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présent. L'intolérance même à Pégard des fanatiques intolérans, lui paroissoit une fausse mesure. Il ne faut point, disoit-il, faire mourir les charlatans, mais seulement leur empêcher de vendre leurs drogues et de décrier celles des bons médecins. II. Mémoire pour perfectionner la police des grands chemins. III. Mémoire pour perfectionner la police contre le duel. IV. Mémoire sur les Billets de l'Etat. V. Mémoire sur l'établissement de la Taille proportionnelle, in-4.° ouvrage trèsutile, qui contribua beaucoup à délivrer la France de la tyrannie de la Taille arbitraire. Il écrivit et il agit en homme d'état sur cette matière. VI. Mémoire sur les pauvres mendians. VII. Projet pour réformer l'orthographe des langues de l'Europe, dans lequel il y a beaucoup d'idées bizarres. Il y propose un système d'orthographe, qu'il suivoit lui-même, et qui rend la lecture de ses ouvrages fatigante. VIII. Réflexions critiques sur les travaux de l'académie Françoise. Cet écrit offre des vues utiles. IX. Une édition du Testament attribué au cardinal de Richelieu. X. Un trèsgrand nombre d'autres Ecrits. Le recueil de ses Ouvrages forme 18 vol. in-12, imprimés en Hollande, en 1744. L'amour du genre humain les a dictés. On y trouve quelquefois de la vérité de la raison de la justesse, de la netteté, et plus souvent des idées singulières, des projets impraticables, des réflexions trop hardies, et des vérités triviales qu'il ne cesse de rebattre; mais au milieu de ces chimères on voit >> le bon citoyen aussi le cardinal Dubois disoit, que « c'étoient » les rêves d'un homme de bien. »

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La plupart de nos livres ne lui paroissoient qu'une étoffe mesquine, élégamment et légèrement bro dée. Dans les miens, ajoutoitil, l'étoffe est bonne et solide mais la broderie manque. On n'a pas parlé dans ce catalogue, ni du traité de l'Anéantissement futur du Mahométisme, parce qu'il y a plusieurs traits dans cet écrit contre cette fausse religion, que l'auteur semble vouloir faire rejaillir sur la véritable; ni des Annales politiques de Louis XIV, en 2 vol. in-12 et in-8.°, 1757, dans lequel l'auteur déprime trop ce monarque. L'abbé de SaintPierre a rassemblé dans cet ouvrage toutes les idées bonnes ou mauvaises qu'il avoit répandues dans ses autres écrits. Il vouloit rendre les ducs et pairs, les sermons les académies utiles à l'état ; donner toutes les places par élection, diminuer les pensions, abréger les procès, anéantir le célibat ecclésiastique, etc. etc. Mais la plupart de ses réflexions sont écrites grossièrement, et ne répondent pas à la bonté de ses intentions. Il dit dans ce livre 9 qu'on lui avoit imputé des Lettres qui parurent en 1737 contre les Jansénistes, et qu'un religieux, homme d'esprit, mais d'un zėle outré, lui fit compliment sur la manière dont ces lettres violentes et satiriques étoient écrites. «Mon » Père, (lui répondit l'abbé de » Saint-Pierre, à ce qu'il rap» porte lui-même ) j'aime sur toutes choses la paix, la tranquillité dans l'état et dans l'église; ainsi je suis très-éloigné de l'opinion de celui qui a écrit ces Lettres persécutantes et » séditieuses. Je suis à la vérité » de l'opinion de Molina sur la » liberté, mais non pas Moli

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» niste; c'est un terme de parti persécutant: or la bienfaisance ne permet jamais d'être d'aucun parti persécutant, elle qui ne vise au contraire qu'à l'union et à la concorde. Mais Monsieur, (dit le religieux » fort étonné) vous ne vous » souciez donc pas de sauver la » vérité

