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femmes se jetant au milieu des
combattans qui étoient leurs
pères ou leurs frères et leurs
époux, vinrent à bout de les
séparer. La paix fut conclue l'an
750 avant J. C., à condition que
Talius partageroit le trône de
Rome avec le fondateur de cette
ville; mais Romulus faché de ce
partage, fit tuer Tatius six ans
après. Sa fille Tatia fut mariée
Numa Pompilius.

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a

II. TATIUS, (Achille) d'A.
lexandrie, renonça au Paganisme
et devint Chrétien et évêque.
Nous avons de lui deux ouvrages
sur les Phénomènes d'Aratus
traduits par le P. Petau
et
imprimés en grec et en latin dans
Uranologium. On attribue en-
core à Tatius le Roman grec
des Amours de Leucippe et de
Clitophon dont Saumaise
donné une belle édition en
grec et en latin, avec des no-
tes, Leyde, 1540, in-12, Bau-
doin l'a platement traduit en
françois en 1635, in-8., et il
l'a été beaucoup mieux par du
Peron de Castera, 1733, in-12.
Cet ouvrage est écrit d'un style
peu naturel. Il y règne une mo-
rale licencieuse et en général
c'est une production médiocre.

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TATTEMBACH. Voyez NA-
DASTI, n.° II.

I. TAVANES, (Gaspard de
Saulx de ) né en mars 1509, fut
appelé Tavanes, du nom de Jean
de Tavanes son oncle mater
nel, qui avoit rendu à l'Etat
des services signalés. Il fut élevé
à la cour en qualité de page du
roi; et fait prisonnier avec Fran-
çois I, à la malheureuse journée
de Pavie. Devenu guidon de la
Compagnie du grand écuyer de
Tome XI.

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guerres

France, il servit dans les
de Piémont où il se distingua.
Le duc d'Orléans, second fils
de François I, charmé des agré-
mens de son caractère, le nomma
lieutenant de sa compagnie, et vou-
lut se l'attacher particulièrement.
Comme ils étoient l'un et l'autre
vifs, hardis et entreprenans, ils
se livrèrent à toute l'impétuosité
de leur âge, et firent différentes
folies dans lesquelles ils couroient
ordinairement risque de la vie.
Ils passoient à cheval à travers
des bûchers ardens; ils se pro-
menoient sur les toits des mai-
sons, et sautoient quelquefois
d'un côté de la rue à l'autre.
Une fois, on dit que Tavanes,
en présence de la cour qui étoit
alors à Fontainebleau
cheval d'un rocher à un autre
sauta à
qui en étoit distant de trente
pieds. Tels étoient les amusemens
de Tavanes et en général des
étoient attachés au duc d'Or-
jeunes gens de qualité qui
léans. La guerre mit fin à ces
des siècles barbares. Tavanes se
extravagances, dignes des héros
signala par des actions plus no-
bles. Il fut envoyé à la Rochelle,
qui s'étoit révoltée en 1542, à
l'occasion de la Gabelle, et il
ramena les rebelles à leur de-
voir. En 1544, il eut beaucoup
de part au gain de la bataille de
Cérisoles. Le duc d'Orléans étant
mort l'année suivante le roi
donna à Tavanes la moitié de
la compagnie de ce prince, et
le fit son chambellan. Henri II,
héritier des sentimens de Fran
çois 1 pour Tavanes, le nomma
en 1552 maréchal de camp:
place d'autant plus honorable
qu'alors il n'y en avoit que deux
dans une armée. Notre héros se
montra digne de son emploi
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dans les différentes guerres qu'eut le roi avec l'empereur CharlesQuint, sur-tout à la bataille de Renti en 1554. Le comte de Vulenfurt qui commandoit le corps des Reitres, appelés les Diables-Noirs à cause de leur intrépidité, s'étoit vanté qu'avec ce seul corps il déferoit entièrement toute la gendarmerie françoise. Il en étoit si persuadé, qu'il avoit fait peindre sur son enseigne, un Renard dévorant un Coq figure allégorique qui désignoit que les Allemands tailleroient en pièces les François, représentés sous la figure du Čoq, par une allusion au mot Gallus. Tavanes, qui portoit un Coq dans les armes de sa mère, s'imagine qu'il est personnellement intéressé à enlever aux Impériaux un monument qui paroit blesser sa gloire. Cette idée singulière semble ajouter à la bravoure qui lui étoit naturelle; et il fit des efforts prodigieux, qui décidèrent la défaite des Reîtres, et ensuite de toute l'armée. Quoique Tavanes ne commandât qu'une compagnie de cent homil s'attribua avec raison tout l'honneur de cette journée. Il le fit bien sentir au duc de Guise, lorsque ce général lui dit: Monsieur de Tavanes, nous avons fait la plus belle charge qui fut jamais. Monsieur, lui vous m'avez répliqua Tavanes fort bien soutenu. Le roi le voyant venir tout couvert de sang et de poussière à la fin de cette bataille arracha le collier de St-Michel qu'il portoit à son cou, et le jeta sur celui de Tavanes, embrassé. Il se après l'avoir trouva

