menonville; le tout à peine de nullité des Préfentes: du contenu defquelles vous mandons & enjoignons de faire jouir l'Expofanc ou fes ayans caufe pleinement & paifiblement, fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble ou empêchement. Voulons que la Copie deldites Préfentes qui fera imprimée tout au long au commencement ou à la fin dudit Livre, foit tenue pour dûement fignifiée, & qu'aux Copies collationnées par l'un de nos amez & feaux Confeillers & Secretaires, foi foit ajoutée comme à l'Original Commandons au premier Huiffier ou Sergent de faire pour l'exécution d'icelles tous actes requis & néceffaires, fans demander autre permiffion, & nonobftant clameur de Haro, Chartre Normande & Lettres à ce contraires: CAR tel eft notre plaifir. DON NE' à Paris le cinquième jout du mois de Février l'an de grace mil fept cent vingttrois, & de notre Regne le huitiéme. Par le Roi en fon Confeil. CARPOT. Regiftré fur le Regiftre V. de la Communauté des Libraires & Imprimeurs de Paris, p. 308. n. 459, conformément aux Regle mens, notamment à l'Arrêt du Confeil du 3. Août 1703. A Paris le 15 Mars 1723. Signé BALLARD, Syndic. SUR LA PASSION DE NOTRE-SEIGNEUR JESUS CHRIST, AVEC DES REFLEXIONS DE PIEte’. 1. De l'honneur & de l'application que l'on doit au Myftere de la Paffion de JESUS-CHRIST. D URANT les jours de votre Chair, ô JESUS mon Seigneur ! & dans le féjour humiliant que vous avez daigné faire fur la terre des pécheurs, ous qui le Fils unique du Pere, plein de grace & de vérité, vous avez etes operé plufieurs myfteres, vous êtes entré en divers états; & comme le Soleil créé en la plénitude des jours, c'est-à-dire, le quatriéme jour de la premiere femaine du monde, accompliffant fa course, paffe par divers fignes d'où il répand fa vertu & fes influences fur la terre & fur tous les corps: ainfi vous, Seigneur, qui êtes le Soleil de Juftice formé en la plénitude des tems, & après le quatriéme millenaire, accompliffant le cours de votre vie mortelle fur la terre, vous paffez par un grand nombre de mysteres & d'états differens, par le moyen defquels vous faites fur nous une effufion abondante de votre amour & operez puiffamment fur nos ames les divers effets de la vie de grace & de fainteté. Mais entre tant de mysteres & d'états, qui demandent tous notre adoration & notre amour, celui dans lequel nous devons vous, adorer & vous aimer davantage; celui qui demande de nous une plus grande reconnoiffance, celui qui a plus de puiffance fur nos cœurs pour les porter à vous, celui qui eft le plus efficace & qui a de plus fortes & de plus douces influences de grace & d'amour, c'eft l'état & le Myftere de votre Croix & de votre Mort, dans lequel comme dans le dernier de tous ceux de votre vie, vous avez voulu faire éclater les marques les plus fenfibles de votre charité, & les effets les plus furprenans de votre miféricorde. Auffi êtes-vous venu en terre, principalement pour accomplir ce myftere, pour lequel vous vous êtes offert à Dieu votre Pere dès le moment de votre Incarnation; & votre Eglife conduite par ce même efprit qui vous a fait faire cette oblation, nous propose dans fon Symbole votre Mort immédiatement après votre Naiffance, paffant fous filence tous vos autres myfteres, pour venir à celui de votre Croix & de votre Paffion: comme fi vous n'étiez venu au monde que pour fouffrir & pour mourir fur la Croix où cette Eglife, comme une nouvelle Eve, eft formée de votre fang, & tirée de votre côté comme de celui du nouvel Adam. En effet votre vie, Seigneur, n'eft que croix & que fouffrance, & vous ne ceffez de fouffrir qu'en ceffant de vivre: & comme tous vos myfteres font renfermez dans votre Croix, c'est auffi à la connoiffance de votre Croix & de vos fouffrances, que fe doit terminer toute la fcience de vos véritables |