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erétement sa hardiesse, le nomma, un mois après, recteur de SaintAndré. Il mourut en 1724, traité d'incendiaire impudent par les partisans de Marlborough, et regardé par le parti opposé comme un grand orateur.

I. SACHS, (Jean) de Fraustadt en Pologne, secrétaire de la ville de Thorn, puis envoyé de Hollande en sa patrie, est célèbre par un Traité contre Herman Conringius, sous le nom de François Marinis; il est intitulé: De Scopo Reipublica Polonica, 1665. Cet auteur mourut à l'âge de 30 ans comme il se préparoit à passer dans l'île de Ceylan, par où il vouloit commencer ses voyages, qui faisoient toute sa passion.

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II. SACHS, (Philippe-Jacques) médecin de Breslau, de l'académie des Curieux de la Nature, se fit un nom dans son temps par divers ouvrages savans et utiles: I. Consideratio vitis vinifera, Lipsia, 1661, in-8°. II. De cancris, 1665, in-8°. III. Oceanus Macro-MicroCosmicus, Vratislaviæ, 1664,in-8°. IV. De mirá lapidum naturâ, ibid. Sachs prouve la circulation du sang dans cet ouvrage, par la éirculation des eaux. Il mourut en 1672, à 44 ans.

SACHSE, (Jean) cordonnier de Nuremberg, puis maître d'école et de chant, mort en 1567, à 81 ans, laissa un grand nombre de Poésies Allemandes, que Georges Weiler a fait imprimer. Leur mérite est assez superficiel. SACKVILLE, Voyez DORSET.

SACRATO, (Paul) Sacratus, chanoine de Ferrare sa patrie, et neveu du cardinal Sadolet, fut l'un des meilleurs Cicéroniens du

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xvi siècle. On a de lui un vol. in-12 de Lettres latines écrites avec une politesse un peu affectée. SACREMENT, (Les Prêtres du SAINT-) Voyez AUTHIER.

SACROBOSCO, ( Jean de ) bourg d'Angleterre de ce nom, appelé aussi Holywood, d'un qui étoit le lieu de sa naissance, dans le diocèse d'Yorck, étudia dans l'université d'Oxford. Il vint à Paris, où il s'acquit un nom célèbre par ses talens pour les mathématiques. Il mourut en 1256, laissant deux ouvrages estimables, sur-tout pour son siècle; l'un, de Sphæra mundi; l'autre, de Com puto Ecclesiastico. On les trouve réunis dans un vol. in-8°, Paris, 1560,

SACY,(Louis-Isaac de) Voyez IV. MAISTRE (le).

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SACY, (Louis de ) avocat au parlement de Paris, et l'un des Quarante de l'Académie FranCoise, mort à Paris le 26 octobre 1727, à 73 ans, parut dans le barreau avec un succès distingué. Sa voix étoit touchante sa physionomie heureuse sa mémoire fidelle, son esprit juste et péné¬ trant. Il avoit tout pour réussir dans cette profession qu'il exerça avec autant de noblesse que d'applaudissement. Il ne laissa à ses enfans que l'honneur d'avoir eu un si illustre père. Fait pour la société, il y étoit aimable, il y étoit utile. Il avoit autant de douceur dans les manières que dans les mœurs. On a de lui: I. Une

bonne Traduction françoise des

Lettres de Pline le Jeune, et du Panégyrique de Trajan, en 3 vol. in-12. La Traduction des Lettres, aussi agréable à lire que l'original, est moins fatigante parce que le

