LE LYON, ET SES COURTISANS.. LE E Roi des animaux méditant des projets Inconnus à fa Cour, à fes favoris même, Fit affembler un jour, dans fon Confeil fuprême, Ses plus honorables sujets. Pourquoi? je vous le donne à deviner en quatre,.. En cent, en mille, ami Lecteur. M'y voici, Monfieur le conteur. Par un coup décifif il s'agiffoit d'abattre Quelque ennemi fecret, d'autant plus dangereux. Ce n'eft pas là le mot que l'Enigme renferme : allons, tenez ferme : Mais, courage, Peut être une autrefois ferez-vous plus heureux ? Affurer fon repos & celui de la terre. Pas un mot de cela; j'en fuis fâché pour vous. Mais qu'y faire? Eft-ce affez? Non pas ; écoutons nous : J'ay pour le coup, je crois, la chofe devinée. Et veuf, il redoutoit un fecond Hyménée. Tente-t-il pareille avanture. Encore celui-ci fut-il mal fecondé. Chacun envisageá dans un jour favorable Sur tout ce qui la bleffe eft prompte à s'émou-... voir. Je suis fier : la fierté fied bien aux grandes ames. Eft aimable, fçavant, & fage par état.. Chaque défaut reçut une excufe autentique ; Tant eft grand le danger du pouvoir defpotique!* Le Mouton , par timidité. * Que vous êtes à plaindre, 6 Souverains du monde ! Vos amis où font-ils.? qu'ils foient auffi les no LETTRE D'UN PHILOSOPHE, AM. Chapelas, Curé de S. Jacque de la Boucherie, Docteur de Sorbonne. MONSIE ONSIEUR, Vous me marquez par votre Lettre-;que la naïveté avec laquelle je vous entre tins dernierement touchant la Médecine vous a tellement plû, que je ne vous fçaurois obliger plus fenfiblement que de vous envoyer par écrit toutes mes Réflexions, "pour les communiquer à votre Médecin, dont les fentimens font bien différens des miens. Je le ferai, Monfieur, d'autant plus agréablement,, que je fuis perfuadé »que vous ne me refuferez pas de me donner auffi par écrit les objections qu'il y ဆ fera, afin que ma réplique vous puiffe faire connoître que mes fentimens font appuyés fur des fondemens inébranlables. Mais comme dans une Converfation les matieres font traitées avec affez de confufion, vous > trouverez bon, s'il vous plaît, que je leur » donne quelque ordre, afin de vous faire »mieux comprendre tout ce que je pense; & jugeant que j'aurai befoin pour quelque. Démonftration, de faire mention des Elémens, je fuis d'avis de vous en entretenir » d'abord, & de commencer par la Terre, » comme celle qui fe présente toujours à nos > yeux. »Les Philofophes définiffent la Terre, un Elément pefant, folide, froid & fec; mais cette définition fe trouve fauffe par l'expérience, puifque tous les mixtes les plus légers ont plus de terre que les plus pefans, ce qu'on peut remarquer en anatomifant quelques mixtes; car on trouvera que le Liége & le Saule qui font des Arbres fort legers, ont plus de terre que le » Buis & le Chêne, qui font fort pefans. La » Pierre Ponce qui eft extrêmement légere, »a plus de terre que le Marbre, qui eft la pierre la plus pefante ; & il n'y en a qu'une demi- once dans une livre de Souphre, quoique le Souphre foit un minéral fort pefant. Ainfi nous définirons la Terre, un.. |