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plan, n'y ayant que fept degrés & demi d'inclinaifon entre les plans les plus éloignés de leurs orbites. Cette conformité de fituation & de fixation, donne lieu à croire que leur mouvement leur a été communiqué par une feule. & même caufe. On remarque auffi que les comères parcourent le fyftême folaire, fuivant toutes fortes de directions.

Cela étant, il est très-vraisemblable qu'une comète tombant fur la furface du foleil, aura déplacé cet aftre, & en aura féparé quelques petites parties, auxquelles elle aura communiqué un mouvement d'impulfion dans le même fens & par le même choc. C'eft ainfi que les planètes ont été détachées du foleil, dont elles. faifoient partie, par une force impulfive, commune à toutes, qu'elles confervent encore aujourd'hui.

Pour donner à cette conjecture tous les degrés de probabilité néceffaires pour la faire adopter, M. de Buffon fait voir: 1". que par la doctrine des hafards, on peut d'abord parier foixante-quatre contre un, qu'elles n'auroient pas eu ce mouvement dans le même fens, fi la même caufe ne l'avoit pas produit. 2°. Puifque l'inclinaifon des planètes n'excède pas fept degrés & demi, en comparant les efpaces, on trouve qu'il y a vingt-quatre contre un, pour que deux planètes le trouvent dans des plans. plus éloignés : de-là il fuit qu'il y a vingt-quatre à parier contre un, que ce n'eft pas par hafard que toutes fix font ainfi placées & renfermées dans l'efpace de fept degrés & demi. On doit donc conclure avec une très-grande

vraifemblance, que les planètes ont reçu leur mouvement par un feul coup, & c'eft l'effet d'une comète; car il n'y a que les comètes qui foient capables de communiquer un fi grand mouvement à des corps auffi confidérables. Reste à faire voir que des comètes tombent quelquefois dans le foleil : à cet égard on n'a point de démonftrations, mais des probabilités fi fortes, qu'on ne doit pas douter que ce fait-là n'arrive. La comète qui parut en 1680, approcha tellement du foleil, qu'elle n'en étoit éloignée que de la fixième partie du diamètre de cet aftre ; & lorfqu'elle reparoîtra en l'an 22559 elle bien y tomber : cela dépend des rencontres qu'elle aura faites fur fa route, & des retardemens qu'elle aura foufferts en paffant dans l'atmofphère folaire.

pourra

Cette chûte peut fe faire fans doute fuivant différens fens; mais la direction la plus naturelle eft la direction oblique. Alors la comète, ou rafera la furface du foleil, ou la fillonnera à une petite profondeur. Dans ce cas, elle pourra en fortir & en chaffer quelques petites parties de matière, auxquelles elle communiquera un mouvement commun d'impulfion; & ces parties pouffées hors du corps du foleil, pourront devenir des planètes qui tourneront autour de cet aftre dans le même fens & dans le même plan (a).

Telle a été auffi vraisemblablement l'origine de la terre; car puifque le globe fait fa revolution autour du foleil, qui eft le centre des

(a) Hiftoire générale & particulière du cabinet du Rei, tom. I

révolutions des planètes, comme les Aftronomes l'ont reconnu, il s'enfuit que fon mouvement lui a été communiqué par la même cause qui l'a donné aux planètes. Ainfi notre globe étoit fondu & liquéfié lorfqu'il a commencé à parcourir l'écliptique, c'eft-à-dire, fon orbite autour du foleil.

Quoi qu'il en foit, ce même raisonnement doit avoir lieu pour la lune & pour les fatellites de Jupiter & de Saturne. Je veux dire que la lune doit tirer fon origine de la terre, & les fatellites réciproquement de Jupiter & de Saturne, par la raifon qu'elles circulent autour de ces planètes.

