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livres de pension annuelle. Il vécut depuis dans la retraite au milieu de Paris, continuellement appliqué à la lecture et à la prière, ou occupé à répondre aux consultations qui lui étoient faites de toutes parts sur les cas de conscience, de morale ou de discipline. Il étoit consulté par des évêques des chapitres, des curés, des religieux, des princes, des magistrats. Son frère Jérôme, appelé le Prieur de SAINTE-BEUVE, recueillit après sa mort (arrivée le 15 décembre 11677, à 64 ans) ses Décisions, en trois volumes in-4.° et in-8.° Cette collection précieuse décèle beaucoup de sagesse, de savoir, de jugement et de droiture. Tout y est fondé sur l'Ecriture, la Tradition et les Pères. On a encore de lui deux Traités en latin, l'un de la Confirmation, et l'autre de l'Extrême-Onction, qu'il fit imprimer en 1686, in-4.°

SAINTE-CROIX. Voy. BRINVILLIERS... et BASSANO au Supplé

ment.

Pavolt appelé. Ce prince l'envoya ensuite en Poitou, pour y désarmer la Ligue et le Calvinisme par son éloquence, et il eut le bonheur de réussir. Aussi fidelle à Henri IV qu'à Henri III, il fit rentrer la ville de Poitiers sous l'obéissance de ce monarque, dont il défendit ensuite les intérêts dans l'assemblée des notables tenue à Rouen. Après avoir passé sa vie dans les peines des emplois publics et dans les épines des guerres civiles, il alla mourir tranquillement à Loudun, le 29 mars 1623, à 87 ans, honoré du titre de Père de la Patrie. Le fameux Grandier prononça son Oraison funèbre, et le Parnasse françois et latin se joignit à lui pour jeter des fleurs sur son tombeau. On a de lui: I. des Eloges intitulés: Gallorum doctrind illustrium, qui suâ Patrumque memoria floruere, Elogia, Isenaci, 1622, in-8.o Colletet les traduisit assez platement en françois, 1644, in-4.° II. Un grand nombre de Poésies Latines; trois livres de la Podotrophie, ou

SAINTE-FOI, Voyez III. de la manière de nourrir et d'é

JEROME.

SAINTE-MARIE, (Hugues e) Voy. VII. HUGUES.

I. SAINTE-MARTHE (Gaucher de ) trésorier de France dans la généralité de Poitiers, plus sonnu sous le nom de Scévole de Sainte-Marthe, naquit en 1536, d'une famille féconde en personnes de mérite. Il exerça des emplois considérables, sous les règnes de Henri III et de Henri IV, qui l'honorèrent de leur estime; et fut intendant des finances dans l'armée de Bretagne, sous le duc de Montpensier. Il se signala par sa fidélité et son courage aux Etats de Blais, en 1588, où Henri III

lever les enfans à la mammelle deux de Sylves; un d'Elégies, deux livres de Poésies lyriques ; deux d'Epigrammes; des Poésies sacrées. III. Plusieurs Pièces de vers françois, qui sont fort audessous des latines. Celles-ci eurent tous les suffrages; l'enthousiasme alla même si loin, qu'on osa dire qu'il avoit imité la majesté de Virgile dans sa Podotrophie; la douceur de Tibulle et d'Ovide, dans ses Elégies; la gravité de Stace, dans ses Sylves; les pointes et le sel de Martial, dans ses Epigrammes; et dans ses Odes, le génie d'Horace, et même celui de Pindare. Mais ces éloges sont outrés. Tout ce qu'on peut dire, c'est

que l'auteur, sans avoir l'imagination de Virgile, avoit quelque chose de la pureté et de l'élégance de son style. Ses Œuvres furent recueillies en 1632 et 1633, in-4. Son Poëme latin de la Padotrophie, fut imprimé séparément avec la Traduction françoise qu'en a donnée son petit-fils, Abel de SAINTE MARTHE, 1698, in-8.o Ce dernier étoit garde de la bibliothèque du roi, et est mort en 1706.

