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DE

NOSTRADAMUS,

ISAGOGE OU INTRODUCTION au véritable sens des Prophéties de ce fameux Auteur,

AVEC LA

CRITIQUE

Touchant les fentimens & interpretations de ceux qui ont ci-devant écrit fur cette matiére.

OUVRAGE TRES-CURIEUX,

Et même tres-utile à toutes les Perfonnes qui veulent fire ou étudier avec progrés ces fortes de Prophéties.

PAR UN SOLITAIRE.

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A PARIS,

Chez PIERRE GIFFART, rue S. Jacques, prés les Mathurins, à l'Image fainte Therése.

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A

LA FRANCE.

L faut vous avoüer, ô ma chére & aimable Patrie! que le peu de fuccés qu'ont eu jufqu'ici tous

ceux qui ont voulu fe mêler de parler ou d'écrire fur les Prophéties de Noftradamus, m'a long-temps imposé filence: feachant bien que c'étoit affez qu'un Livre portât le titre ou le nom de cet Auteur, pour eftre auffi-toft rejetté & fifflé de prefque toutes les perfonnes d'efprit, de capacité, & de mérite. Neanmoins, quand ce ne feroit que pour éprouver & reconnoiftre au moins encore une fois, fi aprés

avoir bien attendu, l'on ne verra pas enfin briller la verité de ce que ce fameux Aftrologue en plufieurs endroits de fes Ecrits, mais notamment fur la fin de l'Epiftre à Cefar, a prédit en ces termes formels: Nonobftant que foubs nuées feront comprinfes les intelligences: C'est-àdire, que malgré toute l'obscurité dont il a enveloppe fes Prophéties, on ne laiffera pas que d'en comprendre un jour le fens ; Et quand il n'y auroit que le plaifir de voir que dans fon *Page Epiftre à Henri II.* il a auffi prédit premie- ou prophétisé de luy-même, qu'il paroiftroit long-temps à la Cour de Louis le Grand fous un visage voilé: c'est-à-dire, mafqué & inconnu, auparavant que d'y paroistre à décou vert, & dans fon naturel, ainsi qu'on le peut voir au fecond Paradoxe de ce curieux Ouvrage : il femble qu'on ne devroit pas plaindre ni refufer quelques heures de fon loifir, pour éxaminex fi cette nouvelle Piéce ne doit pas

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les autres

avoir plus de fuccés, & ne merite pas plus d'applaudiffement que qui l'ont precedée fur cette matière. Il est vrai que je ne me fuis guéres étudié, quand bien même j'aurois pú le faire, à la recherche d'un ftyle brillant & poli, propre à éblouir les petits efprits par des Périodes pompeufes & fleuries, à la maniére de ces difcours de Romans & d'Amadis, dont toute l'utilité ne fe termine ordinairement qu'à remplir de vaines idées l'imagination de ceux qui ne font point capables d'en faire autant, auffi-bien qu'à flatter leurs oreilles d'un agreable fon de langage, qui s'évapore & fe réduit aussitoft qu'il eft prononcé, en vent & en fumée. Ce n'est point ici de quoy il est question. C'est pourquoi je n'ay recherché que le folide fur-tout, qui eft de bien faire reconnoiftre, & de bien démontrer le veritable chemin qu'il faut tenir, quand on veut s'enfoncer dans les ténébres de ces Pro

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