En voilà affez fur un fujet qui appartient plutôt aux Phyficiens qu'aux Naturaliftes, dont la fonction eft de faire l'inventaire des merveilles de la nature, de les claffer, & d'en tenir regiftre. Reprenons donc les effets du mouvement du foleil dans fa course.

J'ai dit ci-devant, que fon action principale eft de produire la chaleur par fa préfence; & voici à cet égard les obfervations ou les découvertes qu'on a faites.

Le cours du foleil eft vifiblement la caufe générale de la viciffitude des faifons, c'est-àdire, de la variété du chaud & du froid dans tous les climats. Les anciens fe font contentés de faire cette remarque ; mais les Philofophes modernes, plus curieux & plus éclairés, ont voulu connoître les différens degrés de ces viciffitudes. D'abord Newton prétend que la force du foleil pour échauffer un climat, est proportionnelle à fa lumière, & fa lumière à la

quan

tité de fes rayons dans un même efpace. Ainf les rayons folaires communiquent de la cha leur à l'air; & cet effet eft d'autant plus grand, qu'ils tombent plus directement fur la terre ; de forte que les caufes de la chaleur augmentent à proportion de l'approche du foleil vers les pôles, l'obliquité du foleil étant alors non feulement diminuée, mais encore cet aftre reftant plus long-temps fur l'horizon. C'est donc dans les jours les plus longs qu'on éprouve les plus grandes chaleurs, comme le froid le plus rigoureux fe fait fentir dans les nuits les plus longues.

C'eft en partant de ces principes, qu'un favant Anglois (M. Halley) a déterminé la chaleur du foleil proportionnelle à toutes les latitudes. J'ai donné dans mon Dictionnaire univerfel de Mathématique & de Phyfique, article chaleur, l'expreflion des degrés de chaleur fuivant les fignes, ou autrement felon la déclinaifon ou la distance du foleil à l'équateur avec une table de la quantité de chaleur à chaque dixième degré de latitude; mais comme tout cela eft fondé fur des connoiffances géométriques, lefquelles font étrangères à l'Hiftoire de l'Uranologie, j'y renvoie le Lecteur : au refte, on n'apprend point par cette table quels font la chaleur & le froid réels qui règnent fur le globe terreftre, mais ceux qui y auroient lieu, à raifon des latitudes ou des distances du soleil, abstraction faite de tout ce qui s'y mêle ordinairement de local & d'accidentel, comme la nature du terrein, l'élévation ou la dépreffion de ce terrein, fa fituation

relative aux pays montagneux ou couverts de forêts; car l'éloignement ou la proximité des mers, la culture même, produifent prefque toujours des variations, qui mettent louvent en défaut les calculs géométriques.

Pour tenir compte de ces variations, & déterminer par-là le chaud & le froid de chaque climat, & par conféquent de tous les pays; il falloit y déterminer les degrés de chaleur & de froid, à l'aide d'un bon thermomètre ; c'eft auffi ce qu'on a exécuté en faifant ufage de celui de M. de Réaumur. Le résultat de ces obfervations, eft que la chaleur eft fenfiblement égale entre les é és de tous les climats, tandis que le froid y differe communément d'autant plus d'un climat à l'autre, que la latitude ou la distance du soleil en eft différente. C'eft furtout d'après les obfervations qu'on a faites fous la zône-torride & fous le pôle arctique qu'on a reconnu cela.

M. Coffigni eft Auteur des premières, Dans le voyage qu'il fit aux Indes orientales, il remarqua que la chaleur n'avoit pas été plus grande en aucun endroit pendant fon voyage, que celle qui avoit été observée à Paris par M. de Réaumur ; & M. Adanfon, qui a demeuré quatre ans au Sénégal, (dans la zônetorride) qui eft un des pays les plus chauds que l'on connoiffe, a obfervé que les plus grandes chaleurs ne font monter la liqueur du thermomètre qu'à 33 ou 34 degrés au-deffus de la congellation.

A l'égard des obfervations faites au cercle polaire, on les doit aux Académiciens qui

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