mes d'armes

2

en 1558, au siége et à la prise de Calais et de Thionville. Pendant les règnes orageux

de François II et de Charles ÍX, Tavanes appaisa les troubles dư Dauphiné et de la Bourgogne,

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et montra en toute occasion beaucoup d'aversion pour les Protestans. Il forma même contre eux en 1567 une ligue, qui fut appelée la Confrérie du SaintEsprit; mais cette ligue fut supprimée par la cour, comme une innovation dangereuse. Il fut ensuite chef du conseil du duc d'Anjou, et décida la victoire à à Moncontour et en Jarnac plusieurs autres rencontres. Le bâton de maréchal de France fut la récompense de ses services en 1570. Tavanes s'opposa deux ans après au dessein que l'on avoit d'envelopper le roi de Navarre et le prince de Condé dans le massacre de la Saint-Barthelemi; et l'on a eu raison de dire, que c'est à lui que la maison de Bourbon a l'obligation d'être aujourd'hui sur le trône. Cependant il se signala cruellement dans cette fatale journée. Brantôme, qui le regardoit comme l'un des principaux auteurs du projet d'exterminer les Calvinistes, dit qu'il se promena dans Paris pendant tout le jour de Saint-Barthelemi et qu'il crioit au peuple: Saignez ! saignez ! les médecins disent que la saignée est aussi bonne en août qu'en mai. Peu de temps après, il dirigea les opérations du siége de la Rochelle qui s'étoit révoltée. Le siége traînant en longueur, le roi l'engagea à s'y transporter. I obéit quoique convalescent; mais s'étant mis en marche il retomba malade, et mourut en chemin dans son château de Sully, le 29 jun 1573 (et non 75, comme dit Ladvocat), gouverneur de Provence et amiral des Mers du Le

vant. Tavanes eut une jeunesse 'emportée, et une vieillesse sage. Il ne lui resta, du feu de ses premières années, qu'une activité de courage toujours prête à éclater, mais à qui la prudence sut imposer un frein. Il donna en mourant les ordres nécessaires, pour que sa mort fût cachée, jusqu'à ce que ses enfans eussent le temps d'être pourvus des charges qu'il avoit sollicitées pour eux. Tavanes avoit une éloquence noble et laconique. Lorsqu'il reçut en 1564, Charles IX aux portes de Dijon dont il étoit gouverneur ; il prit dans son compli ment, le ton d'un militaire qui savoit bien dire et bien faire. Sire, lui dit-il, en mettant la main sur son cœur, ceci est à vous; et portant la main sur la garde de son épée, voici ce dont je me sers pour le prouver. (Voy. les Hommes illustres de France, par l'abbé Pérau, tome 16.)