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des artifices de l'er

>> reur ? Non, mon Père, lui » dis-je, quand pour soutenir la » vérité, on est forcé de perdre » la charité bienfaisante envers > ceux qui prennent l'erreur pour » la vérité. La vérité ne se noie » jamais; on a beau la plonger, » elle surnage toujours sur l'eau. » L'homme qui ne la connoît pas » aujourd'hui, la connoîtra de» main; au lieu que la charité >> bienfaisante se perd toujours par » les marques de mépris et de >> haine et par les persécutions » mutuelles et injustes qu'inspire » toujours l'esprit de parti persé» cutant, sur-tout à ceux qui se piquent de paroître fort zélés » pour leur parti. » Ce morceau nous a paru propre à donner une idée de sa façon de penser et de son style. L'abbé de Saint-Pierre faisoit imprimer ses ouvrages à ses dépens, pour les donner à ceux qui étoient en état de profiter de ses réflexions, ou de contribuer à la réussite de ses projets. On a publié un bon extrait de ses différens écrits sous le titre de REVES d'un homme de bien, in-8.° Voy. II. CASTEL.

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plein de bravoure et de graces Favorisé par l'amour, il lia une intrigue avec une dame, auprès de laquelle il eut pour rival la Meilleraie, depuis maréchal de France, qui lui voua une haine éternelle. Saint-Preuil fut d'abord capitaine aux gardes. Ce fut lui qui fit prisonnier de guerre le duc de Montmorenci, à la fameuse journée de Castelnaudari. Cette action lui valut la protec tion du cardinal de Richelieu et les récompenses de la cour. Mais, aussi généreux que brave, il employa tous ses soins auprès du cardinal pour obtenir la grace de son prisonnier; et ses soins, comme toutes les autres sollicitations, furent infructueux Richelieu choqué de sa témérité, jetant sur lui un regard menaçant SaintPreuil, lui dit-il, si le Roi vous rendoit justice à vous-même, vous auriez la tete où vous avez les pieds. Il signala ensuite son conrage à Corbie, qu'il défendit en 1636, contre les Espagnols; et il facilita en 1640, la prise d'Arras, dont il fut fait gouverneur. L'année suivante étant allé en parti, il rencontra la garnison ennemie qui sortoit de Bapaume et alloit à Douai. Il l'attaqua sans la connoître et le trompette du roi qui la conduisoit ne s'étant point fait annoncer, il la défit et la pilla; mais quoiqu'il eût cessé de combattre dès qu'il l'eût reconnue, et qu'il eût fait rendre tout le butin qu'on avoit enlevé, cette infraction d'une capitulation servit de prétexte pour le faire arrêter. Ce récit n'est pas conforme à ce qu'on lit dans Ladvocat, et n'est pas moins vrai. Il y avoit quelque temps que le maréchal de la Meilleraie cherchoit à aigrir

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cour,

les esprits contre lui. Dès qu'on fut maître de sa personne, on l'accusa de concussion, et on lui reprocha un grand nombre de violences entre autres, d'avoir enlevé une jolie meunière à son époux, qui se déclara son accusateur. Saint-Preuil fut conduit à la citadelle d'Amiens, où des commissaires nommés par la lui firent son procès. Pour se laver du reproche de concussion, il produisit une pièce qui prouve combien le peuple avoit alors à souffrir de la rapacité des gens de guerre. La voici : Brave et généreux Saint-Preuil, vivez d'industrie; plumez la poule sans la faire crier; faites ce que font beaucoup d'autres dans leurs gouvernemens. Tranchez, pez; lout vous est permis. A cette étrange lettre, qui lui avoit été adressée de la cour ༡ il en joignit d'autres semblables de Louis XIII, et du secrétaire d'état des Noyers, en réponse à ses représentations sur le peu de moyens qu'il avoit pour soutenir le ton de splendeur que les riches gouverneurs ses prédécesseurs donnoient à sa place. Ces pièces ne lui servirent de rien, parce que des ennemis implacables avoient juré sa perte. Il eut beau se justifier sur l'affaire de Bapaume; il eut beau prétendre que les fautes commises avant qu'il fût gouverneur d'Ar

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cou

du cardinal de Richelieu; son Histoire par le Clerc, 1753, 5 vol. in-12; et l'Histoire de Louis `XIII, par le Vassor.

étoient censées pardonnées par les provisions de ce gouvernement et faire voir qu'il avoit été autorisé dans les concussions dont on l'accusoit : il n'en fut pas moins condamné à être décapité. Cette sentence fut exécutée à Amiens, le 9 noyembre 1641; il étoit dans sa to année. Voyez le Journal Tome XI.

