Tircis des Amans le modelle S'y connoîtra lui feul, puifqu'il fçait feul aimer. Ah! fi vous aviez vû cette jeune Perfonne,, Vous ne blâmeriez pas, Mirtes, la vanité Nos Hêtres les plus vieux, qui mille & mille fois Prêterent aux Amans leur ombre favorable, * J'ai demandé fon nom à ces petits Amours: Un défir curieux dans notre Bois amene, Pour voir les Vers dont mon écorce eft pleine. De ce qu'elle t'a pu confier fon fecrets Tircis, & quel Amant n'est-ce pas que Tircis? Il fait depuis un mois que fon amour la touche ☆ Songe que cette Iris, obstinée aufilence, * Voilà quelle eft mon Avanture. Souffrez que chez votre Déeffe Parini vous de nouveau je me prépare à naître D'Iris & de Tircis vous verrez l'amour croître En même tems que je croîtrai Dans ces heureux Jardins que la Déeffe hàbite, J'en pourrois bien avoir quelque vifite, Grace aux Vers de fa main que je conserverai.. * Ne craignez point la conféquence, Ni qu'un nombre trop grand de Hêtres tranf plantés Ne regne enfin de tous côtés Dans les lieux de votre naiffance.. * Recevez-les, tous ceux qui porteront écrits Et foyez fürs de n'en recevoir guére Mirtes, ainfi toujours une main immortelle Prenne foin de vous cultiver, Et chaque Mirte mâle ait fon Mirte fémelle! RECETE AMOUREUSE. POUR bien purger une Beauté Dont les yeux charment tout le monde, C'eft là l'humeur dont elle abonde.. Afin que la purgation- Infufez lé tout en douceur, De cette humeur fiere & maligne Que le mal foit invéteré, Et qu'il y refte quelque chofe, Vous réitererez, & doublerez la dose.. CHANSON De M. DAU BAIN E, A mettre en Mufique. O N peut encor dans la Prairie Le froid n'eft pas ce qui l'arrête, A fuivre mon Rival, on la voit toujours prête, LETTRE DE CONSOLATION A Mademoiselle D***. fur la UVEZ tout le monde, Mademoiselle, enfermez-vous, cherchez la folitude que votre douleur éclate, ou qu'elle foit fecrete; que vos regrets, vos foupirs & vos pleurs vous foient, & à nous-mêmes, des gages certains de la tendreffe que vous aviez |