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Bien-tôt retombant fur moi-même,

Je veux fonder mon cœur ; & qu'y vois-je? un

cahos

Où le Ciel ne découvre à mon orgueil extrême

Que mes devoirs & mes défauts.

Là, fon Miroir en main, la Vérité me preffe,
Vainement l'amour propre oppofe fon adreffe
Et veut me prêter fon bandeau.

Contre lui dans mon cœur le remord infléxible,
Elevant contre moi fa voix incorruptible,
Devient mon juge & mon boureau.

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En bute à d'éternels orages,
Au-dedans, au-dehors, je me fens combattu,
Sauvons-nous dans le port où regnent les vrais
Sages,

Le Repos y fuit la Vertu.

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Hélas! à s'égarer, ma raison toujours prête,
Ou s'endort, ou n'oppofe aux coups de la tempête
Qu'un foible & ftérile travail,

Divine égalité, fans ton aide j'échoue,
Toi feule d'un vaiffeau, dont l'orage fe joue,
Peut manier le gouvernail.

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Mais cette égalité parfaite,

Source des vrais plaisirs & mere de la paix,

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Dans quel afile a-t-elle établi fa retraite !
Nous échappe-t-elle à jamais?

M'adrefferai-je à toi, Philosophie altiere,
Qui marche fierement à ta fauffe lumiere ?
Jouet du doute & de l'erreur,

Ton fçavoir fi vanté n'eft qu'une fauffe yvreffe,
Tu fais, fous les dehors d'une auftere fageffe,
Triompher l'orgueil dans mon cœur.

*

Oui, ce monftre de gloire avide,

Nourri de tes leçons, n'en eft que plus content;
Des vertus qu'il détruit, son adreffe perfide
Emprunte le mafque éclatant.

Je n'obéis qu'à lui, quel pénible esclavage!
Un coup d'œil dédaigneux, le refus d'un fuffrage,
M'enleve ma trar quillité;

Et fi je foule aux piès quelques vaines délices,
Mafuperbe foibleffe en fait des facrifices
Au Démon de la vanité.

Entre l'orgueil & la molleffe,

Quel fortuné mortel a trouvé le milieu?

C'est celui qui vainqueur de fa propre foibleffe ;

N'attend fa gloire que de Dieu.

Foi

Foi vive! vien former en moi cét heureux fage,
Tu peux feule brifer les chaînes où m'engage
Le vain plaifir, le faux honneur.

Par toi nous recouvrons la liberté suprême,

Et c'eft fur le mépris du monde & de nous-mêmes
Que tu fondes notre bonheur.

Me trompai-je ? ta fainte fláme

Fait briller à mes yeux l'augufte vérité
Une invifible main rend le calme à mon ame,
Et fixe mon cœur agité.

Ma raison se réveille & reprend fon empire,
De mes fens révoltés la tyrannie expire,
A fes piés ils font abattus:

Elle parle, & foudain ces monftres indociles,
Ces fieres paffions foumises & tranquiles
Laiffent triompher les vertus.

Grand Dieu! jufqu'en ton fanctuaire
La raifon me conduit & t'écoute en tremblant,
Refpectueuse foi, ton voile falutaire.

M'ouvre les yeux en m'aveuglant.

Envain frémit l'orgueil qui rend à des chimeres
L'hommage qu'il refuse à d'auguftes mysteres,
Qu'on doit croire & non pénétrer,
Tome I. Partie II.

S

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Fidele à pratiquer les Loix d'un divin Maître, Mon fçavoir fe brone déformais à les connoître, Et ma gloire à les révérer.

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Sur les aîles de l'efpérance

Mon cœur libre déja s'envole dans les Cieux,
Dans cet afile fûr, ma timide innocence
Fuit un monde contagieux.

Là, mon ame à couvert du trouble des orages
Fixe en Dieu fes frayeurs & fes défirs volages,
Et trouve un repos immortel.

Pourtoi monde je ris de ta pompe frivole,
Et, d'un pié dédaigneux renverfant son idole,
Je le brife fur son Autel.

LE ZELE

DE S. JEAN L'EVANGELISTE;

OU

Le Triomphe de la Charité.

РОЁМ E.

Par M. PESSELIER.

Source

Ource de ce beau feu que l'amour de la Croix Dans le cœur des humains allumoit autrefois, Efprit Saint, rempli moi de ces divines flâmes Qui des premiers Chrétiens purifioient les ames! que je veux célébrer les effets

C'est par

toi

D'un zéle triomphant des plus cruels forfaits;

C'en eft fait, mes accords, ne trouvent plus d'obs. tacle.

Que l'Univers préfent à ce brillant fpectacle,
D'un éloge ftérile étouffe les accents,

Je demande leurs cœurs & non pas leur encens.
Quel eft de ce flambleau la lumiere imprévuë!
Jean fils de Zébédée eft offert à ma yuë,

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