femblent confirmer ce fentiment. Le corps de l'animal eft couvert d'un grand nombre de tuyaux remplis de pores, dans lefquels s'élève la liqueur dont il fe nourrit. Cette liqueur eft mêlée de parties vifqueufes, qui fe raffemblent fur la furface du corps de l'animal, s'y étendent fucceffivement, s'y épaiffiffent & s'y figent. De la réunion de ces parties vifqueufes fe forme une petite croûte folide, qui eft la première couche. Par une femblable tranfpiration, une feconde couche s'applique à cellelà, enfuite une troifième, une quatrième, &c.; de forte que les coquilles croiffent à la manière des pierres, avec cette différence cepen dant, que l'application de la nouvelle matière fe fait en feuillets, & toujours en-dessous de la première couche. Voilà comment fe forment les coquilles. Mais, qui eft-ce qui a produit le poiffon qui les habitent? Ariftote & Pline foutenoient que c'étoit du propre gré de la Nature, les úns d'un limon bourbeux, les autres d'un limon fabloneux. Comme fi ce n'étoit pas affez de donner ainfi une volonté à la Nature, ils vouloient auffi que leur origine provînt, partie de leur gré, & partie d'une certaine faculté qui émanoit d'eux ou de leurs femblables; & cette feconde explication, bien loin d'éclairer la première, la rend encore plus obfcure; car, conçoit-on une volonté à la Nature? & un être qui n'exifte point ou qui n'eft point, peut-il avoir quelque gré? Et n'eft-ce pas le comble de l'abfurdité & du ridicule, d'imaginer une certaine faculté, & de faire agir un animal avant qu'il foit? 496 HISTOIRE DE LA CONCHYOLOGIÉ. Cependant Aldrovande, quoique beaucoup plus éclairé que les Philofophes anciens fur cette matière, crut qu'ils pouvoient bien avoir taifon. A leur exemple, il foutint que les coquillages naiffent de parties terreftres remplies de vie, & qu'ils croiffent de leur propre volonté; & il attribue à un fel volatil & au bois pourri, la formation des coquillages qui croiffent fur les rochers. Si ces Naturaliftes euffent plus obfervé que médité, ils fe feroient épargné bien de la peine pour faire un fyftême fr dépourvu de probabilités. C'eft ce qu'a démontré le célèbre Léewenhock, en faifant voir que la matière corrompue à laquelle on attribue l'origine des coquillages, n'eft autre chofe que de petites huîtres nouvellement éclofes. Cette découverte eft fi conforme à la raifon, qu'on ne doute point aujourd'hui que les coquillages ne doivent leur naiffance à un frai, ou à une femence. Aufli parmi les coquillages, les uns s'accouplent & font des petits tout vivans; les autres font des œufs, & les troifièmes produifent des glaires baveufes que le mâle y répand. Ce font ici des faits dont plufieurs Naturalistes ont été témoins oculaires, & qui diffipent enfin toutes les vaines conjectures qu'une imagina tion préoccupée avoit enfantées. F IN. AVIŠ AVIS AU LECTEUR. LES ARTS dépendans des Sciences de la > Nature, ou de l'Hiftoire naturelle font l'Agriculture, le Jardinage, la Chaffe & la Pêche. Leur hiftoire ne devoit donc point être féparée de celle de ces Sciences, comme on en peut juger par les renvois que j'ai faits aux pages 40, 43, &c. Mais ces Arts, fi importans & fi riches en faits, que les Naturalistes comprennent fous le nom général de Science Economique, fourniront la matière d'un juste volume, que je publierai inceffamment, fi le Public continue d'accueillir mon entreprise. On trouvera dans ce volume la notice de la vie des Auteurs les plus célèbres.& dans l'Hiftoire naturelle, & dans la Science économique. DES MATIÈRE S. A. ABEILLE. Son histoire, Agathe. Sa nature, page 418 68 197 148 Agneaux d'Aftracan. Voyez Agnus fchyticus. Agouti, efpèce de cochon-d'Inde. Voyez Cochon d'Inde. Aigle. Son hiftoire, Aigue-marine. Son hiftoire, 372 82 Aimant. Sentiment des Anciens fur la nature de cette pierre, Alcyon. Voyez Hirondelle de la Chine. Algues, plantes marines. Leur defcription, 84 90 Aloës. Fables qu'on a débitées fur cette plante, 148 347 Alpagne. Voyez Glama. Alvéoles des abeilles. Leur construction, 423 Ambre. Son hiftoire, 102 & fuiv. Amour. (Fleuve) Etendue de fon cours, ainfi, Ane. Son origine, fuivant Linnaus, 477 237 Sa généalogie, page 238 Ses ardeurs pour la propagation de fonefpèce, ibid. Ses qualités & fes gentilleffes, Son amour-propre, 2.39 ibid. 241 Anes étalons. Leur fureur à la vue d'une jument, 240 Anes fauvages. Leurs qualités, leur couleur & leur viteffe, Aneffe. Sa tendreffe pour fa progéniture, Animalcule. Sa grande multiplication, Sa petiteffe eftimée, 239 Animalcules de femence. Voyez Vers Spermatiques. Anomie. Définition de ce coquillage, Antre de la fybille. Voyez Caverne. Antropologie. Son hiftoire, Sa définition, enragées. Voyez Tarentule. 238 410 & 443 442 493 166 ibid.. 276 208 405 426 427 Arbre aux tulipes. Voyez Arbres extraordinaires. Arbre de pain, de cire, d'huile, &c. Voyez Arbres Aurochs. Sa groffeur, fa force & fon caractère, 244 Augures des Anciens, |