traducteur, en rendant toute la finesse de Pline, la rend avec plus de simplicité que lui. Celle du Panégyrique, quoique bonne en son genre, est moins lue que les Letres, parce que le soin soutenu de montrer toujours de l'esprit, répand sur cet Eloge une monotonie qui finit par fatiguer un peu le lecteur. II. Un Traité de l'Amitié, in-12. Cet ouvrage, estimable à plusieurs égards, n'a pourtant paru, selon d'Alembert, ni assez tendre pour les ames sensibles, ni assez pensé pour les philosophes. Il offre plutôt l'image pure d'une affection douce, que le tableau animé d'une affection vive, ou la peinture énergique d'un sentiment profond. III. Un Traité de la Gloire, in-12, qui eut moins de lecteurs que le précédent. Son ame douce et modeste étoit plus faite pour connoître les besoins de l'amitié que ceux de l'amour-propre. IV. Enfin, un recueil de Factums, et d'autres Pièces, en 2 vol. in-4.° Son style est pur et élégant; il y a beaucoup de finesse dans ses pensées et de noblesse dans ses sentimens. On lui a reproché d'affecter un ton épigrammatique, et de donner trop dans l'antithèse; mais ces défauts sont pardonnables dans un écrivain qui s'étoit formé sur Pline, et qui vivoit avec plusieurs beaux esprits partisans de ce style. Sacy étoit de la société de la marquise de Lambert, qui avoit pour lui l'amitié la plus tendre. Le commerce des la Motte, des Fontenelle, n'étoit qu'agréable à cette dame illustre: celui de Sacy étoit bien plus pour elle; il lui étoit néessaire. «Si l'esprit des premiers (dit d'Alembert) lui offroit plus d'agrémens et de ressources, elle trouvoit dans le second une sensibilité qui alloit plus à son coeur,

et une ame qui répondoit mieux à la sienne.» Sacy mérita des amis parmi ceux mêmes qui ne paroissoient pas devoir l'être. Il avoit plaidé dans une affaire importante, contre un académicien distingué, et avoit relevé, dans ses Mémoires, des faits peu agréables. L'offensé sentit que son estimable agresseur ne lui avoit porté ces coups que pour le seul intérêt de son client. Non-seulement il ne sut pas mauvais gré à l'avocat de ses attaques, mais, quand il se présenta à l'académie, celui contre lequel il avoit écrit fut un de ses plus ardens solliciteurs.

SADE, (N. de) abbé d'Ebreuil, mort en 1780 dans un âge assez avancé, est connu par ses Mémoires sur la vie de Pétrarque, en 3 vol. in-4°. [ Voyez PÉTRARQUE. ] Ce livre ne se borne pas à faire connoître le poëte Italien; c'est un tableau de l'histoire civile. ecclésiastique et littéraire du xvI siècle. Aucun événement important qui n'y soit indiqué et quelquefois développé; aucun personnage un peu célèbre dont l'auteur n'ait fait mention. L'historien répand beaucoup de jour sur des événemens altérés par ses prédécesseurs, et corrige leurs fautes. S'il y a quelque chose à lui reprocher, c'est d'interrompre sa narration par les Pièces galantes de Pétrarque qu'il a traduites en mauvais vers. L'abbé de Sade, homme de condition, homme de littérature, avoit la politesse qu'inspire la haute naissance soutenue par une bonne éducation, et les connoissances qu'on doit à une étude assidue et à une bibliothèque choisie. On croit communément que la belle Laure étoit née de Sade. Elle étoit entrée dans cette

famille, mais elle n'en étoit pas. Voyez son article.

SADEEL, Voyez CHANDIEU.

I. SADELER, (Jean) graveur, hé à Bruxelles en 1550, apprit d'abord le métier de fondeur et de ciseleur que son père exerçoit; mais l'âge développant ses inclinations, il s'attacha au dessin et à la gravure. Il parcourut la Hollande , pour travailler sous les yeux des meilleurs maîtres. Le

duc de Bavière se fit un plaisir de répandre ses bienfaits sur cet artiste. Sadeler, animé par la reconnoissance, fit pour son protec

teur,

des ouvrages qui ajoutèrent à sa réputation. Il partit pour l'Italie, et perfectionna ses talens par l'étude qu'il fut à portée de faire des magnifiques morceaux que cette riche contrée renferme. 11 présenta quelques-unes de ses gravures au pape Clément VIII: mais sa Sainteté ne lui fit que quel ques complimens stériles. Cet accueil engagea Jean Sadeler à se retirer à Venise, où il mourut peu de temps après son arrivée. Il eut un fils nommé Juste ou Justin, dont on a aussi quelques Estampes qui ne sont pas sans mérite.

