent irriter le pape, puifquon donnoit par-là gain de caufe aux Lutheriens, & qu'on fortifioit leur parti, cependant il voulut bien diffimuler fon mécontentement, & il manda à fon nonce que, pour complaire à l'empereur, il alloit ouvrir le concile fans differer, & qu'il promettoit qu'on y procederoit avec une entiere liberté, & dans les formes ordinaires, fans faire mention de l'ordre qu'on y obferveroit; fi l'on commenceroit par la matiere de la reformation, ou fi l'on traiteroit les queftions du dogme preferablement aux autres.

Ainfi le trente-uniéme d'Octobre il envoya à fes légats une bulle qui portoit que, puifqu'on n'avoit pu ouvrir le concile le dimanche Latare, quatrième de carême, on ne manquât pas d'en faire l'ouverture le treiziéme deDecembre, troifiéme dimanche d'avent, dont la meffe commence par le mot Gaudete, qui marque la joie que doivent reffentir les prélats arrivez à Trente, & toute la chrétienté d'une fi heureufe nouvelle. En effet les évêques en furent d'autant plus joyeux qu'ils avoient fort apprehendé de refter long-tems à Trente fans rien faire. Outre cela les légats reçurent un bref particulier qu'ils avoient de-, mandé pour être mis dans les actes, dans lequel on déclareroit que le long retardement. de l'ouverture du concile ne retomboit pas fur eux, & que maintenant elle fe faifoit avec une

XCV. Le pape

par une bulle indi que l'ouverture du concile au treiziéme Decembre. Pallav. ut Jupra cap. 15.2. S.

mûre déliberation. De plus on accordoit aux AN 1545. évêques d'Allemagne la liberté d'y affifter par procureurs, à cause de l'hérefie dont les ravages demandoient leur prefence dans leurs diocefes; & afin que les autres prélats ne fe prévaluffent pas de cette indulgence, on accor doit aux légats le pouvoir de la difpenfer avec prudence & fageffe, felon les befoins réels de chacun.

tons droi

Les légats cependant se trouverent dans un nouvel embarras, fur ce que le roi de France qui, dès le troifiéme de Mai, avoit envoyé Claude d'Urfé gouverneur du Forêts, Jacques de Linieres prefident au parlement de Paris, Pierre Danés prevôt de Sezanne, pour être fes ambaffadeurs & procureurs au concile, les avoit rappellez, fur ce que les prélats de fon royaume l'avoient affuré qu'il n'y avoit aucune efperance de le voir assemblé, à cause des nouvelles difficultez qu'on faisoit naître Memoires tous les jours. Les legats regardant ce rappel & inftraccomme une affurance que le roi de France touchant le n'approuvoit point le concile, firent tous leurs efforts pour les retenir leur remontrant qu'affurément ce prince changeroit d'avis s'il étoit informé de la fituation des affaires. Les évêques Efpagnols & Italiens fe joignirent aux légats pour empêcher les François de partir. Granvelle intervint, & tous proteftant de leur départ, on trouva cet expedient, que Claude Dodieu évêque de Rennes, un des trois prélats François qui étoient à Trente, iroit feul vers le roi pour l'informer de tout, & que les deux autres l'archevêque d'Aix & l'évêque d'Agde, demeureroient, ce que le roi approuva enfuite.

conc. de

Treate in 4. à Paris 1654.p 20

Fin du Tome vingt-huitiéme.

TABLE

DES MATIERES

contenues dans le vingt-huitième

Tome.

Avalos (Gafpard d')
Efpagnol, fait car-

dinal, 395 476 Autorité de l'églife pour l'écriture fainte,examinée à Ratisbonne, 326.