SAINT-QUENTIN, (Mlle de) née à Paris au milieu du xvII siècle, reçut une éducation soignée de son père qui exerçoit avec distinction la profession d'avocat au parlement. Elle a publié un ouvrage curieux et assez rare, intitulé: Traité sur la possibilité de l'immortalité corporelle.

SAINT-RÉAL, Voy. Réal. SAINT-ROMUALD, Voyez PIERRE no XVII.

SAINT-SAIRE, Voyez Bou

LAINVILLIERS.

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SAINT-SIMON (Louis de Rouvroi, duc de ) né à Paris le 16 juin 1675, essay a d'abord de l'art militaire, et fit ses premières armes en 1692. Ses talens étoient plus décidés pour la diplomatie, et il se tourna de ce côté. Il fut nommé, en 1721, ambassadeur en Espagne, pour faire la demande de l'Infante, future épouse de Louis XV. Le Régent qui l'aimoit et l'estimoit, le consulta sur les affaires les plus épineuses, et il s'en trouva bien, du moins lorsqu'il eut assez de force dans le caractère pour suivre ses conseils. Saint-Simon, naturellement porté à trouver les hommes méchans, croyant peu à la probité, et sur-tout à la probité des cours, ne se guérit pas de sa méfiance par le spectacle des bassesses, des trahisons, des jalousies dont la cour du duc d'Orléans le rendit témoin. Sans avoir le génie de Tacite, il lui ressembloit par le caractère; il en possédoit sur-tout les vertus. Retiré dans ses terres, où il mourut dans un âge avancé,

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ily fit beaucoup de bien. C'est dans sa solitude qu'il composa ses Mémoires sur le règne de Louis XIV et sur la régence. Le caractère de l'auteur s'y montre à chaque page; il peint presque toujours en noir, mais il appuie ses portraits de faits et d'anecdotes : il n'y a pas jusqu'à Fénélon qu'il n'accuse d'artifice. Son penchant pour le jansénisme, et l'austérité de ses mœurs et de sa morale, égarent quelquefois son pinceau. Mais, en général, il paroît aimer la vérité, et il la dit sans crainte. Son style est fort et énergique, quoique souvent incorrect, obscur, entortillé. Il y a pourtant beaucoup à apprendre de lui, lorsqu'on veut connoître les hommes et les cours. Il n'étoit pas exempt lui-même de certains défauts qu'il reproche à quelques-uns de ses personnages. li se montre jaloux des priviléges de la pairie et de la noblesse de sa race, jusqu'à la petitesse. Cette jalousie l'accompagna même dans sa retraite, où il vécut d'ailleurs en homme religieux et bienfaisant. Ses Mémoires existèrent longtemps en manuscrit. On en publia d'abord un abrégé tronqué et mutilé par les censeurs en 1788, en 3 vol. in-8.o, auquel on ajouta, l'année d'après, un supplément un peu plus libre, en 4 vol. Enfin, en 1791, ils parurent à Strasbourg avec toute l'originalité et le piquant de l'auteur, en 13 vol. in-8. Le titre est : Cuvres complètes de Louis de St-Simon, duc et pair de France, chevalier des ordres du roi. Ce recueil intéressant renfermé: I. Les Mémoires d'état et militaires du règne de Louis XIV. II. Les Mémoires secrets de la régence de Philippe d'Orléans. III. L'Histoire des Hommes illustres des règnes de

Louis XIV et de Louis XV, jus qu'à la mort de l'auteur. IV. Des Mémoires relatifs au droit publie de la France. Cette édition est ornée de différentes pièces originales, qui servent à expliquer des choses confuses, à étendre des faits trop concis, à modifier des récits exagérés, à confirmer des anecdotes douteuses, ou à en rectifier d'autres mal présentées. Les Mémoires de Saint-Simon avoient besoin de ces correctifs. Son esprit ombrageux lui a fait voir trop so11vent des empoisonnemens dans des morts très-naturelles, et des motifs d'ambition ou de cupidité dans des choses honnêtes. Mais ces soupçons étoient peut-être excusables dans un homme qui avoit vécu, comme nous l'avons dit dans la cour corrompue et licencieuse du Régent. L'auteur du Supplément de 1789,l'avoit accom pagné de différentes notes explicativés, dont plusieurs sont tirées de

ce Dictionnaire historique, qu'il a l'honnêteté de citer: exemple peu imité depuis par divers compilateurs qui, le dépouillant, ont donné leurs larcins comme leur propre ouvrage.