II. SAINTE-MARTHE, (Abel de) fils aîné du précédent, chelier, seigneur d'Estrepied, conseiller d'état, et garde de la bibliothèque de Fontainebleau, mort en 1652, à 82 ans, avoit un génie facile et heureux pour la poésie latine; il est cependant inférieur à son père. Ses poésies sont le Laurier, la Loi Salique, des Elégies, des Odes, des Epigrammes, des Poésies sacrées, des Hymnes elles ont été imprimées in-4. avec celles de son père. Il est encore auteur de quelques autrès ouvrages moins connus que ses vers. Il laissa un fils nommé

:

Abel comme lui. [Voy. la fin de l'article précédent. ]

III. SAINTE-MARTHE, (Gaucher de, plus connu sous le nom de SCEVOLE; et Louis de ) frères jumeaux, fils de Gaucher de Sainte-Marthe, naquirent à Loudun le 20 décembre 1571. Ils se ressembloient parfaitement de corps et d'esprit leur union fut un modèle pour les parens et pour les amis. Ils furent l'un et l'autre historiographes de France, et travaillèrent de concert à des ouvrages qui ont rendu leurs noms très-célèbres. Gaucher, chevalier, seigneur de Meré-sur-Indre, mourut à Paris le 7 septembre 1650,

à 79 ans ; et Louis, conseiller du roi, seigneur de Grelay, mourut le 29 avril 1656, à 85 ans. On leur fit une Epitaphe commune, dans laquelle on dit :

In geminis unum, geminos agnovit

in uno,

Ambos qui potuit doctus adire senes.

On a de ces deux illustres jumeaux: I. L'Histoire généalogique de la Maison de France, 1647, en z vol. in-fol. II. Gallia Christiana, publiée par les fils de Scévole de Sainte-Marthe, en 1666, en 4 vol. in-fol. III. L'Histoire généalogique de la Maison de Beauvau, in-folio, etc. Ils avoient été mariés l'un et l'autre; mais Louis se sépara de sa femme, qui devint supérieure des religieuses de NotreDame de Poitiers, tandis que son époux entroit dans les ordres sacrés.

IV. SAINTE-MARTHE, Sainte-Marthe, avocat au parle【Claude de) fils de François de ment de Paris, et petit-fils de Scévole de Sainte-Marthe dont il naquit à Paris en 1620. Îl embrassa est parlé dans l'article précédent, l'état ecclésiastique, et se livra tout entier au soulagement et à l'instruction des pauvres et des affligės. Il fut pendant long-temps directeur des religieuses de Port-Royal, emploi qu'il exerça avec beaucoup de zèle; mais la cour l'ayant arraché à cette sollitude, il se retira à Courbeville en 1679, et y mourut le 11 octobre 1690, à 71 ans. On a de lui: I. Une Lettre à l'archevêque de Paris, Péréfixe, au sujet du Formulaire. II. Traités de Piété, en 2 vol. in-12. III. Un Recueil de lettres, en 2 vol. in-12, où l'on trouve peints au naturel sen esprit et son caractère. IV. Un

Mémoire fort édifiant sur l'utilité Christiana, in-fol., et il en At des Petites-Ecoles.

V. SAINTE-MARTHE, (Denis de) fils de François de SainteMarthe, seigneur de Chandoiseau, et général des Bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, où il étoit entré en 1667, naquit à Paris en 1650, et y mourut le 30 mars 1725, à 75 ans. Il fit honneur à son corps par sa doucour, sa modestie, et par le talent de le gouverner avec sagesse. Ses principaux ouvrages sont: I. Un Traité de la Confession auriculaire, à Paris, 1685, in-8.o, contre le ministre Daillé, où il a ras semblé tous les passages des anciens qui y ont rapport, ainsi que les faits remarquables qui la prouvent. II. Réponse aux plaintes des

Protestans, etc. III. Entretiens

touchant l'entreprise du prince d'Orange, dédiés au roi Jacques II, et qui n'ont rien d'intéressant. IV. Quatre Lettres à l'abbé de Rancé, où il y a de l'esprit, mais trop de vivacité. L'abbé de la Trappe y est peu ménagé. Il eut le crédit de faire déposer l'auteur, qui étoit alors prieur de Saint-Julien de Tours; ou du moins sa déposition fut accordée à la prière des personnes puissantes attachées au ré formateur de la Trappe, Les lettres du Père de Sainte-Marthe roulent sur les études monastiques, et sur quelques points de la Règle de saint Benoît. V, La Vie de Cassiodore, in-12, 1705. VI, L'Histoire de saint Grégoire le Grand, 1697, in-4. Ces deux ouvrages sont savans et curieux. VII. Une Edition des Euvres de saint Grégoire 1705, 4 vol. in-fol. Il avoit entrepris, à la prière de l'assemblée du Clergé de 1710, une nouvelle édition du Gallia

