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fermentations fouterraines, & même la preffion des nuages; font autant de caufes diverses qui produifent les vents.

1o. L'air raréfié, soit par les fermentations fouterraines, foit par la chaleur du Soleil, ne peut occuper un plus grand efpace fans chaffer l'air voifin. L'air chaffé coule vers l'endroit où il trouve moins d'obstacles; & fi cet écoulement eft fenfible, il produit du vent.

2o. L'éruption violente des vapeurs & des exhalaifons, occafionne auffi du vent, puifqu'on fçait qu'il en fort de la Terre & des Eaux, des Antres, des Goufres & des Abîmes. Il en fort un en Provence, de la montagne de Malignon, lequel n'étend pas fes effets au-delà du pied de la même montagne. Il en foufle un autre dans le Dauphiné près de Nilfonce, qui n'a pas plus de violence que celui de Malignon: mais comment fe forment ces fortes de vents? Un petit artifice va nous découvrir un des grands

fecrets de la nature. On peut, avec Vitruve, (A) comparer, ce femble, les cavités fouterraines, au corps d'une Eolipile; les feux intérieurs de notre globe, aux charbons ardens fur lefquels on pofe l'Eolipile; & enfin fon bec ouvert, par où s'échapent des vapeurs, aux fentes de la terre.

Placez maintenant fur le feu cette foible image d'un effet cent mille fois plus grand, cet inftrument de comparaison, & faites qu'il renferme un peu d'eau. Peu après, l'air fifle, l'eau s'échauffe, s'élance & entraîne avec elle un filet de vapeurs qui, forcées de paffer rapidement par une ouverture refferrée, pouffent bientôt l'air avec une affés grande violence.

Les fermentations, les effervefcences fouterraines, font de même fortir avec éruption, des vapeurs renfermées dans le fein de la terre & des eaux, comme en autant d'Eolipiles ; & produifent ces torrens d'air impétueux, ces vents, ces

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tourbillons, ces affreuses tempêtes; dont les incompréhenfibles effets nous étonnent moins encore, qu'ils ne nous font adorer l'Auteur divin de ces merveilles.

3°. La preffion des nuées fondues, agite auffi l'air qui nous environne & qui veut s'échaper; cette agitation violente produit un vent impétueux, mais de peu de durée pour l'ordinaire.

PARAGRAPHE III.

De la direction & diverfité des Vents.

L

A direction des vents provient de la

diverfe fituation des endroits d'où ils fortent, & de ceux qui les réflechisent. Les corps qui partent d'un lieu, fuivent la direction qu'ils ont d'abord reçue; jufqu'à ce que quelque obstacle leur donne une direction nouvelle. Le goulet d'une Eolipile regarde-t-il le fud? Il en fort un vent qui va du nord au fud Ce goulet regarde-t-il le nord? Il en fort

un

un vent qui va du fud au nord. De même la direction d'un vent qui fort de la terre ou des eaux, répond à la direction de l'iffue par laquelle il fort. Suivant ce principe, fe fait-il dans l'air quelque raréfaction confidérable du côté du midi? L'air latéral pouffé par la force de l'air raréfié, coule vers le nord où la résistance eft moindre, & c'est un vent du midi. La raréfaction fe fait-elle du côté du nord ? L'air pouffé coule vers le midi, & c'est un vent de nord. Un vent rencontre-t-il des montagnes, des nuages? Il fe réflechit, faifant un angle de réflexion à peu près égal à celui d'incidence: delà, un vent dirigé du midi au feptentrion, ou du feptentrion au midi, en deviendra un qui s'approchera plus ou moins, du levant ou du couchant, felon la position du corps qui aura fait obftacle à fa courfe naturelle. Ces obftacles quelconques font la raifon pour laquelle une cheminée à l'abri, par exem

C

ple, du vent de nord, fumera néanmoins quelquefois, parce que ce vent aura été réflechi & renvoyé dans le corps de la cheminée par quelque muraille voifine, ou par le tuyau de quelqu'autre che

minée.

(A)

dans fes

PARAGRAPHE IV.

Du nombre des Vents & de leurs noms.

L

Es Anciens (A) croyoient qu'il n'y Ariftote, avoit que deux vents principaux, politiques, dont l'un fouffloit du feptentrion, & l'autre du midi; ils appelloient tous les autres feptentrionaux ou méridionaux, felon qu'ils étoient voifins, l'un ou l'autre, de ces deux vents. Ariftote avoit remarqué qu'il n'y a point de vents qui foient auffi violens, & qui durent auffi long-tems que ces deux-là.

Cependant la premiere & la plus ancienne partition des vents, a été tirée des quatre parties du monde d'où ils

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