tile à d'autres, & fur-tout aux ames qui fe fentent particulierement portées à s'ap pliquer aux myfteres de la Paffion & de la Mort du Sauveur, mais qui n'ont pas enCore affez d'ouverture pour faire par ellesmêmes des réfléxions de piété qui les puiffent occuper dans ce faint exercice.

On a crû auffi qu'il pourroit fervir de fujet de méditation ou de lecture fpirituelJe aux perfonnes de piété, qui fuivant l'efprit de l'Eglife, font particulierement appliquées aux fouffrances de notre fainte &adorable Victime pendant le Carême,& fur tout dans les deux dernieres femaines qui y font confacrées, auffi-bien que tous les Vendredis de l'année, & qu'elles y Trouveroient fuffifamment de quoi entretenir leur efprit & leur cœur dans la préfence de JESUS-CHRIST Crucifié, & dans une difpofition d'adoration & d'amour envers le grand Myftere de fa Mort.

Je ne dis rien de la forme de ce petit Ecrit, qui eft par maniere d'Elévation a JESUS-CHRIST même. Je fçai bien qu'el Je ne feroit pas du goût de tout le monde, & que les Critiques trouveroient qu'une Elévation de fi longue haleine n'eft gueres naturelle, & pourroit être fatiguante & ennuyeufe. Mais comme elle n'a pas été faite pour les Sçavans, ils ne trouve

vont pas mauvais qu'on n'ait point eu d'é gard à leurdélicateffe,niau jugementqu'ils pourroient porter de cette maniere d'écrire.On l'a préferée à celle d'un fimple nairé, parce qu'elle eft plus touchante; qu'el le eft plus capable de rendre le Lecteur attentif, de le tenir dans le refpect & dans la présence de Dieu, plus approchante de la priere, & plus propre à ouvrir le cœur aux mouvemens de piété que cette lecture doit exciter avec le fecours de l'Efpţit de Dieu. Saint Auguftin, & plufieurs autres Saints ont employé cette maniere d'écrire en des ouvrages beaucoup plus longs que celui-ci, & fur des fujets aufquels elle ne paroiffoit pas convenir naturellement. MaisNotre Seigneur nous en a donné lui-même un modele excellent dans le dix-feptiéme Chapitre de l'Evangile de S.Jean,& dans quelques autres endroits. J'ajoûte de plus, que fi c'étoit un Ecrit qui fût fait pour être lû tout d'une haleine, il y auroit quelque chofe à redire. Mais on a fuppofé, comme on le devoir, qu'on ne le liroit que par articles, comme on a eu foin de le partager. Et en effet, le refpect qu'on doit à de fi grandsMyfteres, & le deffein qu'on doit avoir d'en profiter, demandent qu'on en confidére attentivement toutes les circonftances, qu'on

fe donne le loifir de les pefer au poids da la foi & de la charité, & qu'on n'en passe aucun légerement. Il faut interrompre même la lecture de tems en tems pour écouter Dieu, & ce qu'il lui plaira dire au cœur qui s'appliquera à lire dans un esprit & une difpofition de priere, l'hiftoire du facrifice d'où dépend notre fanctification & notre falut. On ne doute point qu'il n'arrive fouvent que les penfées & les mouvemens de piété qui fe trouvent ici, ne ferviront que d'ouverture & d'occahion pour recevoir de l'Efprit de Dieu quelque chofe de beaucoup meilleur & de plus capable d'élever & d'unir à JESUSCHRIST les ames qui s'y appliqueront avec foi, & avec humilité. C'eft ce que defire de tout fon cœur celui qui donne ici fort bonnement ce qu'on lui à demandé, convaincu qu'il n'y a rien dans ces réfléxions qui ne foit infiniment au-deffous de la grandeur & de la fainteté des Myfteres qui en font le fujet; mais perfuadé auffi que fi l'efprit de Dieu daigne fouffler fur ces petites étincelles, & les allumer dans les cœurs, elles peuvent fervir par fa grace à les embrafer de l'amour de JьSUS-CHRIST crucifié, & à les remplir de plus en plus de l'efprit de fa Croix & de la Mort adorable. Ainfi foit-il.

TABLE

DES MYSTERES de la Paffion de Notre Seigneur JESUS-CHRIST.

1.

་ ”ན

DE l'honneur & de l'application que l'on doit au Myftere de la Paffion de Jefus-Chrift.

I

II. Grandeur du Myftere de la Croix. 12
III. Premier pas de Jefus pour aller à la
Croix.

IV. Jefus au Jardin des Olives.
V. Jefus confolé par un Ange.

25

28

49

VI. Jefus fouffre une fueur de Sang. $7 VII. Jefus va au-devant des foldats, & les renverse.

VIII. Baifer du traître Judas.

IX. Jefus pris par les foldats.

X.

65

75

81

Entrée de Jefus en Jérusalem. 96

XI. Jefus préfenté à Anne

phe, il reçoit un foufflet.

à Cai

99

XII. Accufations de faux témoins. 106 XIII. Jefus interrogé par les Scribes & les Anciens,

XIV. Jefus outragé par les Juifs. 123 XV, Jefus renié par faint Pierre. 131 XVI. Confeil tenu fur Jefus, qui eft livré à Pilate.

141

XVII. Jefus accusé de divers crimes. 156 XVIII. Jefus envoyé à Herode,

jouë de lui.

XIX. Barrabas préferé à Jefus.

XX. Jefus flagellé.

qui fe 164

174

181

XXI. Jefus couronné d'épines, couvert de pourpre.

XXII. L'Ecce Homo.

19%

207

XXIII. Jefus jugé livré à la mort

L

212

par Pilate XXIV. En quelles difpofitions JefușChrift a reçu la fentence de fa Mort.

218

XXV. La mort du traître Judas. 222 XXVI. Jefus chargé de fa Croix & conduit au Calvaire. 225 XXVII. Jefus fuivi des femmes de Jerufalem, leur parle. 229

XXVIII. Simon le Cyrenéen porte la Croix de Jefus.

231

XXIX. Jefus arrive au Calvaire, on lui donne du fiel.

238

XXX. Jefus attaché à la Croix. 241 XXXI. Jefus élevé fur la Croix. 245 XXXII, La Vierge auprès de la Croix.