teur diftingue fix parties principales, dont il forme fes rapports & fes combinaifons: ce font les fpires, le fommet, l'ouverture, l'opercule, la nacre & le périofte (a).

Enfin, l'Auteur d'un Dictionnaire d'hiftoire naturelle, qui concerne les teftacées ou les coquillages de mer, d'eau douce & de terre, voulant donner une méthode pour écrire avec ordre l'hiftoire naturelle des coquillages, a propofé un plan fyftématique, qui est trèsgénéral. Il divife les coquillages en quatre claffes. Dans la première, il range les univalves, dont il forme douze genres. Le premier genre renferme les lepas ou patelles; le fecond, les oreilles marines; le troifième, les nautiles; le quatrième, les limaçons; le cinquième, les vis; le fixième, les buccins; le feptième, les rochers ou murex; le huitième, les pourpres; le neuvième, les cafques; le dixième, les tonnes ou conques fphériques; le onzième, les porcelaines; & le douzième, les volutes.

Les bivalves, qui forment la feconde claffe, ont neuf genres: 1°. les huîtres; 2°. les peignes; 3°. les conques faites en cœur, ou fimplement les cœurs; 4°. les cames; 5o. les tellines; 6°. les moules; 7°. les pinnes-marines ou les jambonaux; 8°. les anomies ou les térébrutules; 9°. les manches de couteaux.

La troisième claffe, qui eft celle des multivaves, ne comprend que quatre genres; favoir, les pholades, premier genre; les glands de

(a) Hiftoire naturelle du Sénégal, par M. Adanfon,

1757.

mer, fecond genre; les conques anatifères, troisième genre; les ofcabrions, dernier gente. Il est question des tuyaux & des vermiffeaux dans la quatrième claffe, & on en diftingue de deux genres; favoir, les tuyaux de mer, & les vermiculaires.

Afin d'être en état d'apprécier ce fyftême, le Lecteur doit fe rappeler ou favoir que le lepas eft un genre de coquillage d'une fenle pièce, affez dure, de diverfes couleurs, qui eft nacré en dedans, & qui a la figure d'un cône. Lepas eft le nom que les Grecs donnoient à ce coquillage, & patelle eft un mot françois. Que l'oreille-de-mer eft faite en baffin ovale, dont la couleur naturelle est un fond rouge, marbré de blanc, & qui a fouvent fa partie nacrée, parfemée de petites perles. Que le nautile eft oblong comme une gondole, & qui, à ce qu'on croit, a appris aux hommes à naviguer. En effet, lorfqu'il veut aller fur les eaux, il lefte d'abord fa coquille en y faifant entrer un peu d'eau, après quoi il élève ses deux bras verticalement, & étend une membrane mince, qui fe trouve entre eux, pour lui fervir de voile, étend fes deux autres bras dans la mer, où ils font l'office de rames, & fa queue lui tient lieu de gouvernail. Que le limaçon eft caractérisé par la propriété d'être androgine ou hermaphrodite, & d'avoir les organes de la génération entre les deux cornes qui font fur fa tête. Que les vis font contournés en fpirales, & que leur figure propre eft celle d'une alène. Que les buccins ont la forme d'une trompette, comme je l'ai déjà dit. Que le murex

a la figure d'un rocher hériffé; que le fuc de ce coquillage fervoit aux Anciens à teindre leurs robes de pourpre, & qu'en effet ce fuc eft d'un très beau rouge purpurin. Que le pourpre reffemble beaucoup au murex, & qu'il fournit, ainfi que lui, une liqueur de couleur de pourpre. Que les cafques reffemblent à cette armure qui fert à couvrir la tête des Guerriers, & qu'on appelle cafque. Que les tonnes ou conques fphériques font rondes, renflées vers le milieu, dont les unes font cannelées longitudinalement comme la harpe, & les autres circulairement comme la perdrix, Que la porcelaine eft ainfi nommée à caufe du bel éclat de fa coquille, femblable, par-là, l'émail des porcelaines. Enfin, le Lecteur doit fe rappeler que les volutes font des coquillages qui reffemblent aux volutes que l'on voit dans les ordres d'architecture. Ce genre compofe la famille la plus riche des coquilles.

