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& dans celle des Sciences naturelles. Et la Naturaliste contemple les cieux & tout ce qui s'y paffe, & en écrit l'hiftoire : tel eft l'objet de l'Uranologie. Il s'agit donc d'expofer ici le fpectacle du ciel, fans s'arrêter, ni au calcul du mouvement des corps lumineux qu'on y voit, ni à la caufe de ce mouvement.

"C'eft ainfi que les Égyptiens & les Chaldéens examinèrent les aftres. Ils reconnurent d'abord qu'ils fe meuvent d'Orient en Occident: ils remarquèrent enfuite que la lune a un mouvement particulier d'Occident en Orient, qu'elle eft fphérique, & qu'elle emprunte fa lumière du foleil. En obfervant les aftres, on découvrit que quelques-uns d'entr'eux faifoient une révolution entière autour d'un autre qui n'avoit pas de mouvement fenfible, & on conclut de cette obfervation que le ciel étoit fphérique, & qu'il tournoit autour de deux pôles. La découverte des planètes vint après cela, & ce fut l'obfervation de leurs différentes vîtesses qui la procura.

On ne fait point dans quel temps on a reconnu ces aftres qu'on nomme Comètes. Les Chaldéens penfoient que c'étoient des planètes mais on eft prefque certain que l'analogie de la voûte célefte & de la lune, leur fit croire que la figure de la terre étoit fphérique. Les Voyageurs confirmèrent cette conjecture, en remarquant qu'en allant vers le Midi, ou du côté du Nord, les étoiles, qu'ils ne connoiffoient s'élevoient fur l'horizon. Ces mêmes Voyageurs obfervèrent auffi l'inégalité des jours & des nuits dans les différentes par

pas,

ties de la terre. Le célèbre Pytheas étant allé jufqu'en Iflande, vit le foleil effleurer l'horizon, & fe relever auffi-tôt.

C'eft ainfi que les Aftronomes & les Voya geurs ont fait connoître le ciel aux Naturaliftes. Ceux-ci, en le contemplant, ont d'abord fait l'énumération des aftres qui brillent dans une belle nuit, & des phénomènes qui y paroiffent; & en fuivant après cela la route du foleil (ou de la terre), ils ont connu les variétés des jours & des nuits, & la différence des climats.

Lorfque le foleil eft couché & le crépuscule éteint, le ciel eft parfemné d'un nombre infini de corps lumineux, qu'on appelle Étoiles: il y en a de différentes grandeurs. Elles brillent de leur propre lumière, excepté quelques-unes qui ne font pas entièrement lumineufes, & qui difparoiffent quelquefois, & reparoiffent enfuite. On en voit encore qui reffemblent à une tache claire & à une efpèce de petite nuée, & qui font connues fous le nom d'Étoiles nébulenfes. Des efpaces lumineux font parfemés dans le ciel des étoiles. Le plus remarquable de ces efpaces, eft nommé Voie lacée, à caufe de fa blancheur: il occupe une partie confidérable du ciel. Par l'ufage du télescope, on y a découvert une grande multitude d'étoiles, qu'on ne peut appercevoir par la fimple vue ; d'où l'on a conclu qu'elle n'eft compofée que d'un amas de petites étoiles.

Au milieu des étoiles circulent fix corps opaques, mais qui brillent dans le firmament par la lumière qu'ils reçoivent du foleil. Ce font les planètes qu'on diftingue par ces noms:

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Saturne, Jupiter, Mars, Vénus, Mercure & la Lune. La lumière de Saturne eft d'une couleur pâle & plombée; celle de Jupiter eft plus pâle & plus éclatante; celle de Mars eft teinte de rouge; mais la lumière de Vénus eft blanche & très-brillante, & celle de Mercure paroît de couleur de vif-argent, relevée par quelques brillans à l'égard de la Lune, tout le monde connoît fon éclat argenté.

Autour de Saturne circulent cinq petites planètes, & il y en a quatre qui font leur révolution autour de Jupiter.