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SAINT-URBAIN ( Ferdinand II) nommé aussi simplement Urbano, se distingua par son goût et sa correction dans le dessin. C'est le graveur moderne le plus célèbre pour les coins de médailles. Plusieurs papes employèrent ses talens. Il mourut à Rome, riche et honoré, en 1720, après avoir recueilli une suite nombreuse d'estampes et de dessins estimés.

SAINT-VALLIER, Voyez POITIERS (Diane de)................ COCHET.

et

SAINT-VAST, (Olivier de) juFisconsulte, né à Alençon le 30 décembre 1724, et mort depuis peu, à 80 ans, a publié un Commentaire sur les coutumes du Maine et d'Anjou, 4 vol. in-12.

SAINT-VERAN, Voy. MONT

CALM.

SAINT-VINCENT, (JeanFrançois Fauris de ) président au ci-devant parlement de Provence, né à Aix en 1718, mort dans la même ville le 22 octobre 1798, en philosophe chrétien, étoit un magistrat grave, sérieux, uniquement occupé de ses devoirs. Le peuple respecta så vertu, même dans les troubles de la révolution. Associé de l'académie des inscriptions en 1785, il mérita cet honneur par deux savans Mémoires sur les monnoies de la Provence et les antiques monumens des Marseillois. On a de lui, en manuscrit, d'autres Mémoires sur l'état du commerce, des sciences et des arts en Provence, pendant les 13o, 14 et 15° siècles. Il a laissé un fils, héritier de son savoir et de ses vertus. Le père étoit ami de Vauvenargues, de Mazaugues, de tous les littérateurs Provençaux, et le protecteur éclairé de quelques-uns.

SAINT-YON, (N**) jurisconsulte de Paris, a publié en 1610, le Recueil des édits et ordonnances sur les eaux et forêts.

SAINT-YVES, (Charles) habile oculiste, né en 1667 à la Viette près Rocroi, entra dans la maison de Saint-Lazare à Paris, en 1686, et s'y appliqua à la mé decine des yeux. Ses succès en ce genre l'obligèrent de quitter cette maison; il se retira chez son frère, et eut bientôt une foule de malades,

C'étoit un grand abatteur de cata ractes, mais zélé partisan des anciens : dans le seul printemps de 1708, il en abattit 571. Ne pouvant suffire à traiter tous les malades, il choisit un jeune homme, Etienne Léofroi, pour le seconder et le suppléer dans ses opérations. L'adresse et la bonne conduite de cet élève gagnèrent son cœur : il lui permit de porter son nom, le maria avec sa gouvernante, et le fit son légataire universel. Son Traité des Maladies des Yeux, 1722 in-4.°, Amsterdam, 1736, in-8.o, est très-estimé. Saint-Yves mourut en 1736. C'étoit un homme simple, d'un caractère droit, et capable de sensibilité. Le Traité de Saint-Yves fut attaqué par Mauchard, qui fit paroître dans le Mercure une Lettre critique de cet ouvrage, et une Apologie de sa critique.

SAINTE- ALBINE, Voyez IV, REMOND.

SAINTE- ALDEGONDE Voy. MARNIX.

SAINTE-BEUVE, (Jacques de) naquit à Paris en 1613. Après avoir fait ses études et achevé sa théologie, il soutint une expectative avec tant de succès, qu'en considération de cet exercice, la faculté lui accorda la dispense d'âge pour être bachelier. Il fit sa licence avec éclat, et fut reçu docteur en théologie de la faculté de Paris, en 1638. Quelque temps après il fut choisi pour remplir une des chaires de théologie de Sorbonne; place qu'il perdit pour n'avoir pas voulu souscrire à la censure contre Arnauld. On lui défendit de prê cher en 1656, sous prétexte de jansénisme; mais en 1670, l'as semblée du Clergé lui assigna 1000

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