II. SADELER, (Raphaël) graveur, frère de Jean et son disciple. Sa vue, qu'un travail assidu et la grande application nécessaires dans son art, avoient affoiblie, lui fit quitter quelque temps la gravure. Il s'adonna à la peinture par délassement; mais son goût le rappela à son premier exercice. Il s'y distingua par la correction du dessin, et par le naturel qu'il répandoit dans ses figures. Il accompagna son frère à Rome, à Venise, et mourut dans cette dernière ville. On ne sait point la

date de sa naissance, ni celle de sa mort. On trouve des Estampes de lui dans un Traité De opificio mundi, 1617, in-8°.

veur,

III. SADELER, (Gilles ) graà Prague en 1629, à 59 ans, neveu né à Anvers en 1570; mort et disciple de Jean et de Raphaël ; la sévérité de son dessin, par le qu'il surpassa par la correction et goût et la netteté de ses gravures: Il fit quelque séjour en Italie, où d'après l'antique. Ses talens disil se perfectionna par ses études tingués le firent désirer en Allemagne par l'empereur Rodolphe II, qui lui accorda une pension anFerdinand II, successeurs de Ronuelle. Les empereurs Mathias et dolphe, continuèrent d'honorer chità di Roma, ( Rome, 1660, ses talens. Ses Vestigi della antiin-fol. ) sont recherchés.... Il y a

encore eu un Marc SADELER, l'éditeur des ouvrages de ses parens. mais qui semble n'avoir été que

SADEUR, Voyez FOIGNY.

SADI, poëte et philosophe Persan, né à Schiras, capitale de la Perse proprement dite, l'an 1193 de J. C., quitta sa patrie que les Turcs désoloient, et voyagea pen. dant quarante ans. Les Francs le firent prisonnier dans la TerreSainte, et il fut condamné à tra vailler aux fortifications de Tripoli. Il fut racheté par un marchand d'Alep, qui lui donna sa fille en mariage, avec une dot de cent sequins. Cette fille étoit d'un mauvais caractère, et lui causoit des regrets continuels. Comme il s'en plaignoit, elle lui dit un jour : N'es-tu pas celui que mon père α racheté pour dix pièces d'or?

Oui, lui répondit-il, mais il m'a vendu pour cent sequins. Ce

sage avoit un ami qui fut tout à
coup élevé à une grande place.
Tout le monde alloit faire compli-
ment à son ami; il n'y alla point.
Comme on en paroissoit surpris,
il dit: La foule va chez lui à cause
de sa dignité, moi j'y irai quand
il ne l'aura plus, et je crois que
j'y irai seul. On cite de Sadi plu-
sieurs moralités intéressantes. «Un
jour que je me promenois à midi
sous un berceau de verdure impé
nétrable aux rayons du soleil, je
vis l'Injuste sur le gazon; il dor-
moit. Grand Dieu, disois-je,le sou
venir des malheureux qu'il a faits
ne trouble donc pas le repos de
l'Injuste? Un ami qui étoit avec
moi me dit: Dieu accorde le som-
meil aux méchans, afin que les
bons soient tranquilles.Le fils
d'un avare étoit dangereusement
malade; et ses amis lui disoient
qu'il falloit, pour fléchir le ciel,
ou distribuer des aumônes, ou lire
l'Alcoran auprès de son fils. Le
vieillard fut de ce dernier avis: Il
a pris ce parti, disoit Sadi, parce
que l'Alcoran est sur ses lèvres,
et que son or est dans ses entrailles.
Un homme avoit quitté la société
des Derviches, et s'étoit retiré
dans celle des Sages: Quelle diffé- De l'éternel butin de sa prévision
rence, demandoit-on à Sadi, trou-
vez-vous entre un Sage et un Der-
viche ? Tous deux, répondit.
il, traversent un grand fleuve
à la nage avec plusieurs de leurs
frères: Le Derviche s'écarte de la
troupe pour nager plus commo-
dément, et arrive seul au rivage;
le Sage, au contraire, nage avec
la troupe, et tend quelquefois la
main à ses frères.- Un homme
opulent disoit dérision devant
par
le poëte Sadi, que l'on voyoit
souvent l'homme d'esprit à la porte
du riche, et jamais le riche à la
porte de l'homme d'esprit. C'est,

répondit le philosophe, parce que l'homme d'esprit sait le prix des richesses, et que le riche ignore le prix des lumières.--SADI laissa trois ouvrages; le premier est intitulé : Gulistan, qui parut en vers et en prose l'an 1258. Quelque temps après il publia son Bostan, qui est tout en vers, aussi bien qu'un autre de ses ouvrages qui porte le titre de Molamdat. Le mot Gulistan signifie proprement, en langue persane, un jardin ou parterre de fleurs, et celui de Bostan se prend pour un jardin de fruits; celui de Molamdat signifie en arabe, des étincelles, des rayons, des échantillons. Il mourut à l'âge de 1 16 ans, l'an 1291. Voltaire faisoit peu de cas de ses poésies; mais comme il ignoroit absolument la langue persane, son sentiment n'est peutêtre pas fondé. Si on en juge par les vers qu'il en rapporte luimême, on ne peut s'empêcher de reconnoître dans le poëte Persan beaucoup d'énergie et d'élévation Voici comme il parle de Dieu.