Tout le monde connoît les huîtres, qui forment le premier genre de la feconde claffe, c'eft-à-dire, des bivalves. Je dirai feulement que c'eft un coquillage de cette espèce qui fournit les perles: on l'appelle nacre de perles ou mère des perles, M. Stenon, dans fa Differtation fur les corps folides, a écrit que les perles doivent leur origine au limbe de l'animal renfermé dans la coquille, & qu'elles ne font autre chofe que ce limbe même, qui fe détache tous les ans de fon corps, & qui eft remplacé tous les ans par de nouveaux limbes qui fe développent fucceffivement. Les peignes font aufli connus; ce font ces coquilles qui

fervent d'ornement aux Pélerins de St Jacques. A l'égard des autres genres de bivalves, on entend par cœurs deux conques très-convexes, chargées de côtes, de ftries & de cannelures longitudinales comme les peignes. La plus curieufe de ces conques eft la conque de Vénus, ainfi appelée à caufe de fa reffemblance avec la vulve d'une femme, à fimilitudine pudendi mulieris. Par cames, on entend des coquillages qui reffemblent fi bien aux cœurs, qu'on a fouvent beaucoup de peine à les diftinguer. Tout le monde a vu des moules & des tellines, petit coquillage fort commun en Provence. Les pinnes-marines ne diffèrent des moules que par la fineffe & le nombre de certains fils qui les attachent aux rochers. On donne le nom d'anomie aux coquillages du huitième genre, parce que leurs battans ou coquilles font inégales; & celui de manches de couteaux à d'autres bivalves, parce qu'ils reffemblent exactement à des manches de cou

teaux.

Les pholades, qui compofent le premier genre de la troifième claffe, ou des multivalves, font compofées de trois pièces, dont deux, fort blanches, font femblables, égales & trèsgrandes par rapport à la troifième. Ce coquillage meurt dans le premier trou qu'il a habité après fa naiffance, fans en être jamais forti pendant fa vie.

Les glands de mer, qui font du fecond genre de la même claffe, font compofés d'une douzaine de pièces on lames, collées intime ment enfemble: leur couleur eft ou blanche,

ou rofe, ou violette. Ce qu'on nomme conque anatifère dans le troifième genre, eft le coquil lage le plus fingulier qu'on connoisse. *M. Needham, qui l'a obfervé avec autant de foin que d'intelligence, fous le nom de bernacle, croit qu'il fe multiplie par végétation comme le polype: c'est ce qu'on peut voir dans les Nouvelles obfervations microfcopiques de ce Savant. Enfin, l'ofcabrion, qui forme le quatrième & dernier genre des multivaves, eft une efpèce de lepas à huit côtes féparées, lequel s'attache aux rochers.

Les tuyaux & les vermiffeaux qui compofent la dernière claffe, terminent l'ordre des coquillages, tant par leurs coquilles, qui n'ont point d'analogie entr'elles, que par le poiffon que ces coquilles renferment. Ce font des tubes fimples, qui font feulement quel ques finuofités & quelques tours de fpirale vers le fommet, & quelquefois vers le milieu. Suivant Swammerdam, rien ne donne une idée plus nette de la structure des coquillages, que le tuyau de mer. En effet, les coquilles de tous les coquillages ne diffèrent entre elles que par la manière dont elles font leurs circonvolutions, & par quelques variétés extérieures dans leur furface, comme les couleurs, les renflemens, les dépreffions, &c. Ainfi, les coquilles univalves les plus variées fe réduifent toutes à une forme primitive, qui n'eft autre chofe qu'un tube conique diverfement contourné. C'eft la conclufion de ce favant Naturalifte.

Les expériences que M. de Réaumur a faites fur la manière dont les coquillages fe forment,