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II. TAVANES, (Guillaume de Saulx, seigneur de ) fils du précédent, étoit lieutenant-de-roi en Bourgogne. Il combattit pour la Ligue dans la journée d'Ivry, en 1590 et fit sa paix avec Henri IV, qui lui conserva ses places. Nous avons des Mémoires sous son nom, et d'autres sous le nom de son père le maréchal de Tavanes, imprimés séparément et réunis dans une édition in-fol. Ils furent rédigés par son frère Jean mort en 1630, avec un brevet de maréchal de France. Il raconte dans les uns, ce qui s'est passé en Bourgogne pendant la Ligue; et dans les autres beaucoup plus amples, ce que son père a fait de glorieux. On a peu de plaisir à lire les uns et les autres, non-seulement parce qu'ils

sont écrits d'un style sec et languissant, mais encore parce qu'on n'y apprend rien de bien important L'auteur est un Caton qui moralise à tout moment, et qui vou droit par ses préceptes, appren< dre aux rois à gouverner et aux sujets à obéir. Mais dans ce qui les regarde, il n'est point du tout Caton. Il ne cesse d'exalter son père qu'il justifie en tout, et sa famille dont il a fait remonter l'antiquité jusqu'au troisième siècle. Elle descend, à ce qu'il prétend, d'un seigneur appelé Faustus qui vivoit l'an 214; et d'un autre Faustus, qui environ deux siècles après, reçut chez lui les saints Martyrs qui plantèrent la Foi en Bourgogne. En mémoire de ce service, continue l'auteur, «il ne meurt personne de sa maison qu'on ne voie des bluettes de feu dans la chapelle du château de Saulx. » Guillaume de Tavanes mourut en 1633. Sa postérité subsiste.... Il ne faut pas le confondre avec Jacques de Saulx, comte DE TAVANES, son petit-fils, lieutenantgénéral, mort en 1683 à 63 ans, dont nous avons des Mémoires contenant les guerres de Paris depuis la prison des Princes (en 1650) jusqu'en 1653; Paris et Cologne, 1691, in-12. Il étoit attaché au prince de Condé et le suivit dans toutes ses campagnes jusqu'en 1653, qu'il le quitta pour ne pas partager le commandement aved le prince de Tarente.

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TAUBMAN, (Fréderic) de Franconie, mort en 1613, pro fessa la poésie et les belles-lettres à Wittemberg avec réputation. Son érudition le fit rechercher par les savans, et l'enjonement

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TAVERNIER 9 (Jean-Baptiste) naquit en 1605 à Paris, où son père, qui étoit d'Anvers, étoit venu s'établir et faisoit un trafic utile de cartes géographiques. Le fils contracta une si forte inclination pour les voyages, qu'à 22 ans il avoit déjà parcouru la France, l'Angleterre, les PaysBas, l'Allemagne, la Pologne, la Suisse, la Hongrie et l'Italie. La curiosité le porta bientôt audelà de l'Europe. Pendant l'espace de 40 ans, il fit six voyages en Turquie, en Perse et aux Indes, par toutes les routes que l'on peut tenir. Il faisoit un grand commerce de pierreries, et ce commerce lui procura une fortune considérable. Il voulut en jouir dans un pays libre ; il acheta, en 1688, la baronie d'Aubonne, à peu de distance du lac de Genève. La malversation d'un de ses neveux qui dirigeoit dans le Levant une cargaison considérable, l'espérance de remédier à ee désordre, le désir de voir la

Moscovie, l'engagèrent à entreprendre un septième voyage. Il partit pour Moscow, et à peine y fut-il arrivé qu'il y termina sa vie ambulante, en juillet 1689, à 84 ans. Louis XIV lui donna des lettres de noblesse, quoiqu'il fût de la Religion PrétendueRéformée mais il regardoit

;

que

moins en lui le Chrétien, l'homme qui avoit porté son nom aux extrémités de l'Asie. Nous avons de Tavernier un Recueil vol. in-12. On y trouve des choses de Voyages, imprimé en six curieuses, et il est plus exact qu'on ne pense. Nous n'ignorons pas qu'il ment quelquefois; mais quel voyageur dit toujours vrai ! Ses voyages sont sur-tout précieux aux joailliers, pour le détail qu'ils renferment sur le commerce des pierreries. Comme il n'avoit point de style, Samuel Chappuzeau lui prêta sa plume pour les deux premiers volumes in-4.° de ses Voyages; et la Chapelle, secrétaire du premier président de Lamoignon, pour le troisième : et malgré tous ces secours ils ne sont pas bien écrits.