Il sait distinctement ce qui ne fut jamais: De ce qu'on n'entend pas son oreille est remplie.

Il a tracé nos traits dans le sein de nos mères.

De l'aurore au couchant il porte le

soleil.

sème de rubis les masses des mon

tagnes.

Il prend deux gouttes d'eau de l'une il fait un homme,

De l'autre il arrondit la perle au fond

des mers.

L'être, au son de sa voix, fut tiré du

néant.

Qu'il parle, et dans l'instant l'univers

va rentrer

Dans les immensités de l'espace et du vide;

Qu'il parke. et l'univers repasse en t un instant,

de sa dignité Abiathar... Il ne faut pas le confondre avec Sadoc II,

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De l'abyme du rien dans les plaines grand - prêtre des Juifs vers l'an 670 avant J. C., du temps du Roi Manassès.

de l'être.

Son Gulistan a été traduit en françois, in-12. On a aussi publié les Traditions orientales, ou Morale de Sadi, 1762, in-12.

SADLER ou SADELER, (Jean) d'une ancienne famille de Shropshire en Angleterre, né en 1615, se livra à l'étude du droit, et eut des emplois considérables. Il mourut en 1674, à 59 ans, après avoir publié un ouvrage intitulé: Les Droits du Royaume, 1649, in-4°. Il n'y est pas favorable à ceux des Rois ; et à l'avénement de Charles II, il fut privé de ses charges. On lui doit encore un autre ouvrage ayant pour titre

Olbia.

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I. SADOC fils d'Achitob, grand-prêtre de la race d'Eléazar, qui fut substitué à Achimelech ou Abiathar de la race d'Ithamar, fut mis à mort par les ordres de Saül. Le fils de cet Achimelech s'étant réfugié vers David, fut revêtu du зacerdoce par ce prince, tandis que Sadoc en faisoit les fonctions auprès de Saül. Après la mort de ce malheureux Roi, David ayant conservé cette dignité à ce dernier, quoiqu'il eût suivi le parti de Saul, il y avoit dans Israël deux grandsprêtres Sadoc, de la famille d'Eleazar; et Abiathar, de celle d'Ithamar. Le premier demeura toujours fidelle à David. Lotsqu'Adonias voulut se prévaloir du grand âge de son père pour se faire déclarer Roi, Sadoc donna Fonction royale à Salomon: ce prince le déclara seul souverain pontife après la mort de David, l'an 1014 avant J. C., et dépouilla

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II. SADOC, fameux docteur Juif, et chef de la secte des Saducéens, vivoit près de deux siècles avant J. C. Il eut pour maître Antione, qui enseignoit «< qu'il falmême, et sans la vue d'aucune loit pratiquer la vertu pour ellerécompense. » Sadoc en tira ces mauvaises conséquences, qu'il n'y avoit donc ni récompenses à espé rer, ni peines à craindre dans une autre vie. Cette doctrine impie eut bientôt un grand nombre de sectateurs, qui sous le nom de Sa ducéens, formèrent une des IV principales sectes des Juifs. Il

nioient la résurrection et l'immor talité de l'ame, et ils ne reconnoissoient ni anges, ni esprits. Ils rejetoient aussi toutes les tradi tions, et ne s'attachoient qu'au texte de l'Ecriture; mais il est faux qu'ils niâssent la Providence, les prophéties et les miracles, puisqu'ils admettoient les livres de l'Ancien Testament, qu'ils pratiquoient la loi de Moïse et le culte religieux des Juifs. Leurs mœurs, si l'on en croit l'historien Josephe, étoient fort sévères : et il est re marquable que J. C. qui les reprend de ne pas entendre l'Ecriture, ne leur fait aucun reproche sur l'article des mœurs, au lieu qu'il en fait beaucoup aux Pharisiens. Les Saducéens n'étoient donc pas, comme l'ont assuré quelques incrédules modernes, des Epicu riens Juifs. Ce fut plus par esprit de parti que par libertinage, qu'ils furent entraînés dans leurs dange reuses opinions. « Les Pharisiens » et les Saducéens, toujours en

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