On met au rang des planètes, des corps lumineux qui paroiffent en divers temps nonréglés, & qui ont un mouvement propre comme elles: ce font les Comètes, lefquelles font avec une queue ou une barbe, c'est-à-dire, une longue traînée de lumière qui les fuit ou qui les précède.

Tel eft le fpectacle du ciel dans une belle nuit. Il eft quelquefois augmenté par deux phénomènes éclatans: le premier eft la Lumière zodiacale, découverte par M. Caffini. C'est un efpace lumineux, dont la blancheur ressemble à celle de la voie lactée, & qu'on apperçoit en certains temps de l'année, après le coucher du foleil, ou avant fon lever : elle paroît en forme de pyramide dans le ciel des planètes, qu'on nomme Zodiaque.

Le fecond phénomène eft l'Aurore boréale; c'eft une lumière qui brille du côté du Nord: elle paroît d'abord fous la forme d'un brouillard, qui forme une portion de cercle: peu-à peu cet arc devient lumineux. Tous fes

rayons fe

rémiffent enfuite, & forment une espèce de couronne, ou le fommet du pavillon d'une tente. L'aurore eft peinte des couleurs les plus brillantes; mais la lumière du foleil levant, la fait infenfiblement difparoître.

Cet aftre embellit & réjouit à la fois toute la nature auffi les Anciens n'en parloient. qu'avec enthoufiafme. Dieu, felon l'expreffion de David, a établi fa tente dans le foleil (a); & Jefus, fils de Sirach, dit que le foleil voit tout, éclaire tout à fon lever il annonce le jour: il brûle la terre à fon midi, & en lan çant des rayons de toutes parts, il s'élance dans fa courfe (b). Saint Ambroife, en confidérant ce bel aftre, s'écrie avec tranfport, que le foleil eft l'œil du monde, la joie du jour, la beauté du ciel, l'ornement & la grace de la nature (c). Mais, fans nous arrêter davantage à l'excellence de cet aftre, fuivons fa marche, & les effets qu'elle produit fur la furface de la terre.

En s'élevant au-deffus de l'horizon, le foleil éclaire la moitié du globe, & en s'abaiffant audeffous de l'horizon, à un point diametralement oppofé à celui du levant, il laiffe cette moitié dans l'obfcurité, & va éclairer l'autre hémisphère, ce qui forme les jours & les nuits, lefquels varient fuivant la fituation des lieux, relativement au cours de cet aftre (ou de la terre). Dans les pays fitués au milieu du globe célefte, c'est-à-dire, fous l'équateur, les jours

(a) Pleaume 18.

(b) Eccléfiaft. cap. 42.

(c) S. Ambrof. Exam. lib. I, c.. F.

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font égaux aux nuits toute l'année, parce que le cercle du jour coupe toujours l'équateur en deux parties égales.

Les lieux, qui font entre l'équateur & les pays les plus froids lefquels fe trouvent aux extrê mités des pôles, le cercle du jour ne coupe l'équateur que deux fois l'année, favoir aux équi noxes: ainfi les jours font d'autant plus longs l'été, qu'on s'éloigne de l'équateur, de façon qu'aux cercles polaires, c'est-à-dire, à la dif tance de vingt-trois degrés, vingt-neuf minutes, les plus longs jours d'été y font de vingt-quatre heures, & la nuit n'y eft que d'un moment; & au contraire, en hiver, les jours les plus courts ne font que d'un inftant, tandis que les nuits font de vingt-quatre heures.

La préfence ou l'abfence, l'éloignement plus ou moins grand du foleil, font aufli la caufe des différens degrés de chaleur & de froid qu'on reffent fur la terre. Mais avant que d'examiner les effets de cet aftre, il convient d'expofer ici les fentimens particuliers que quelques Savans ont eus fur la nature & l'origine des planètes,

Leibnitz prétendoit que les planètes & la terre ont été des foleils, & que la lumière fut féparée des ténèbres, lorfque les planètes s'éteignirent. Sans s'arrêter à cette féparation, M. de Buffon foutient que non-feulement les planètes étoient des foleils, mais encore qu'elles font des parties de cet aftre, dont elles ont été détachées : & voici comment.

Les planètes tournent toutes dans le même fens autour du foleil, & prefque dans le même

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