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paroître trois volumes avant sa
mort. Il y en a douze à présent.
ly

VI. SAINTE-MARTHE,
de l'Oratoire
(Abel-Louis de) général des Pères
se démit de cet
emploi en 1696, et mourut l'an-
Paul-au-Bois près de Soissons. Il
née suivante, à 77 ans, à Saint-
laissa divers ouvrages manuscrits
de théologie et de littérature. II

étoit fils de Scévole de SainteMarthe, mort en 1650. Son frère

2

aîné, Pierre Scévole de SAINTEMARTHE, historiographe de France mort en 1690, marcha sur les traces de ses ancêtres. Le roi récompensa son mérite par une d'hôtel. On a de lui: I. Un livre charge de conseiller et de maîtrel'Europe, en 4 vol. in-12. II. Un peu exact, intitulé: L'Etat de France, in-12, dans lequel on Traité historique des Armes de toire de la Maison de la Tritrouve des recherches. III. L'Hismouille, 1688, in-12.

SAINTE - MAURE, (Charles de) duc de Montausier, Voyez MONTAUSIER.

SAINTE-MESME, (le marquis de ) Voy. IV, HOSPITAL.

SAINTE-PALAYE, (JeanBaptiste de la Curne de) de l'aca¬ démie Françoise et de celle des Inscriptions, naquit à Auxerre en 1697. Il se dévoua de bonne heure à des recherches savantes sur notre langue et sur nos antiquités. Il fut secondé dans ce pénible travail, par M. de la Curne son frère. Ils étoient nés jumeaux. Leur tendresse commença dès l'enfance, et ne finit qu'à la mort. Une même demeure, un même appartement, les mêmes sociétés les réunirent constamment. M. de la Cyrna

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mourut le premier, et M. de Sainte-Pulaye ne cessa de pleurer un frère qui veilloit tendrement sur sa personne, sur ses besoins, sur sa santé, qui le débarrassoit de tous les soins domestiques, et qui étoit le dépositaire de tous ses sentimens, de toutes ses pensées, detous ses plaisirs, de toutes ses peines. Celles-ci furent toujours en petit nombre, En voyant SainteFalaye, on appercevoit dans ses traits et dans la serénité de son visage, un calme intérieur, une tranquille égalité d'ame, qui intéressoit tous les cœurs. Ce vertueux et savant académicien mou rut le 1 mai 1781, à 84 ans. A 80 ans, il fit de très-jolis vers adressés à madame de Gléon qui lui avoit brodé une veste. La Harpe les rapporte dans le tome I de sa correspondance. On a de lui: I. Mémoires sur l'ancienne Chevalerie, 1781, 3 vol, in-12, Les mœurs et les usages des anciens chevaliers sont peints, dans ce livre, avec autant de vérité que d'intérêt. L'institution politique et militaire de la chevalerie fut formée dans des siècles de brigandage, de confusion et d'anarchie, « C'est dans ces temps orageux que des no. bles oisifs et guerriers, dit Thomas, s'associèrent pour réprimer les brigands, et pour faire ce que la force publique ne faisoit pas ou faisoit mal, Leur objet fut de combattre les Maures en Espagne, les Sarrasins en Orient, les tyrans des donjons et des châteaux en Allemagne ; d'assurer la vie et les propriétés des voyageurs en France, et sur-tout de défendre l'honneur et les droits du sexe le plus foible, contre le sexe impérieux qui souvent l'outrage et l'opprime. Bientôt l'esprit d'une galanterie noble se mêla à cette institution

