Bien-tôt retombant fur moi-même, Je veux fonder mon cœur ; & qu'y vois-je? un cahos Où le Ciel ne découvre à mon orgueil extrême Que mes devoirs & mes défauts. Là, fon Miroir en main, la Vérité me preffe, Contre lui dans mon cœur le remord infléxible, En bute à d'éternels orages, Le Repos y fuit la Vertu. Hélas! à s'égarer, ma raison toujours prête, Divine égalité, fans ton aide j'échoue, Mais cette égalité parfaite, Source des vrais plaisirs & mere de la paix, Dans quel afile a-t-elle établi fa retraite ! M'adrefferai-je à toi, Philosophie altiere, Ton fçavoir fi vanté n'eft qu'une fauffe yvreffe, * Oui, ce monftre de gloire avide, Nourri de tes leçons, n'en eft que plus content; Je n'obéis qu'à lui, quel pénible esclavage! Et fi je foule aux piès quelques vaines délices, Entre l'orgueil & la molleffe, Quel fortuné mortel a trouvé le milieu? C'est celui qui vainqueur de fa propre foibleffe ; N'attend fa gloire que de Dieu. Foi Foi vive! vien former en moi cét heureux fage, Par toi nous recouvrons la liberté suprême, Et c'eft fur le mépris du monde & de nous-mêmes Me trompai-je ? ta fainte fláme Fait briller à mes yeux l'augufte vérité Ma raison se réveille & reprend fon empire, Elle parle, & foudain ces monftres indociles, Grand Dieu! jufqu'en ton fanctuaire M'ouvre les yeux en m'aveuglant. Envain frémit l'orgueil qui rend à des chimeres S Fidele à pratiquer les Loix d'un divin Maître, Mon fçavoir fe brone déformais à les connoître, Et ma gloire à les révérer. Sur les aîles de l'efpérance Mon cœur libre déja s'envole dans les Cieux, Là, mon ame à couvert du trouble des orages Pourtoi monde je ris de ta pompe frivole, LE ZELE DE S. JEAN L'EVANGELISTE; OU Le Triomphe de la Charité. РОЁМ E. Par M. PESSELIER. Source Ource de ce beau feu que l'amour de la Croix Dans le cœur des humains allumoit autrefois, Efprit Saint, rempli moi de ces divines flâmes Qui des premiers Chrétiens purifioient les ames! que je veux célébrer les effets C'est par toi D'un zéle triomphant des plus cruels forfaits; C'en eft fait, mes accords, ne trouvent plus d'obs. tacle. Que l'Univers préfent à ce brillant fpectacle, Je demande leurs cœurs & non pas leur encens. |