TAULÈRE, Voy, THAULÈRE,

TAVORA, (François d'Assise, marquis de) d'une des plus anciennes et des plus illustres familles de Portugal, général et inspecteur de toute la cavalerie du royaume, membre du conseil de guerre, fut condamné au dernier supplice et exécuté le 13 janvier 1759, avec Dona Eléonore de Tavora sa femme, ses deux fils, et plusieurs autres seigneurs, comme auteur d'une conspiration contre le monarque. «< On sait, dit M. Bourgoing dans ses Mémoires sur l'Espagne et le Portugal, que l'intrigue amoureuse du roi Joseph

avec une jeune personne de la famille de Tavora fut pour les conjurés, parmi lesquels cette famille jouoit le rôle principal, un des prétextes de la conspiration qui éclata contre lui; mais l'ambition des Tavora et la haine qu'inspiroit le marquis de Pombal, en furent les véritables causes. » Par une sentence de la Reine, du 7 avril 1781, les personnes de tout rang et de toute condition, impliquées dans cette affaire furent déclarées innocentes. Voyez les Anecdotes du marquis de Pombal, 1 vol. in-8.o, 1783; et les Mémoires du M. de P., 1783, 4 vol. in-12. TAURICUS, célèbre sculpteur, qui fit avec Apollonius le fameux groupe de Dircé attachée à un taureau indompté. Ce groupe se voit au palais Farnèse, à Rome.

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TAUVRI, (Daniel) docteur en médecine de la faculté de Paris, naquit en 1669 d'un médecin de Laval qui fut son précepteur. Il fit des progrès si rapides que dès l'âge de 18 ans, il donna au public son Anatomie raisonnée, et à 21 son Traité des Médicamens, 2 vol. in-12. Associé à l'académie des Sciences, en 1699, il s'engagea contre Méri dans la fameuse dispute de la circulation du sang dans le foetus. Il composa à cette occasion son Traité de la génération et de la nourriture du Foetus. Cette dispute abrégea ses jours. L'application que demandoient les réponses qu'il préparoit à son adversaire, augmenta la disposition qu'il avoit à devenir asthmatique, et le jeta dans une phthisie dont il mourut l'an 1701, dans sa trente-deuxième année.

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I. TAYLOR, (Jérémie) fils vint professeur de théologie à d'un barbier de Cambridge, deOxford. Il souffrit beaucoup pour la cause du roi Charles I, auquel il demeura toujours fidelle, et dont il étoit chapelain. A ľavénement de Charles II à la couronne, Taylor fut fait évêque de Down et de Connor en Irlande : tion. On a de lui: I. Un livre place qu'il remplit avec édificaintitulé: Ductor Dubitantium. II. Une Histoire des Antiquités de l'Université d'Oxford, et d'autres Ouvrages où l'on trouve des recherches. Ce savant prélat mourut en 1667.

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II. TAYLOR, (Jean) appelé le Poëte d'Eau, naquit dans le comté de Glocester, et ne poussa jamais plus loin ses études qu'à la grammaire. Son père le mit en apprentissage chez un cabaretier de Londres; et au milieu du tumulte et des dégoûts de son art, il composa des Pièces de poésie assez agréables. Après la mort de Charles i à qui il les avoit dédiées il exerça son métier à Londres, et prit pour enseigne de son cabaret, une Couronne moire ou de deuil; mais pour

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