héroique. Chaque chevalier, en se dévouant aux périls, se soumit aux lois d'une souveraine de son cœur. C'étoit pour elle qu'il attaquoit, qu'il défendoit, qu'il forçoit des chateaux et des villes; c'étoit pour l'honorer qu'il versoit son sang. L'Europe entière devint une lice immense, où des guerriers armés des rubans et des chiffres de leurs maitresses, combattoient en champ clos, pour mériter de plair. à la beauté. Alors la fidélité se méloit au courage; l'amour étoit inséparable de l'honneur; les femmes, fières de leur empire, et le tenant des mains de la vertu, s'honoroient des grandes actions de leurs amans, et partagcoient les passions nobles qu'elles inspiroient. II. C'est sur les Mémoires de M. de SaintePalaye que Millot a rédigé l'Histoire des Troubadours, en 3 vol. in-12, III. Il avoit fait le projet d'un Glossaire François Universel, bien plus étendu que celui de Ducange, en 40 vol. in-folio ; et il a laissé en manuscrit deux ouvrages intéressans: L'un est une Histoire des variations successives de notre langue; l'autre, un Dictionnaire de nos Antiquités franiçoises. Un bel esprit a dit, que « c'est un travail aussi ingrat que > bizarre, de rechercher des cail>> loux dans de vieilles masures » quand on a des palais modernes :>> on pourroit lui répondre, qu'il est agréable pour un philosophe de voir comment nous sommes parvenus à changer ces vieilles masures en palais.

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SAINTES, (Claude de) Voy. SAINCTES.

SAINTONGE, (Louise-Gene viève Gillot de ) Voyez GILLON n° IV.

SAINTRAILLES, (Jean-Poton 'de) grand sénéchal du Limousin, né d'une famille noble de Gascogne, se signala par ses services sous Charles VI et Charles VII. Il fit prisonnier le fameux Talbot, l'an 1429, à la bataille de Patay; et le comte d'Arondel à celle de Gerberoy, en 1435. Il travailla avec ardeur dans toutes les expéditions qui affranchirent la Normandie et la Guienne du joug des Anglois. Il eut en 1454 le bâton de maréchal de France, qui lui fut ôté en 1461 par Louis XI, l'ennemi des meilleurs serviteurs de son père. Il mourut deux mois après au château Trompette, dont il avoit le gouvernement. Son courage étoit comme son caractère, franc, noble et décidé,

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Adad étant mort quelque temps après il se fit déclarer souverain de l'Egypte; et Noradin ne lui ayant pas long-temps survé– си il se déclara tuteur de son fils. Le commencement de son règne fut marqué par des établissemens utiles. Il réprima la rapacité des Juifs et des Chrétiens employés dans les fermes des revenus publics et dans les fonctions de notaires. Après avoir donné des lois sages, il conquit la Syrie, l'Arabie la Perse et la Mésopotamie, et marcha vers Jérusalem qu'il vouloit enlever aux Chrétiens. Renaud de Châtillon avoit traité avec le dernier mépris les ambassadeurs que le prince Musulman lui avoit envoyés pour redemander quelques prisonniers. Saladin jura de venger cette injure, et livra bataille aux Chrétiens " en 1187, auprès de Tibériade avec une armée de plus de 50,000 hommes. Il eut la gloire de vaincre, et de faire plusieurs illustres prisonniers ༡ parmi lesquels étoit Gui de Lusignan, roi de Jérusalem. Le monarque captif, qui ne s'attendoit qu'à la mort, fut étonné d'être traité par Saladin, comme aujourd'hui les prisonniers de guerre le sont par les généraux les plus humains. Le vainqueur lui présenta une coupe de liqueur rafraîchie dans la neige. Le roi, après avoir bu, voulut donner sa coupe à Renaud de Chatillon; mais Saladin avoit juré de le punir, et montrant qu'il savoit se venger comme pardonner, il lui abattit la tête d'un coup de sabre. Saladin marcha quelques jours après vers Jérusalem, qui se rendit par capitulation, le 2 octobre de la même année. Sa générosité y éclata de diverses manières

SAISSET, (Bernard) premier 'évêque de Pamiers, fut envoyé par Boniface VIII auprès de Philippe-le-Bel, qui, ayant eu à se plaindre de sa hauteur et de ses intrigues le fit emprisonner en 1300. Cette correction le rendit plus sage. Il retourna dans son diocèse, et mourut en 1314.

SAKVILLE, Voyez DORSET, SALADIN, ou SALAHEDDIN sultan d'Egypte et de Syrie, étoit Curde d'origine. Il alla avec son frère au service de Noradin, sou verain de la Syrie et de la Mésopotamie. Ils se signalèrent tellement par leur valeur, qu'Adad, calife des Fatimites en Egypte, ayant demandé du secours à Noradin, ce prince crut ne pouvoir mettre à la tête de l'armée qu'il envoyoit en Egypte ; de plus habiles généraux que ces deux capitaines Curdes. Saladin obtint, en arrivant, les charges de visir et de général de ses armées.

و

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